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mon bonheur est dans la ville
23 novembre 2014

LE DEMON DE SAINTE-CROIX, de Stanislas-André Steeman

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Ça ne va plus très fort dans  Bruges-Ste-Croix où en dehors du cinéma pour les jeunes et du bridge pour les anciens, rien ne se passe jamais.
Et bien, désormais il va s’en passer des choses !

Un homme vient d’être retrouvé étranglé, là en plein devant la maison de la mercière. Déjà  que la brave dame est une peureuse, c’et sûr que ça ne va pas s’arranger !
sa petite bonne Louise, comme elle, a tout d’abord entendu une dispute, suivie d’un horrible cri. Lorsqu’elles sont descendues, elles trouvent  le cadavre du représentant de commerce, joli cœur notoire,  devant leur porte. Etranglé avec un lacet.

Juge d’instruction, bourgmestre, substitut du procureur et greffier sont sur les dents. Parce que le commis voyageur accumulait les conquêtes féminines, chacun pense qu’il faut « chercher la femme », c'est-à-dire le mari jaloux.  
On arrête le tailleur de la ville, qui est un suspect parfait, d’autant plus qu’il s’est vanté auprès de son épouse d’avoir supprimé son rival !
Le lendemain, on remet ça = un autre cadavre est retrouvé, également étranglé, tout « naturellement » cette fois-ci, avec les mains.  Pourquoi le tailleur aurait-il tué le pharmacien ? probablement parce que ce dernier savait que le tailleur avait acheté un soporifique, destiné à endormir son épouse pour éviter qu’elle ne prévienne son amant.

On envoie sur place l’inspecteur Sébastien – dit SEB – Soroge, que son commissaire n’hésite pas à comparer à Mr. Wens ! rien que ça !
En tout cas, si doué qu’il soit, Seb ne parviendra pas à enrayer la série de crimes commis par le « démon de Sainte –Croix » - le boucher, le diseur de bonne aventure et même le malheureux curé de la paroisse seront les autres victimes de ce tueur en série, qui a fait pacte apparemment avec le démon – magie noire et superstition sont au programme. 
Toute la petite ville de Ste-Croix est suspecte, l’assassin ne peut être que parmi eux.
Comble de l’horreur, il marque la porte de ses victimes d’un cercle rouge. 

Bruxelles envoie d’autres inspecteurs, vu le manque de résultat de son « meilleur » élément ! qui a pourtant sa petite idée sur le sujet = friand  de polars, il a une théorie qu’il explique au substitut du procureur, au juge d’instruction, au bourgmestre et au greffier. Une théorie, peut-être mais eux ce qu’ils veulent ce sont des faits !
Pour Seb Soroge,  c’est dans sa théorie sur l’art d’écrire un polar que réside la solution.

Cette fois  je n’avais pas deviné le tueur en série – qui est probablement l’un des premiers « serial killer » du roman policier puisque Stanislas-André Steeman a écrit son  histoire en 1931.

J’aime énormément cet écrivain, qui  met beaucoup d’ironie dans ses romans. La petite ville de Sainte-Croix près de Bruges (à présent un quartier brugeois) n’échappe pas à la règle ; tous les notables y sont passés au crible avec leurs petites manies et gros défauts.
Sous la plume de l’écrivain, qui ne les épargne pas, ils sont savoureux à découvrir. 

La petite ville n’est pas la seule à être observée par le petit bout de la lorgnette ; l’auteur  prend aussi plaisir à adresser quelques clins d’œil à ses lecteurs – à commencer par celui de Mr. Wens, l’enquêteur fétiche de S.A. Steeman.  Celui-ci nous parle aussi de Sherlock Holmes et Rouletabille, il est vrai que Soroge aime tellement la littérature policière qu’il ne peut s’empêcher de citer « les maîtres ».
Ironie de Steeman = mettre dans la bouche de Seb, les mots « … si nous étions dans un roman policier…. », une évidente façon de ne pas se prendre au sérieux et se pasticher soi-même.

L’humour présent n’empêche pas le roman de susciter des petits moments d’angoisse chez le lecteur/la lectrice en l’occurrence, car il crée une ambiance nocturne qui vous donne envie de vous enfermer à double tour. Et le suspense créé nous fait attendre la prochaine victime ! L’ambiance créée est parfaite également = la moindre encoignure de porte devient angoissante.
Même le confessionnal n’échappe pas à  nous faire avoir peur (en ce qui me concerne, les confessionnaux m’ont toujours fait peur, après tout devoir inventer des péchés pour être pardonné est parfaitement  angoissant = combien faut-il en dire, qu’est ce qui est péché, qu’est ce qui ne l’est pas  !)

Le roman est palpitant de bout en bout, il louche un peu aussi du côté du fantastique = le démon est-il réellement dans la ville ?

Merci à Teki pour cette découverte. 

Sint_Kruis_zonebord

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Commentaires
M
Je viens de me rendre compte, grâce à Teki, que c'était l'auteur de" L'assassin etc...", un livre que j'ai beaucoup aimé. Je retiens donc le titre de celui-ci aussi, car j'ai souvent besoin de ce genre de livre reposant et intéressant à la fois!
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T
Heureux qu'il t'ai plu :)
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A
L'auteur est un illustre inconnu pour moi, vu ce que tu en dis, je note, on ne sait jamais.
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