MURDER SHE SAID, de George Pollock
Titre français = Le Train de 16H50
Scénario de David Pursall & Jack Seddon d’après le roman d’Agatha Christie « 4.50 from Paddington »
Miss Marple, confortablement installée dans son compartiment, lit un polar mais s’endort un peu. Lorsqu’elle se réveille, le train a ralenti et croise un autre train dans lequel elle voit une femme se faire étrangler ! elle en appelle au chef de train, qui voyant le roman qu’elle lit, la regarde avec condescendance mais certifie qu’il en informera la police. Peu après, arrive au domicile de Miss Marple, l’inspecteur Craddock qui ne la croit pas non plus et vu qu’il n’y a ni corps, ni aucun indice de mort suspecte, l’affaire est classée.
Ne pas être prise au sérieux parce qu’elle est une vieille dame énerve Miss Marple au plus haut point ! puisque c’est ainsi, elle mènera l’enquête elle-même et on verra bien si elle est une « vieille dame un peu folle » !
Elle embarque son ami le bibliothécaire, Mr. Stringer, un peu inquiet tout de même, cette Miss Marple est d’une témérité, c’en est effrayant !
Ayant découvert dans les buissons un morceau du col de fourrure de la « victime », notre lady détective se fait engagé au manoir des Ackenthorpe – c’est la propriété qui longe la voie de chemin de fer, et le morceau de col lui fait penser que c’est par là qu’on l’a jetée ou traînée dans la propriété. Elle s’y engage comme femme de chambre. Dans la maison se trouvent Emma, la douce fille du capricieux et tyrannique Mr. Luther Ackenthorpe, qui ajoute l’avarice à ses autres défauts, comme l’hypocondrie. Le docteur Quimper dit d’ailleurs d’un air amusé qu’il les enterra tous.
Le jardinier est plutôt méfiant à l’égard de Miss Marple, il a tendance à considérer la propriété comme la sienne. Quant à la femme de ménage, elle n’est que trop contente de quitter son travail, surtout qu’on la paie misérablement.
Parmi les autres personnes présentes au manoir, il y a Alexander Eastley, le petit-fils de Mr. Ackenthorpe et qui suit Jane Marple comme son ombre, elle est si « marrante et différente » - durant les moments où ses services ne sont pas requis, Miss Marple joue au golf, envoyant ses balles le plus loin possible, c'est-à-dire le plus près possible du mur, où elle est persuadée qu’un corps a été traîné – les marques au sol ne mentent pas.
Par Alexander, Miss Marple arrive aux vieilles écuries, et de porte en porte, elle ouvre celle d’un vieux sarcophage égyptien et c’est là qu’on trouve le cadavre !
Comme d’habitude, elle avait raison = il y a bien eu meurtre. L’inspecteur Craddock doit bien reconnaître qu’elle n’avait pas rêvé.
Tous les fils et le père d’Alexander arrivent de la ville, au grand déplaisir de leur paternel qui les traite de parasites.
Au cours d’un dîner, tous souffrent d’indigestion, sauf Miss Marple qui n’a pas mangé de son curry – et l’un des fils Ackenthorpe meurt. Alors là, vraiment ! accuser SON curry d’avoir empoisonné la famille, c’en est trop, mais c’est hélas bien vrai.
Et le suivant des fils sera assassiné d’un coup de fusil, trouvé par Mrs. Kidder, la femme d’ouvrage. L’enquête parle de « suicide », ce qui fait ricaner Miss Marple ! Elle est certaine de connaître l’assassin, mais elle doit pouvoir le prouver. Elle va donc s’y employer avec l’assistance de l’inspecteur Craddock.
Premier film signé George Pollock, mettant en scène Margaret Rutherford en Miss Marple et il n’est pas surprenant que ce premier opus remporta un beau succès auprès du public car il est le meilleur des 3 que j’ai déjà eu le plaisir de découvrir. Margaret Rutherford, déguisée en femme de chambre à l’ancienne, avec petite coiffe sur le sommet de son crâne, cela vaut le déplacement !
James Robertson Justice est le patriarche Ackenthorpe et il excelle dans le rôle de ce vieux grognon. Sa demande en mariage à Miss Marple à la fin du film est un savoureux moment d’humour. Tous les dialogues d’ailleurs entre lui et Marple/Rutherford sont d’excellents moments dans le film – lui estimant qu’il a tous les droits, elle le remettant vertement à sa place.
Arthur Kennedy est le docteur Quimper, amoureux d’Emma, jouée par Muriel Pavolw. D’autres comédiens britanniques, célèbres à la télévision et au théâtre, interprètent les rôles des fils. On y retrouve aussi Ronald Howard, fils du célèbre Leslie Howard, et qui fut un des nombreux Sherlock Holmes pour la télévision.
On trouve également dans la distribution une certaine Joan Hickson – hé oui, la future Miss Marple préférée d’Agatha Christie. J’ai eu quelques difficultés à reconnaître l’actrice, ici assez jeune.
L’inspecteur Craddock est interprété par Bud Tingwell, que l’on retrouvera dans les 3 autres films tirés des romans d’Agatha Christie, ainsi que Stringer Davis, le complice de Miss Marple.
Quant au personnage du jeune Alexander Easley, il m’a fait penser à l’insupportable « Terrible Timothy », adolescent agaçant à l’extrême dans un roman de Georgette Heyer, lu récemment. Alexander estime aussi tout savoir mieux que tout le monde et est toujours à vouloir le dernier mot.
Le jeune acteur qui l’interprète confirme tout le mal que je pense des enfants acteurs, dont le pire exemples entre fut certainement Shirley Temple.
L’adaptation ne rencontra guère l’approbation d’Agatha Christie, de même que les suivantes bien évidemment – d’autant plus que des 4 livres adaptés, cette adaptation-ci est celle qui s’éloigne le moins de l’œuvre, malgré quelques petits changements comme le fait que dans le roman, ce n’est pas Marple qui est témoin du crime, mais son amie Elspeth.
Par ailleurs, c’est une jeune connaissance de Miss Marple qui s’engage comme gouvernante chez les Crackenthorpe (nom des Ackenthorpe dans le roman).