Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
mon bonheur est dans la ville
4 avril 2021

THE CELLULOID CLOSET, de Rob Epstein & Jeffrey Friedman

The-celluloid-closet-movie-poster-1996-1020203535

330px-Jeffrey_Friedman_and_Rob_Epstein

330px-Lily_Tomlin_in_2014

315px-§Russo_Vito_(1946-1990)_-_foto_di_Massimo_Consoli_28-VI-1989,_NY

61232945_p

Scénario écrit par Epstein, Friedman, Amistead Maupin, Sharon Wood – réalisé en 1996 et basé sur l’essai du même titre par Vito Russo, écrit en 1981

Stéréotypes, clichés humiliants, moqueries  vulgaires, ou alors insister sur le fait que les homosexuel.le.s étaient des malades qu’il fallait absolument soigner ou faire enfermer, et lorsque paraîtra le tristement célèbre code Hays, on ne put même plus montrer voire sous-entendre la moindre allusion ou évoquer même vaguement l’homosexualité.
Sans oublier les mots pour blesser comme « sissy » (chochotte) ou « tapette, zézette » - cette forme de racisme courait les rues lorsque j’étais jeune, même de la part de ma bigote de mère qui ne voyait pas plus loin que ce que lui disait ses journaux de droite.
Le terme « sissyphobia » fut largement utilisé dans les années 1970 chez les bien-pensants.

Punie d’emprisonnement jusqu’en 1967 en Angleterre et au Pays de Galles, où fut enfin dépénalisée cette loi indigne qui coûta la vie à Oscar Wilde – entre autres – puisqu’après avoir été enfermé à Redding, il s’exila en France où il mourut dans le dénuement . En Ecosse il fallut attendre 1981 et 1982 en Irlande du Nord.
Sans oublier bien sûr Alan Turing, le mathématicien/cryptologue de génie qui  cassa de nombreux messages cryptés des nazis permettant ainsi une victoire plus rapide de la 2ème guerre mondiale. La loi qui dépénalise l’homosexualité au Royaume Uni et qui accorde l’impunité désormais à tous ceux qui furent condamnés, par le passé, s’appelle désormais « la loi Turing ».  

Personnellement je trouve cela indécent, cette manie de dire qu’on accorde « l’impunité » à des êtres qui ne sont coupables de rien, sinon de préférer et aimer ceux de leur sexe.

Ce que le documentaire explique aussi est que dans les premiers films sur ce sujet, les hommes déguisés en femme, ou prenant des allures de « chochotte », faisaient rire, alors que le sujet de l’homosexualité féminine, par contre, femmes déguisées en homme,  choquait ou montrait leur souffrance, bien réelle celle-là, parce que tout le monde savait que ce n’était pas accepté du tout.

L’église ne pouvait que s’en mêler bien évidemment, elle ne rate jamais l’occasion de fustiger et culpabiliser –  elle fut l’un des moteurs du code Hays, appelé code de production cinématographique et  instauré dans les années 1930 par le sénateur William Hays qui lui donne son nom – le texte en avait été rédigé en 1929 par l’éditeur catholique Martin Quigley et Daniel Lord, prêtre jésuite.
Le code sera appliqué par l’administration du code, dirigé  par le très catholique Joseph Breen, célèbre pour sa « rigueur morale » ; il sera appliqué de 1934 à 1966.

Le code Hays ne s’attaquait pas à l’homosexualité uniquement, il s’attaquait aussi à l’alcool, le sexe symbolisé par certaines scènes comme un train entrant dans un tunnel, les scènes de nudité, la drogue, scènes de strip-tease comme dans « Gilda ». Tout ce qui est « indécent » passera par la censure.

Le documentaire est  narré en voix off par l’actrice Lily Tomlin et propose plusieurs extraits de films où il est question d’homosexualité, parfois voilée, ou carrément moqueurs.

Entre ces extraits de films, des extraits d’actualité montrent comment naquit le code Hays, avec des extraits des commentaires de Hays notamment pour prouver qu’il fallait absolument éviter aux foules des images qui pouvaient les pervertir.

Parmi les personnalités interviewées pour le documentaire on rencontre des acteurs/actrices comme Tony Curtis, Whoopi Goldberg, Farley Granger, Susan Sarandon, Tom Hanks ;  des romancier.ère.s comme Amistead Maupin, Susie Bright, Gore Vidal, Paul Rudnick, Quentin Crisp ; des réalisateurs comme John Schlesinger ; un historien du cinéma comme Richard Dyer, des scénaristes, commentateurs télé ou radio, et d’autres personnalités du monde du théâtre et du cinéma. Leurs interviews sont courtes, le documentaire ne dure qu’une heure et demie.

Les extraits de films  vont du noir&blanc avec « Morocco, Tarzan and his mate, Bride of Frankenstein, the Broadway Melody, etc » ainsi qu’en couleur avec « Cabaret, Butch Cassidy a the Kid, my Beautiful Laundrette, Ben Hur », et beaucoup d’autres montrant des scènes dites « osées », c'est-à-dire montrant tout ce qu’on ne devait pas montrer (nu, un baiser bouche ouverte, scène d’alcoolisme, une suggestion d’homosexualité, de viol, de langage vulgaire, scènes d'orgie ou qui profanait la religion etc). Comme par hasard, il ne citait pas le racisme ou l'anti-sémitisme.

Il n’y a aucun voyeurisme dans ce document, au contraire, il décrit parfaitement certaines souffrances vécues ; il est une page de la petite histoire du cinéma qui ne doit pas être cachée.
C’est l’auteur Vito Russo lui-même qui contacta les réalisateurs en 1986 afin d’un éventuel film à propos de son essai, mais ce ne fut qu’après son décès que finalement Channel 4 (Angleterre) les recontactera proposant le financement du film, et surtout obtenir les droits pour les extraits de films à montrer en guise de témoignage. Plusieurs personnes du monde du spectacle acceptèrent d’aider à financer le projet,  l’actrice Lily Tomlin pour sa part  contacta les réalisateurs afin de commenter le documentaire. Qui  peut se regarder sur youtube, gratuitement.

Oscar_Wilde_Sarony

 Drapeau arc-en-ciel — Wikipédia

Publicité
Publicité
Commentaires
M
Malgré des avancées indéniables, il existe encore beaucoup d'homophobie :( L'être humain déteste ce qui sort de la "norme" qu'il a imposée.
Répondre
T
En voyant le titre je me suis dit, déjà lu ! Avant de voir qu'il s'agissait du documentaire :lol:
Répondre
Publicité
Visiteurs
Depuis la création 85 197
Archives
Derniers commentaires
Publicité