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mon bonheur est dans la ville
28 mai 2020

DON JUAN AUX ENFERS, de Charles Baudelaire

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 michel piccoli & claude brasseur dans "dom juan ou le festin de pierre"
de marcel bluwal d'après molière

alors que vient de disparaître ce magistral comédien qu'était michel piccoli, j'ai eu le grand plaisir de découvrir, via un magazine littéraire en ligne, qui le retransmet en entier - pour ses membres - le superbe "Dom Juan ou le Festin de Pierre", téléfilm réalisé par marcel bluwal - d'après la pièce de molière - piccoli forme avec claude brasseur en sganarelle un excellent duo théâtral - on trouve encore dans la distribution anouk ferjac en donna elvire et michel le royer en l'un des beaux-frères du séducteur - c'est michel etcheverry qui prête sa superbe voix à la statue du commandeur - musique de mozart -

néanmoins, l'objet de mon billet est la découverte du poème que charles baudelaire a consacré à Dom Juan, et où en 5 strophes il reprend toute l'histoire de ce personnage sans scrupules qu'est le séducteur, pour qui seule compte la séduction d'une nuit, après il ne peut plus être question d'amour, puisque le premier éclat amoureux est passé - pour baudelaire Dom Juan est enfermé dans sa solitude, totalement indifférent aux autres -

on pense que baudelaire aurait été inspiré pour son poème par 2 toiles d'eugène delacroix -

Quand Don Juan descendit vers l'onde souterraine
Et lorsqu'il eut donné son obole à Charon,
Un sombre mendiant, l'oeil fier comme Antisthène,
D'un bras vengeur et fort saisit chaque aviron.

Montrant leurs seins pendants et leurs robes ouvertes,
Des femmes se tordaient sous le noir firmament,
Et, comme un grand troupeau de victimes offertes,
Derrière lui traînaient un long mugissement.

Sganarelle en riant lui réclamait ses gages,
Tandis que Don Luis avec un doigt tremblant
Montrait à tous les morts errant sur les rivages
Le fils audacieux qui railla son front blanc.

Frissonnant sous son deuil, la chaste et maigre Elvire,
Près de l'époux perfide et qui fut son amant,
Semblait lui réclamer un suprême sourire
Où brillât la douceur de son premier serment.

Tout droit dans son armure, un grand homme de pierre
Se tenait à la barre et coupait le flot noir,
Mais le calme héros, courbé sur sa rapière,
Regardait le sillage et ne daignait rien voir

 

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Commentaires
M
Je n'ai pas vu cette version de Don Juan mais j'adore le poème de Baudelaire...
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C
Tu devrais être prof de français. On nous a fait lire Baudelaire a toutes les sauces à l'école. Jamais aimé. Et pourtant je trouve cela plutôt très bon.
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A
Je disais déjà hier que j'allais ressortir mon exemplaire des fleurs du mal. Ça s'impose. Piccoli était en effet un très grand acteur de théâtre. J'ai vu pas mal de pièces hélas seulement à la télé, à l'époque où l'on voyait ce genre de spectacle. Aujourd'hui on a Hanouna :-(
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H
Merci pour ce bel hommage au grand acteur et pour ce poème qu' en vraie détective littéraire, tu nous as déterré de je ne sais où 🤩
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C
Oh moi non plus je je l’avais jamais lu ce poème, quelle force!!!!<br /> <br /> <br /> <br /> Sinon un téléfilm que j'espère bien voir un jour car je ne connais Piccoli qu'au cinéma et partout je lis qu'il était une excellent acteur de théâtre.<br /> <br /> Bonne journée!
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