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mon bonheur est dans la ville
8 juillet 2014

LUST FOR LIFE, de Vincente Minnelli

Sans titre 1

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Kirk_Douglas_Lust_for_Life 

Titre français = la Vie passionnée de Vincent van Gogh

Scénario de Norman Corwin,  d’après la biographie d’Irving Stone, parue en 1934 – basée sur la correspondance entre Vincent et Théo van Gogh

Le jeune prédicateur Vincent van Gogh est refusé par le conseil supérieur des pasteurs car ses sermons sont trop longs et le jeune homme n’est pas habile à les exprimer devant les fidèles.
Il défend sa cause avec passion, un seul membre du conseil supérieur a entendu ce qu’il a dit. Il lui propose donc une mission dans un lieu où personne ne veut aller = dans le borinage, parmi les mineurs, parmi les plus pauvres des pauvres.
Le jeune homme accepte avec enthousiasme et prêche avec autant d’enthousiasme jusqu’à ce qu’une de ses ouailles lui fait comprendre que toutes ces belles paroles n’intéressent pas vraiment les gens accablés par de longues heures de travail – le dimanche est leur seul jour de repos, ils n’ont pas nécessairement envie de le passer dans l’église. Vincent, qui est un dessinateur autodidacte, décide alors de renoncer à son confort, à tout ce qu’il possède – même ses vêtements – pour prouver que certains prêtres prennent leur sacerdoce au sérieux – ceci jusqu’à en tomber malade.
Il est ramené chez lui par son frère Théo. Il se refait une santé, poursuit ses dessins dans la campagne hollandaise, au déplaisir de ses parents, de son rigoriste pasteur de père. Lorsque sa cousine Kay, jeune veuve, vient en visite chez les Van Gogh, Vincent lui déclare sa flamme avec la même passion que tout ce qu’il fait –  la jeune femme prend peur et le rejette.

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Vincent van Gogh, qui ne se sentait déjà accepté de personne, est abattu par ce nouveau rejet et part noyer son chagrin dans un bistrot du village où il croise Christine, une blanchisseuse qui se prostitue lorsqu’elle n’est pas payée. Peu après cette soirée, il se met en ménage avec elle. Après une visite chez son cousin, le peintre Anton Mauve, très reconnu, celui-ci lui conseille de se lancer dans la peinture. Le destin de Vincent est scellé dès cet instant = désormais, plus rien ne comptera que la peinture. Toujours avec cette fougue et cette passion qui l’habitent.

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La relation avec Christine se terminera pour cause de pauvreté. Elle espérait enfin avoir une vie moins misérable, mais Vincent consacre tout ce qu’il possède aux toiles, aux tubes – le peu que son frère Théo lui envoie est englouti dans cette passion.  Aucune aide à attendre de Mauve avec qui il s’est disputé.
Il finit par arriver à Paris – Théo l’héberge et lui fait rencontrer les impressionnistes.
Pour Vincent, leur manière d’exprimer la lumière est une révélation. Mais passionné comme il l’est, il ne peut faire quelque chose de manière simple – il en oublie de dormir, et oublie que Théo aussi a besoin de sommeil.

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Vincent finit par partir vers le sud – il reçoit une maison en location, Théo l’aide par de petites sommes, vite englouties dans des tubes de couleurs et des toiles. Vincent rêve d’une communauté de peintres dans le Midi = un grand atelier où viendraient s’installer d’autres peintres. Le seul qui viendra sera Paul Gauguin, avec qui les relations vont aussi se détériorer – Gauguin n’est pas tendre avec la peinture de van Gogh, il le critique énormément. Il décide de partir car Vincent parle trop, or Gauguin a besoin de calme pour peindre. Dans un geste de désespoir, Vincent se taille l’oreille et manque de mourir en perdant tout son sang.
Lorsque Théo vient le chercher, Vincent lui dit qu’il veut se faire colloquer, il craint pour la vie des autres, il se considère désormais un danger pour les autres comme pour lui-même. Il est devenu alcoolique, il a des hallucinations, des évanouissements, tant le désespoir de ne pas arriver à peindre ce qu’il voit est énorme.

Après s’être rétabli, il quitte l’asile, puis s’installe à Auvers sur Oise, où il espère trouver la paix dans sa peinture. Hélas, une fois encore, la puissance du désespoir le poussera à mettre fin à ses jours, au grand chagrin de Théo, ce frère et ami fidèle, le seul à l’avoir vraiment aimé tel qu’il était.

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J’avais lu le roman d’Irving Stone lors d’une réédition après le film, mais je n’avais pas accroché.
Il faut dire que je venais de voir le film de Vincente Minnelli, magistralement interprété par Kirk Douglas et je ne retrouvais pas complètement le roman. Je sais, depuis, après avoir suivi quelques conférences à ce sujet, qu’un scénario n’est pas nécessairement une adaptation fidèle, mais la vision du metteur en scène sur le sujet.

Quelques scènes du film ont été tournées en studio, d’autres dans le borinage (en Wallonie – Belgique) – mais ce qui m’a frappé est que les décors semblaient tout droit sortis des toiles de Van Gogh.

En dehors de Kirk Douglas, déjà mentionné, qui a fait en sorte de ressembler physiquement au peintre, Anthony Quinn propose une interprétation réaliste aussi de Paul Gauguin, au caractère difficile, parfois hargneux, ne ressentant pas pour van Gogh la même amitié que celui-ci.
Je n’ai pas été étonnée que Quinn ait obtenu l’oscar du meilleur rôle secondaire.

Kirk Douglas parvient à vraiment bien faire passer la passion de ce peintre, totalement incompris, au caractère entier – désespéré de ne pas vendre la moindre toile, sauf une achetée par une jeune femme belge Anna Boch.
Ce comédien avait un réel talent caméléon, car je l’ai vu récemment en Britannique élégant (Le dernier de la liste), aux antipodes de ce rôle-ci.
Christine est interprétée avec réalisme par Pamela Brown, Théo van Gogh par James Donald.

Je dois dire qu’en dehors de Kirk douglas, Anthony Quinn et Pamela Brown, je n’ai pas trouvé le reste de l’interprétation très convaincante.
Même James Donald, dans le rôle du frère m’a semblé bien fade. 

Je crois qu’il est temps pour moi de relire les lettres de Vincent à son frère – car comme le dit Théo dans une scène à quelqu’un qui prétend que  van Gogh est vulgaire et dur, il répond = au contraire, personne ne le comprend, il est tendre, il aime ce qu’il fait, il aimerait qu’on le comprenne et qu'on l'accepte tel qu'il est..
Quel bel amour que se partageaient ces deux frères.

Un film à voir ou revoir malgré ses faiblesses.

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Commentaires
M
Ne me hue pas mais je ne suis pas fan de Van gogh donc je passe ici aussi.
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A
C'est incroyable la ressemblance entre Kirk Douglas et Van Gogh.<br /> <br /> Je note cette correspondance : elle doit être passionnante.
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T
L'amour de Theo pour Vincent était vraiment exceptionnel, cela en est presque un conte de fée !<br /> <br /> Et s'il n'avait pas été là pour le soutenir tant que possible Vincent aurait disparu de la scène encore plus vite !
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A
Tu me donnes envie de le revoir ce film, surtout pour Kirk Douglas ; je ne l'ai vu qu'une fois il y a bien longtemps. Je suis allée à Auvers sur Oise et c'est émouvant de se dire que l'on marche sur les traces de Van Gogh à chaque coin de rue.
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