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mon bonheur est dans la ville
7 juillet 2010

MURDER BY DECREE, de Bob Clark

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Titre français = Meurtres par décret

 

Scénario de John Hopkins, Elwyn Jones et John Lloyd d’après l’essai de Stephen Knight « Jack the Ripper : the Final Solution.”

 

En 1888, la reine Victoria règne toujours sur l’empire britannique, mais dans les rangs des moins nantis, cela gronde contre les excès de « Bertie » le prince héritier, époux de la princesse Alexandra ; Sherlock Holmes et le docteur John Watson assistent d’ailleurs à des mouvements d’humeur venus du pigeonnier au cours d’une soirée à l’opéra, où les futurs souverains se font attendre ce que Holmes trouve extrêmement critiquable, selon lui le prince de Galles n’a pas la classe qu’il faut pour être un bon souvenrain, propos qui choquent un peu son ami, fervent défenseur de la monarchie.

 

17480__meuPendant que l’opéra brille de mille lumières, dans les quartiers nettement plus sordides de Whitechapel, une prostituée se fait assassiner. Elle n’est pas la première, et Holmes prédit qu’elle ne sera pas la dernière. Un groupe d’hommes vient le trouver, sollicitant son aide afin de mettre fin aux crimes atroces dont sont victimes les prostituées londoniennes, pourtant le détective est évasif quant à sa participation, ce qui surprend Watson.

 

Sherlock Holmes va néanmoins se lancer sur la piste du tueur, qui transforme ses meurtres en vraie boucherie, ce qui tend à faire croire qu’il s’agit de quelqu’un ayant des connaissances médicales . Le chef de Scotland Yard, le directeur Warren est opposé à toute collaboration de Holmes qu’il méprise profondément, même si les inspecteurs Lestrade et Foxborough apprécient son intervention.

 

17480__img_0001Sherlock Holmes ne peut se défaire de l’impression d’être manipulé par tout le monde, il est aussi convaincu que où qu’ils aillent, Watson et lui sont suivis. Les pistes sont celles du monde le plus glauque des bas-fonds londoniens et pourtant un medium, Robert Lees, envoie Holmes dans une toute autre direction.
 

Lorsqu’ils tentent d’obtenir des renseignements de la part des prostituées dans le but de les aider, celles-ci n’ont aucune confiance en lui ; cependant la plupart des pistes mènent à une certaine Mary Kelly, qui se cache désormais, terrorisée par le secret dont elle est détentrice.

 

17480__meu6On le sait, Sherlock Holmes n’a jamais enquêté sur Jack l’Eventreur, Arthur Conan Doyle n’ayant jamais – par l’entremise du docteur Watson – relaté ces faits. Toutefois, il est bien normal qu’un scénariste se sente l’envie de mêler les deux sujets : après tout le « plus grand détective de tous les temps » ne pouvait que découvrir la vérité sur l’un des plus épouvantables tueurs en série de l’Histoire.

 

Tout comme le film réalisé en 1965 – « A Study in Terror » - le scénario s’inspire des théories d’un jeune écrivain journaliste britannique, Stephen Knight, qui inspira d’ailleurs également Patricia Cornwell et Anne Perry pour la rédaction de leurs travaux.

 

 

La théorie de Stephen Knight est que si Scotland Yard et son directeur (à qui l’affaire coûta son poste) tentaient d’étouffer les crimes, c’est parce que la couronne craignait le scandale provoqué par le fils aîné du prince de Galles, Warren et le gouvernement britannique étaient des francs-maçons, membres d’une association philosophique mais surtout très élitiste, et de par leurs statuts, obligés de « couvrir » les faits et gestes de l’un d’entre eux ayant pris sur lui d’assassiner les prostituées détentrices d’un secret.

Au fil du temps, l’Histoire a accrédité l’idée qu’effectivement la couronne d’Angleterre avait dû être impliquée, sinon on n’aurait pas étouffé l’affaire, c’est une théorie aussi bonne qu’une autre, assez valable d’ailleurs, comme Sherlock Holmes je ne me fais guère d’illusion sur les « grands » de ce monde !

 

La distribution du film – une co-production anglo-canadienne - de Bob Clark est impressionnante.

