LA GRANDE MAISON
photo prise au cours de mes vacances bretonnes 2015
je n'ai pu m'empêcher de noter cet extrait au début du roman de pierre adrian (billet ici) - il y décrit tout ce que "la grande maison" signaifiait pour tous - j'ai été touchée car j'aurais aimé avoir un tel sentiment d'appartenir à une vieille demeure ancestrale -
La grande maison semblait appartenir à tous et à personne. Alors on était sûr, en faisant halte, d'y trouver quelqu'un. Le salon avait des faux airs de salle des pas perdus. On attendait une voiture qui partait pour Brest, un cousin pour la pêche, la grand-mère qui sortait de sa sieste. Il y avait toujours un oncle pour traîn er, un enfant qui lisait sur une chaise, une tante éloignée qui passait dire bonjour. La grande maison était ouverte à tous les courants d'air. L'intimité y était lettre morte. De rares silences subsistaient pourtant, en milieu de matinée après la leçon des petits, à l'heure de la sieste ou lors de la marée haute, quand tout le monde était à la plage. Mais pour être tranquille, il fallait regagner sa chambre dans les étages. Et les chambres aussi semblaient à la fois anonymes, comme celles d'un hôtel, et appartenir à tous. Elles accueillaient des valises chaque été mais personne ne se serait permis d'y apporter sa décoration personnelle. A quoi bon ...