Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
mon bonheur est dans la ville
2 avril 2020

CONTES DE L'ENFANCE, d'Isabelle Grégor - 5

c63ab3992bf0f0844387af0466938a59

téléchargement (1)

unnamed

 

Déferlement du gothique 
De l’autre côté de la Manche, promenons nous dans les ruines anglaises (châteaux ou abbayes), propices à des apparitions étranges.
Horace Walpole y trouve l’inspiration de son « Château d’Otrante », œuvre qui pose les bases du roman « gothique » (ou noir), dans lequel les jeunes filles terrorisées vont croiser des moines mystérieux, des comtes cruels, des souterrains sans fin ou des forêts lugubres.
L’époque est en plein  romantisme qui rejette le rationalisme. Vive l’imagination ! on multiplie les mystères, on crée des décors lugubres, on imagine des jalousies sanglantes.
Pourtant c’est du cerveau d’une douce jeune fille que va naître une créature monstrueuse.

Mary Shelley, épouse du poète Percy Shelley, relève avec leurs amis, le défi lancé par le poète Byron un soir de 1816, histoire d’animer un peu leurs soirées.
Dans sa chambre, Mary invente, en compagnie du docteur Victor Frankenstein, un moderne Prométhée composé de multiples parties du corps humain.

Dents longues et teint blafard ! voilà les vampires. 
En 1887, la mode étant au roman gothique, Bram Stoker se base sur une légende roumaine et un souverain roumain avéré, connu pour sa cruauté. Dix ans plus tard, Vlad l’empaleur est devenu le comte Dracula.

Les grands principes du fantastique = il n’en faut pas beaucoup, un petit peu de réel, une touche de mystère et une pincée de surnaturel. L’art réside à parvenir à donner vie à cette « inquiétante étrangeté » (d’après Freud).

Le fantastique doit laisser  le lecteur ou le spectateur dans le doute, entre explication rationnelle et interprétation faisant appel au surnaturel.
Le lecteur doit sans arrêt s’interroger sur le fait que le personnage est peut-être victime de faits inexplicables ou simplement fou.

Le 19ème siècle est un siècle anxieux, c’est la raison pour laquelle le fantastique s’y est épanoui. Les consciences sont à la recherche de nouveaux repères, elles s’inquiètent face aux bouleversements de la société, aux progrès de la science et la remise en question de la religion.
Du coup, le spiritisme s’en mêle. A Jersey Victor Hugo fait tourner le guéridon pour entrer en communication avec sa fille Léopoldine – ces séances ne s’arrêteront que lorsqu’il part à Guernesey.

Des grands qui font court =
Le fantastique donne la part belle à un type précis d’écrit, la forme brève.  Rien qu’une nouvelle ou un conte pour aller à l’essentiel = le phénomène inexpliqué.
Après une courte mise en place du décor, le lecteur est plongé en plein suspense qui le mène rapidement vers la fin inattendue, la chute du récit.

« Contes » d’Hoffman, « Histoires extraordinares d’Edgar Allen Poe, Guy de Maupassant, Gérard de Nerval, sombreront dans la folie qu’ils décrivent.
Théophile Gautier, Prosper Mérimée s’inspirent du mode antique.
Oscar Wilde et R .L. Stevenson jouent sur le dédoublement de la personnalité.

Il ne faut cependant pas confondre le fantastique avec ses genres voisins = le « merveilleux » où le lecteur accepte d’emblée des êtres fabuleux, la présence de fées et d’elfes, ou de sorcières.
C’est aussi le cas pour la « fantasy » et ses univers parallèles.
La science-fiction s’appuie sur la peur du présent pour imaginer un futur fabriqué à partir des avancées scientifiques (encore à venir). Elle est souvent présentée comme un sous- genre du fantastique.
L’horreur de son côté joue aussi sur la peur et/ou le surnaturel, mais pousse les scènes de violence au paroxysme.

Personne ne vous entendra crier = le cinéma et la peur font bon ménage ; après les hurlements lors du visionnage du film des frères Lumière, s’ajouteront les réactions face au « Nosferatu » de Murnau.
Ce film ouvrira la voie à tout un cortège de monstres en noir & blanc = Frankenstein (Boris Karloff) et Dracula (Bela Lugosi), mais aussi toutes sortes de créatures maléfiques comme satan dans Rosemary’s baby ou quelques fantômes dans « the sixth sense ».
D’autres films utilisent des techniques moins voyantes mais du coup bien plus inquiétantes comme « les Oiseaux » d’Hitchcockl où le comportement agressif des oiseaux n’est pas expliqué (un semblant d’explication figure toutefois dans la nouvelle de Daphné du Maurier dont le cinéaste s’est inspiré - NDLR du blog).

Et en guise de conclusion toute personnelle = Personne ne viendra vous sauver !

Publicité
Publicité
Commentaires
T
Ta conclusion fait peur ;)
Répondre
A
Alors ce registre-là, ce n'est pas du tout pour moi ! surtout en ce moment, je n'ai pas besoin de me faire peur ;-)
Répondre
S
je n'ai toujours pas lu le "frankenstein" de mary shelley non plus, il paraît qu'il est un peu "rasoir" :D, <br /> <br /> je n'ai pas non plus lu "dracula", et je compte me lancer dans "le fantôme de l'opéra"<br /> <br /> mais j'ai vu tellement d'adaptations cinématographiques que finalement j'ai un peu peur de me lancer dans les romans, j'ai peur de les trouver fastidieux
Répondre
M
Oups, il y avait déjà la suite ^-^. Et voilà que je souligne encore un titre toujours pas lu, le Frankenstein. ( heureusement, pour la lecture des nouvelles fantastiques " classiques ", ça va :))
Répondre
Publicité
Visiteurs
Depuis la création 85 227
Archives
Derniers commentaires
Publicité