THE SMALL HAND, Susan Hill
Adam Snow est un antiquaire de livres anciens et manuscrits précieux, à succès. Sa réputation d’intégrité n’est plus à faire et on lui confie des missions que l’on pourrait qualifier « d’impossibles », tout comme découvrir une première édition des œuvres de Shakespeare.
En route vers son commanditaire, Snow se perd et arrive devant une propriété totalement à l’abandon, la maison tombe pratiquement en ruine et le jardin est une jungle.
Lorsqu’il arrive à retrouver son chemin, il questionne son hôtesse qui lui confirme que cette maison fut celle de Denny Parsons, célèbre dans toute l’Angleterre jusqu’à ce qu’un drame atroce s’y produisit.
Ce qu’Adam ne dit pas à son hôtesse c’est que dans le jardin il a senti comme une petite main s’accrochant à la sienne et le tirant vers l’intérieur.
Cette sensation trouble l’antiquaire ; lorsqu’il pense l’avoir oubliée, elle se reproduit et à différentes reprises, mais de manière de plus en plus inquiétante, comme si la petite main blottie dans la sienne voulait l’attirer soit dans le vide ou dans un étang où se noyer.
Cette sensation affreuse se reproduira même dans le calme et la douceur du jardin du monastère français où Snow a la possibilité d’acquérir le livre précieux faisant l’objet de sa mission. Adam Snow passe désormais des nuits remplies de cauchemars, par des moments d’intense frayeur incontrôlable.
Que cherche donc cette « petite main » et cette sensation n’est elle pas un effet de son imagition ?
Parfaite lecture de saison en ces temps d’Halloween – je vous promets de la chair de poule pratiquement dès le début de l’histoire – courte mais poignante.
Je ne voudrais pas faire mon intéressante mais j’avais tout compris dès le départ, cela ne m’a nullement empêchée de poursuivre ce conte fantastique, qui m’a quelque peu rappelé « The Woman in Black » de la même Susan Hill.
Sauf qu’ici nous somme en pleine époque contemporaine, ce qui ne nous met nullement à l’abri de fantômes demandant réparation. Tant que cette réparation n’a pas lieu, l’âme du défunt ne peut être en paix et vient donc hanter les vivants.
Brrrrrrrrr j’espère que je n’ai pas un cadavre dans mon placard sinon je sens que mes prochaines nuits ne seront guère sereines.
L’écriture est parfaite – le style de Susan Hill est d’un très bel anglais, les phrases sont simples.
La grande force de la romancière est de mélanger habilement les moments de « frayeur » (voire terreur), avec des moments de quiétude dans la description de la nature.
Bien que cette histoire-ci soit située à notre époque, j’y vois toutefois un habile pastiche de roman gothique, genre dans lequel je trouve que Ms. Hill excelle.
Par ailleurs comme vous le savez, le Sussex est un lieu propice aux fantômes (voir ici)
Je n’ai pas été capable de lâcher le livre à peine l’ai-je entamé – heureusement qu’il ne s’agissait pas d’une brique, car j’aurais passé plus d’une nuit d’insomnie.
Il fallait que je sache si j’avais ou non raison.
(J’ignore si le roman a été traduit, n’ayant trouvé aucune correspondance en français.)
un autre avis sur cette histoire = lewerentz-lenezdansleslivres