GHOSTS OF SUSSEX, de Judy Middleton
Ah les Britanniques et leurs fantômes ! tout un programme… Et l’Histoire ne serait pas ce qu’elle est, si elle n’avait pas donné lieu à des légendes.
Ne croyez-pas que ce soient seulement les Ecossais qui aient des fantômes errants dans les couloirs de leurs vieux châteaux ; pratiquement chaque région d’Angleterre possède les siens, ce qui a donné lieu à une série de 9 petits livres, très courts, mais s’ils sont tous de la verve de celui que j’ai acheté à RYE, ils sont tous très ludiques et fort divertissants.
Il m’a néanmoins été un peu difficile de prendre tous ces fantômes au sérieux, même si je regarde parfois sous mon lit, en fonction de mes lectures.
Dans « Ghosts of Sussex » de Judy Middleton, on découvre de multiples fantômes de Dame en Gris (dont paraît-il Sarah Bernhardt – hé oui, même elle ! – refusant de quitter les loges du théâtre où elle fut interdite d’interprétation de « Marguerite Gautier », la pièce ayant été jugée indécente), des fantômes de vieux capitaines au long cours, de petites filles, de jeunes gens n’ayant pas été très sérieux, de moines chantants, de Dames en Blanc, des boucaniers, des contrebandiers, un vieux jardinier qui poursuit ses plantations. Il y en a pour tous les goûts.
Généralement ces fantômes se manifestent dans de vieux Prieurés, dans de grandes maisons victoriennes, même sur les champs de bataille (comme le fantôme d’Harold, à l’abbaye construite sur le champ de bataille d’Hastings), dans des églises et les cimetières, à bord d’un vieux bateau, dans les arbres et, bien sûr, dans les auberges.
Ils passent parfois simplement à travers les murs, mais souvent aussi descendent les escaliers, ou entrent dans les chambres pour y regarder dormir les occupants. Les enfants sont les moins impressionnés par les fantômes, au contraire. Par contre, dans de grandes demeures où la chambre d’amis est hantée, les visiteurs refusent souvent d’y revenir compte tenu de la trouille qu’ils se sont prise. (En tout cas, voilà une manière originale de ne plus avoir à loger des indésirables.) Une autre manière de se manifester est l'odeur d'égoût qu'ils véhiculent parfois dans l'espoir de déloger ceux qu'ils considèrent comme des intrus.
Et le point commun à tous = l'impression glaciale qu'ils suscitent dans les lieux où ils se trouvent. (Ceci dit, ce n'est pas parce qu'on a froid, qu'il y a nécessairement un fantôme dans les parages, sinon je serais entourée de fantômes, moi qui suis très frileuse.)
Tous les fantômes ne sont pas nécessairement bruyants, mais certains jouent de la musique ou chantent, d’autres courent dans la maison – et la nuit, cela peut devenir gênant.
Quant aux fantômes des auberges, là j’ai tout de même un certain doute, et même un doute certain = je pense qu’ils sont une manifestation d’un trop plein d’imagination due probablement à un léger abus d’alcool ou d’ale.
En tout cas, voilà un petit livre qui m’a beaucoup fait rire, quoi de plus divertissant que des contes et légendes, comme on s’en racontait jadis au coin du feu.
J’espère toutefois qu’on ne me le fera pas payer cher = si tous ces fantômes réunis se mettaient en tête de venir se venger de mes moqueries et me tirer par les pieds pendant la nuit, brrrrrrrrrr !
Ou pire = encore faire chuter ma PAL en pleine nuit ...