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mon bonheur est dans la ville
27 novembre 2020

MASCULINITIES

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Une exposition et un aperçu historique, de la mode masculine au musée de la mode et de la dentelle de Bruxelles

Chronique adaptée du résumé détaillé de la visite par madame Sarah Cordier - historienne d’art et guide (illustrations par  quelques rares photos que j’ai prises – l’éclairage très diffus de l’exposition)

Cette fois le musée de la mode a plongé dans la garde-robe masculine uniquement – aucune tenue de la femme – ceci est une première en Belgique, le sujet ayant été exploré dans les musées de la mode à travers le monde. L’exposition est thématique et non chronologique, basée sur les réserves du musée (70%) et de nouvelles acquisitions, ainsi que de prêts par le musée de la mode de Hasselt et du MOMU d’Anvers (2 villes belges). Il s’agit principalement de mode contemporaine, certains couturiers ayant également accepté de prêter des vêtements.

La Belgique a un grand nombre de créateurs de mode masculine et à l’heure actuelle il y a pratiquement plus de créateurs dans la mode masculine que féminine ; certains créateurs se lancent désormais directement dans la mode masculine alors que précédemment ils commençaient par la mode féminine puis s’orientaient vers le masculin.

Quelques noms de ces créateurs belges = Walter Van Beirendonck – Maison Martin Margiela – Lucas Ossendrijver (pour la maison Lanvin) – Dirk Bikkembergs – Raf Simons – Xavier Delcourt – Sébastien Meunier pour la maison Ann Demeulemeester, Glenn Martens – Dries Van Noten – Mosaert (marque de Stromae) - etc.

Créateurs internationaux pour mode masculine  = Emilio Pucci – Versace – Giorgio Armani - Karl Lagerfeld (pour Chanel) – Rick Owens – Jean-Paul Gaultier – Yohji Yamamoto (devenu célèbre par les costumes de scène de David Bowie) – World’s End (Vivienne Westwood & Malcolm McLaren) –

Ces listes (belges et internationales) étant non exhaustives.

La mode masculine est archétypale = les hommes sont pères de familles, ou hommes fort aimant l’aventure, ou à la tête d’une entreprise – c’est ce que tentent de prouver les tenues exposées au rez-de-chaussée. 
L’homme et la mode
Les hommes rivaliseront avec les femmes pour se distinguer dans le domaine vestimentaire, et ce jusqu’à la révolution française – rien n’est trop beau pour l’aristocratie (somptuosité et oisiveté de la classe).
Vers la fin du 18ème siècle que la sobriété s’impose dans la garde-robe masculine. L’homme semble alors tourner le dos à la mode et ses tenues diffèrent désomais totalement du paraître.

Parmi les objets exposés = veste-queue-de-pie, gilet & pantalon (1870) => jusque dans les années 1820, de nombreux hommes préfèrent encore la culotte (surtout pour le soir), néanmoins tout au long du 19ème siècle le costume masculin se simplifie fortement. Ce sont les « sans culotte » de la révolution française qui ont amené le pantalon – la jambe masculine est désormais dissimulée.
L’anglomanie impose une vision plus sobre et pratique du costume, influencée par le goût britannique de la vie en plein air. L’habit se raccourcit sur le devant afin que les mouvements soient plus aisés – le costume masculin reflète les valeurs protestantes du travail et de l’économie.
Smoking, veste droite, gilet & pantalon (1910-1920) => longtemps de rigueur le soir, semblant être trop solennel, fait apparaître le smoking, venu d’Angleterre (vers 1880) et qui va s’imposer comme tenue de soirée. Plus décontracté, il s’impose grâce au prince de Galles, qui deviendra Edward VII.

L’homme « convenable
Le costume moderne (complet-veston, c’est-à-dire veston-gilet et pantalon de même tissu) dérive de l’habit du 18ème siècle ; il s’établit à la fin du 19ème siècle (après 1875) et révolutionne la mode – il est aujourd’hui un indispensable dans de multiples situations, ce vêtement est l’un des rares ayant connu une aussi grande stabilité sur plus d’un siècle ; cependant à l’intérieur même des codes de respectabilité , le costume est revu en jouant sur une multitude de variables – veste => longueur, carrure, cintrage, boutonnage, col, revers, croisure, poches, couleur, texture, etc.
Le costume est symbole de réussite sociale, il est pour les tailleurs et stylistes un champ d’exploration, à la fois passionnant et contraignant.