 

17480__meu11 A tout seigneur tout honneur = Sherlock Holmes est joué par Christopher Plummer, qui donne de Holmes une interprétation très humaine, nettement moins cérébrale que dans les romans de Conan Doyle ; il est ici totalement compatissant à la cause des malheureuses qu’il ne peut protéger, il montre une réelle affection pour son ami et associé, le docteur Watson. Ce qui ne gâte rien, Christopher Plummer est un Sherlock Holmes très séduisant.

 

17480__copie_de_img_0002Grande surprise que ce Dr Watson joué par James Mason, que j’avais vu dans des rôles nettement moins sympathiques.

On reprochait beaucoup à cet excellent acteur – grand amoureux des chats – d’accepter un peu tout et n’importe quoi (peplum, cape et épée), mais lui tous les genres l’intéressaient et l’amusaient.

Peut-on dès lors reprocher à un acteur (même excellent comédien shakespearien) de jouer ce qui lui plaisait ? C’est bizarre tout de même cette manie de juger un acteur, comme si on ne pouvait pas aimer ET Shakespeare ET prince Vaillant.

 

 

En tout cas sa prestation en Watson est des plus sympathiques, il ne grommelle pas à la manière de Nigel Bruce (que j’adore en Watson) ; d’ailleurs l’acteur disait sans fausse modestie être taillé sur mesure pour le rôle du bon docteur.  Son Watson a le sens de l’humour, n’apprécie pas outre mesure les nuits où Holmes joue du violon en réfléchissant, mais la meilleure des scènes est celle où lui, Watson, a dû passer la nuit au poste de police, son air outré lorsque Holmes vient le chercher le lendemain vaut son pesant d’humour.

 

Dans le rôle de Mary Kelly, la dernière victime de Jack l’éventreur, on trouve une excellente Susan Clark, que l’on a vue dans beaucoup de rôles secondaires.

Lestrade est joué par Frank Finlay, qui interprétait déjà le rôle dans « A Study in Terror », tout comme on retrouve d’ailleurs Anthony Quayle qui faisait aussi partie de la distribution de ce film-là.

17480__meu5Ici il est le directeur du Yard, méprisant à l’égard de Holmes, il ne porte pas une barbe comme dans le film de 1965, mais une paire de bacchantes et une toison frisotée assez rigolos. Ceci dit, j’ai trouvé son jeu nettement meilleur que dans « Study ».

 

Un autre rôle secondaire important est le collègue de Lestrade, l’inspecteur Foxborough, joué par un excellent David Hemmings.

 

 

 

 

 

 

Dans des petits rôles secondaires, on trouve encore Geneviève Bujold, extrêmement émouvante dans un rôle court mais marquant ; l’actrice gagna d’ailleurs un prix pour cette  interprétation.
 

Donald Sutherland interprète Robert Lees, le medium qui se sent menacé par Scotland Yard en raison de ce qu’il perçoit ; personnellement je n’ai pas trouvé que ce rôle apportait grand-chose à l’histoire, si ce n’est de mettre Holmes sur une piste. Quant au premier ministre, il est joué par John Gielgud.

 

mbdplummer mbdmason mbdfinlay mbdhemmings mbdbujold mbdclark

 

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Le nom du réalisateur Bob Clark m’a étonnée également dans une production de cette qualité, car ce metteur en scène était plutôt connu pour ses réalisations pour ados, du genre « Porky I, Porky II » et autres navets de ce genre. Ici par contre, c’est du très beau travail.

 

17480__meu10Les décors sont « tout studio » pour la plupart du temps, beaucoup de brouillard dans les rues sombres de Londres.

Les costumes sont par contre fort bien étudiés, sauf que Bob Clark et ses costumiers sont tombés dans le panneau d’habiller Sherlock Holmes en houppelande et chapeau de chasseur, ce qui ne se portait qu’à la campagne à une époque où les canons vestimentaires étaient très stricts et Holmes mettait un point d’honneur à être élégant lorsqu’il sortait de chez lui.

En résumé, un très bon divertissement, une excellente soirée pour satisfaire ma « sherlockmania » (merci Manu).

 

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Commentaires
N
ils ont tous de ces maquillages ! MDR<br /> john gielgud qui joue le premier ministre a une barbe qui donne l'impression d'avoir été taillée dans un matelas.<br /> Sutherland a un rôle court et un peu surprenant, faut bien le dire
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M
Mais de rien :-) <br /> Je n'avais pas reconnu Donald Sutherland !!! J'ai passé trois bonnes minutes à regarder les photos en détails !!!
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