FADING GIGOLO, de John Turturro

Titre français = Apprenti Gigolo 

Ecrit et réalisé par John Turturro

Murray et Fioravante sont amis de longue date – Fioravante,  fleuriste, aide son ami à emballer les derniers livres de la librairie familiale, désormais vendue pour cause de non-succès.

La dermatologue de Murray, une superbe et pulpeuse créature, riche et frustrée sexuellement,  lui dit qu’elle aimerait tenter « un ménage à trois ».
Est-ce que lui, Murray, connaîtrait-il quelqu’un prêt à assumer cela ? 
Dès lors germe chez  Murray l’idée de « vendre  les services sexuels » de son ami à des dames aisées prêtes à payer – il prendrait un petit pourcentage au passage. D’abord peu emballé, voire quelque peu choqué, Fioravante – face aux nombreuses factures  qu’il ne peut payer – finit par accepter.  Et voilà notre improbable duo qui se transforme en proxénète et sa « putain », même si selon Murray tout cela est une opération commerciale comme toute autre - après tout, qui n'a pas parfois, besoin d'un plombier ou d'un électricien.

Lorsque Fioravante est engagé pour la jolie Avigail, veuve d’un rabbin orthodoxe juif, mère de six enfants, et obligée de mener une vie des plus monacales par la communauté très stricte, les choses se gâtent.  Fioravante tombe lentement mais sûrement amoureux de la tendre et solitaire jeune femme, ce qui éveille les soupçons de Dovi, un jeune policier de la communauté juive orthodoxe dans Williamsburg, Brooklyn.
C’est le pauvre Murray qui va faire les frais de la surveillance de Dovi, il est carrément  obligé de se présenter devant le sévère tribunal rabbinique. 
Avigail viendra à son secours, expliquant à quel point elle se sentait seule, mais que rien d’inconvenant ne s’est produit.  Après avoir dit adieu à Fioravante, elle considère désormais Dovi avec plus de sympathie.

Fioravante décide de cesser le métier de gigolo et en discute avec son ami Murray, soulagé d’avoir échappé au tribunal hassidique – mais lorsque dans ce même bar  une charmante Française se tourne vers eux et plaisante, Murray n’hésite pas à lui donner leur carte de visite – si elle a besoin d’un plombier ou un électricien, leur petite entreprise est là !

Sur un sujet qui aurait pu être très scabreux, John Turturro a réalisé un film tendre, rempli d’humour (juif bien sûr) et de gentillesse. A aucun moment le film ne choque. Et se termine sur un amusant clin d’œil au spectateur.

Inutile de le cacher = j’adore Woody Allen acteur (autant que réalisateur) et dirigé par quelqu’un d’autre il est encore meilleur, pour autant que ce soit possible. Bien sûr je ne suis absolument pas objective, et j’assume !

John Turturro  est également un excellent acteur, que l’on ne voit pas suffisamment au cinéma à mon gré ; il a une profonde admiration pour Allen et il a souhaité, avec ce film, lui rendre hommage. C’est très réussi, selon moi – mais, comme j’ai l’habitude de le dire, il s’agit de mon avis, cela n’engage que moi.
Comme toujours, lorsqu’on travaille avec Woody Allen, on attrape quelques uns de ses tics, Turturro n’échappe pas complètement à cette « malédiction », mais pas trop.
En tout cas,  ils sont savoureux tous les deux dans les rôles respectifs de Murray Schwarz, l’hypocondriaque libraire, obligé de fermer boutique par manque de clients, devenant proxénète par opportunisme – et en Fioravante, un charmant fleuriste.

Liev Schreiber est Dovi, le vigile de la communauté orthodoxe, amoureux de la jolie veuve qu’il croyait ne jamais pouvoir intéresser. Elle est fort joliment interprétée par Vanessa Paradis, dont la silhouette légère et menue ne permet pas d’imaginer qu’elle est une veuve avec SIX enfants, mais c’est ça le cinéma !

Les deux autres pulpeuses créatures de cette histoire sont Sharon Stone et Sofia Vergara, les premières à « tester » notre gigole, timide, hésitant, s’étiolant.

Bob Balaban m’a particulièrement amusée en Sol, l’avocat qui défend Murray/Allen devant le tribunal hassidique – cela nous vaut quelques moments d’humour assez savoureux.
Ceci dit, lorsqu’on réalise comment la religion juive orthodoxe traite ses femmes, c’est un extrémisme que n’envierait point les talibans !!!
Cette parenthèse ouverte et fermée rapidement, « Fading Gigolo » est pour moi une comédie romantique, d’un genre différent,  que je recommande car comme je l’ai dit, il ne contient pas une once de mauvais goût, ce qui aurait pu être le cas.

Comments

[:)]

Merci. J'étais complètement passé à côté de ce film et vais tenter de réparer cette erreur ;) Une belle journée pour toi.

[maggie 76]

Je n'aime pas particulièrement les comédies romantiques mais moi aussi, j'ai tendance à aimer l'humour de W. Allen ! :-)