Les accessoires de la mode
L’homme se distingue  par les accessoires qui complètent sa tenue – soit utilitaires, soit ornementaux, leur fonction symbolique est importante = exprimer réussite sociale et pouvoir.
Chapeau haut de forme (1896) => il se porte avec la redingote ou l’habit – il recouvre les têtes bourgeoises du 19ème siècle. Symbole de respectabilité et de rang social – il fait paraître l’homme plus, lui conférant une élégante prestance. Lorsque s’impose le complet-veston en 1900, il commence à paraître trop solennel et il est destitué par le chapeau melon.
Le chapeau melon (première moitié du 20ème siècle) => créé à Londres au milieu du 19ème siècle – il s’impose dans les classes ouvrières avant de prospérer aux Etats-Unis – verrs 1900 il devient le couvre-chef de la bourgeoisie anglaise – avec le costume de Savile Row et  le parapluie roulé, il représente le gentleman de la City. Il cèdera la place au borsalino (origine italienne) ou le homburg (origine allemande).
Casquette en velours =>   au 19ème siècle, la casquette est le couvre-chef des classes populaires, des enfants et étudiants – après 1900, on l’associe aussi au sportif. C’est en 1960 que l’ordre social de sortir tête couverte disparaît, la casquette devient alors un accessoire de mode.
Lorgnon => lunette que l’on tient à la main
Cravate en soie => longtemps l’accessoire de l’homme respectable – c’est le New-Yorkais Jesse Langdorf qui lui donne sa forme actuelle moderne en 1924.
Canne (1ère moitié du 20ème siècle) => soutien à la marche, elle symbolise aussi le pouvoir – sous l’ancien régime elle est réservée aux monarques et à la noblesse – au 19ème siècle elle devient un accessoire sans lequel aucun bourgeois n’oserait sortir. Selon la finesse et le luxe de son exécution, elle marque le statut de celui qui la porte.
Montre à gousset (fin 19ème siècle) => au 19ème siècle l’homme de goût se distingue par la sobriété et l’absence d’ornements – montre, boutons de manchette ett lorgnon sont les seuls bijoux utilitaires autorisés par la bienséance.
Attaché-case (2ème moitié du 20ème siècle) => porte-documents, accessoire de l’homme d’affaires ou du gouvernement – symbole de l’influence de celui (ou celle) qui le porte.

L’aventurier
Le costume-cravate représente l’homme respectable et son rôle dans la société bourgeoise ; toutefois la garde-robe masculine regorge de références à des archétypes d’hommes libres et intrépides, du militaire à l’alpiniste, en passant par le pirate, le pilote d’avion, le cow boy, le motard ou même le torero = les rêves des petits et grands garçons.

Premier étage

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Masculinités alternatives
L’homme en jupe
Alors que le port du pantalon s’est normalisé il y a 50 ans, la jupe (vêtement depuis la taille sans créer de division entre les jambes) reste un tabou pour l’homme occidental.
Pourtant l’homme a porté des vêtements analogues aux jupes à travers l’histoire ou de nombreuses cultures = chiton ou peplos grec, toge romaine, houppelande médiévale, sarong asiatique, djellaba nord-africaine – en occident la jupe ou la robe sont, dans certains contextes, acceptées (avocats).
Depuis les années 1960 – surtout à partir des années 1980 -  des designers tels Jean-Paul Gaultier en tête s’inspirent de ces exemples pour revisiter la tenue de l’homme.

Le dandy
Celui-ci apparaît au début du 19ème siècle avec George Brummel, Charles Baudelaire & Oscar Wilde – un dandy ? en décalage avec les archétypes masculins de son époque, dont il détourne certains codes – il cultive un style vestimentaire élégant, raffiné, parfois maniéré mais sans exagération. Il est un symbole de superficialité et décadence pour certains, ou d’une élégance et noblesse presque héroïque pour les autres.

Boys Don’t Cry
Vers la fin des années 1990, certains créateurs décident de réformer l’image de l’homme en puisant dans l’univers de l’adolescence, de la musique et de la nuit. Affirmant une silhouette ultra slim, renouant avec l’esthétique du rock alternatif des années 1970, ils tournent le dos à l’idéal bodybuildé des années 1980-1990, en mettant en avant un homme vulnérable. Ce changement correspond à une évolution sociologique.
C’est le journaliste Mark Simpson qui, en 1994, invente le terme « métrosexuel » décrivant une nouvelle génération d’hommes adoptant une approche plus ouverte de la masculinité. En 2009, Eric Anderson affirme que le recul du sexisme et de l’homophobie ont entraîné une acceptation croissante de l’émotion chez l’homme. 

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Boys wanna have fun
L’homme revendique le plaisir, l’humour, le ludique !

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Commentaires
T
Pour les quelques tenues que tu présentes, je ne sais pas si j'oserai en porter une ;) :lol:
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