THE TWO FACES OF JANUARY, d'Hossein Amini
Titre français = identique
Scénario d’Hossein Amini, d’après le roman homonyme de Patricia Highsmith
Les MacFarlane sont un sdéduisant couple d’Américains, riches, élégants, visitant le Parthénon. Ce même Parthénon fait l’objet d’une visite guidée par Rydal Keener, un étudiant américain, pratiquant plusieurs langues dont le grec ; cette faculté de parler la langue du pays lui donne aussi la possibilité d’escroquer quelque peu les jeunes filles étrangères avec lesquelles il sort – sous le prétexte de les aider avec la monnaie par exemple.Les naïves touristes n’y voient que du feu, mais le manège n’a pas échappé à Chester MacFarlane.
Cependant il accepte la proposition de Rydal de leur servir de guide au marché aux puces athénien. Où il parvient aussi à leur soutirer quelques dollars avec la complicité du vendeur en usant de ses habituels subterfuges liés à la monnaie locale.
Le soir, les MacFarlane l’invitent à dîner avec sa jeune amie, dont c’est le dernier soir à Athènes. Dans le taxi qui le ramène, Rydal réalise que Colette MacFarlane a perdu son nouveau bracelet ; il décide de le lui ramener au Grand Hotel.
Pendant ce temps, les MacFarlane ont reçu la visite d’un homme menaçant, un détective privé expliquant qu’il est envoyé par les personnes que Chester MacFarlane a escroqué aux Etats-Unis. Lorsque dans la salle de bains, l’homme sort son revolver, Chester se défend mais dans la lutte, l’homme est tué. Dans le couloir, Rydal croise MacFarlane avec le corps, lui expliquant qu’il l’a assommé en se défendant lorsque l’homme sortit son arme. Il demande à Rydal de l’aider à le porter dans la chambre du détective, surtout pour protéger Colette qui ignore ce qui s’est passé. Chester n’a pas été sans remarquer l’effet de la beauté de son épouse sur l’étudiant.
Dès qu’il acquiesce, Rydal comprend qu’il a mis le doigt dans un engrenage de mensonges, déceptions, dont la violence ira en escaladant, jusqu’au dénouement final.
Les thrillers de Patricia Highsmith s’adaptent fort bien au cinéma = Alfred Hitchcock, René Clair, Anthony MIngella nous l’ont prouvé.
Ici encore on aborde des thèmes récurrents dans ses romans = la malhonnêteté soit flagrante, soit plus sournoise de ses personnages, ou alors ceux qui n’arrivent plus à se dépêtrer de situations compromettantes. Ou des crimes de passion.
Ici encore, le suspense ne m’a pas déçue, il fonctionne particulièrement bien dans les arides paysages grecs, on finit par s’agripper à son siège pour savoir comment tout cela va se terminer. A Istambul.
L’interprétation y est pour beaucoup = le triangle amoureux Viggo Mortensen/Kirsten Dunn/Oscar Isaac est à la hauteur de leur rôle = Chester et Colette MacFarlane, et Rydal – même si je conserve mes réserves à l’égard du talent de Kirsten Dunn.
Il faut dire qu’elle est ici écrasée par le talent des deux protagonistes masculins, elle fait plus figure de faire-valoir que de réelle présence.
La jolie Daisy Bevan interprète la naïve étudiante américaine qui passe sa dernière soirée en leur compagnie.
J'ai toujours l'impression, chez Patricia Highsmith, que les femmes sont des quantités presque négligeables, ses vrais personnages étant masculins.
La personne avec qui j’étais au cinéma m’a demandé si j’avais compris la signification du titre « The Two faces of January » -
J’ai répondu qu’à mon sens il s’agit des « deux visages du dieu Janus », mais c’est une explication toute personnelle, basée sur mes livres consacrés aux symboles et mythologies.
Dans la mythologie grecque et romaine, Janus est le dieu des commencements et des fins. Il est généralement représenté avec un double visage, puisque son pouvoir est double (ciel et terre/mer).
Le mois de janvier – January – lui est consacré. Il est aussi l’image du « pater » (père) un sujet très présent dans ce film.
Les critiques sont partagés concernant cette histoire – certains l’ont trouvée excellente, d’autres estiment que le thriller est faible. Mieux vaut, comme toujours, se faire sa propre opinion.
Pour moi, c’est à voir, sans hésiter.