AMOUR, GLOIRE & BEAUTE (en peinture)
GALATEE, par Gustave Moreau
(petite chronique inspirée par « museum tv » et les Métamorphoses d’Ovide)
Le saviez-vous ? Gustave Moreau détestait les impressionnistes et les peintres réalistes par-dessus tout.
Il aimait peindre des images « rêvées », comme l’histoire de cette superbe Galatée, qui aurait pu être peinte par Fernand Khnopff ou Olivier Redon.
Le nom de Galatée signifie « à la peau blanche comme du lait ». Elle était l’une des néréides, ces nymphes au nombre de 50, filles du dieu primitif Nérée et de l’océanide Doris.
L’artiste s’est ici inspiré de la 12ème fable des « Métamorphoses » d’Ovide. Le tableau montre la jalousie du cyclope Polyphème, amoureux de Galatée qui elle n’a d’yeux que pour le berger Acis. Polyphème les ayant surpris et s’étant rendu compte de son infortune, il se vengea en arrachant un rocher de l’Etna et le jeta sur le berger.
Bien que ça ne se soit que modérément bien terminé pour Acis (des filets de sang sourdaient de dessous le rocher), Galatée implora les dieux de changer Acis en fleuve pour qu’il puisse rejoindre la mer où elle le retrouvera.
Il existerait une version où Galatée finit par aimer le cyclope, mais cette légende n'eut aucun succès.
Cette toile est l’un des nombreux chefs d’œuvre de Gustave Moreau – on dit qu’il s’est à la fois inspiré du « Triomphe de Galatée » par Raphael, et par le « Polyphème » de Piombo.
Il raconte l’opposition entre beauté et laideur, amour et dédain ; le cyclope est presque caché, incarnant ainsi l’être rejeté dans l’ombre, alors que la ravissante néréide est en pleine lumière .
Avec ce tableau on se retrouve en plein symbolisme, plongé dans une œuvre fantastique et féérique.
ci-dessous = le triomphe de galatée par raphael et polyphème de piombo
ainsi que galatée et acis par luca giordano