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mon bonheur est dans la ville
10 août 2012

LA DOLCE VITA, de Federico Fellini

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Titre français = identique (mais « La Douceur de vivre » à sa sortie en 1960)

Scénario de  Tullio Pinelli, Brunello Rondi, assistés de Pier Paolo Pasolini

D’après une histoire imaginée par Federico Fellini, Tullio Pinelli & Ennio Flaiano

Film composé de multiples  historiettes, à la manière d’un film à sketches, avec pour fil conducteur Marcello, le personnage principal et son photographe Paparazzo. Marcello se voulait écrivain, il est devenu journaliste dans la presse à scandales, ce que l’on définit de nos jours de « presse people ».
Au fil de ses pérégrinations, il retrouve Maddalena, une bourgeoise friande de plaisirs  pervers.
Pendant ce temps, la compagne de Marcello fait une tentative de suicide.

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Le grand moment de l’histoire (et du film)  est évidemment l’arrivée à Rome d’une star américaine, la somptueuse, la voluptueuse Sylvia. Marcello est opportuniste, quelques clichés en compagnie de la star peuvent aider sa carrière, il va donc s’incruster pour parvenir à être seul avec elle. Ils iront d’abord aux thermes  de Caracalla et finiront dans la fontaine de Trevi, pendant que son fiancé s’ennuyant à mourir lit un journal.

  •  La_dolce_vita

Apparaît après cela Steiner, un intellectuel qui a connu Marcello du temps où celui-ci avait ses ambitions littéraires.
Marcello est également appelé ailleurs, dans un village où des parents manipulent leurs enfants pour un soi-disant miracle. Le désarroi suit l’exposition de l’escroquerie.
Puis c’est son père que retrouve Marcello ; le vieux monsieur est de passage en ville et veut montrer à son fils des lieux qu’il fréquentait jeune. Il partira avec la jeune serveuse à son bras, mais il va être rapidement confronté à sa réalité = on ne rajeunit pas.

Avec Nico, une jeune femme qu’il a connu jadis, Marcello se joint à un groupe d’aristocrates avides de sensations, et de fêtes décadentes dans un vieux château de la campagne romaine. Une autre orgie va suivre dans une villa au bord de mer.

la_dolce_vita_de_federico_fellini_ladolce1_

Lorsque Marcello est confronté à ses aspirations littéraires ratées, Marcello estime que chacun a le droit à la déchéance !!!!
Aucune rédemption dans ces histoires, Emma comprend bien qu’elle n’a pas grand-chose à attendre de Marcello ; quant à lui il se voit confronté au suicide de Steiner.

J’avais vu le film de Fellini à la télévision il y a bien longtemps, je ne l’avais pas particulièrement apprécié alors, aussi me suis-je dit que c’était l’occasion de le re-découvrir grâce à une rétrospective estivale consacrée au metteur en scène italien et ses films-cultes.
Le grand écran, me suis-je dit, apportera une autre dimension (forcément) à l’ensemble.

J’ai pris un certain temps à rédiger cette  chronique car « La Dolce Vita » n’est pas un film simple à résumer – il m’est d’autant plus difficile d’en parler que je ne l’ai pas vraiment mieux  apprécié que lors de ma première vision ; comme chacun s’accord à dire que c’est un film qu’il faut voir plusieurs fois pour bien en saisir l’essence, peut-être qu’au bout de la 10ème fois je parviendrai à "apprécier" ces multiples petites histoires de gens qui s’ennuient à mourir.

Le film est  long (près de 3 h), peut-être faut il chercher là la raison de le voir plusieurs fois, car certains détails sans doute finissent par échapper à l’attention du spectateur.
Sorti en 1960, « La Dolce Vita » se promène dans les années 1950 à Rome. Il rompt avec le néoréalisme des premiers films du réalisateur italien, propose désormais une marque totalement personnelle, sans autres influences.

« La Dolce Vita » est pour moi une histoire sur une vie ratée, sur des aspirations non abouties, sur l’amertume de la vie. Surtout sur l’amertume.
Et sur ces fameux actes manqués dont parle Freud.

Une magnifique distribution = Marcelle Mastroianni joue Marcello avec un formidable talent. Anita Ekberg est la voluptueuse Sylvia. L'acteur Lex Baxter est son mari.
J’ai retrouvé avec un immense plaisir Anouk Aimée en Maddalena. Yvonne Furneaux est la malheureuse Emma, Magali Noel apparaît en Fanny (elle jouera souvent dans les films de Fellini).

Alain Cuny interprète à merveille le bavard Steiner. Annibale Ninchi est le père de Marcello. Nico, l’ancien mannequin, joue son propre rôle.
Il semblerait que le rôle de Steiner aurait été inspiré par l’écrivain italien Cesare Pavese ; le scénariste Tullio Pinelli l’ayant connu, il voulut montrer à quel point un intellect sur-dimensionné fait perdre tout sentiment.

1 

Walter Santesso est le photographe Paparazzo – dont le patronyme donnera désormais lieu aux tristement célèbres « paparazzis », ces photographes avides du cliché exceptionnel, sans aucun respect de la vie privée.

Sans oublier la  vedette qu’est la fontaine de Trévi ! ce grand moment du film !
Je pense que désormais tout le monde connaît cette fontaine, le film a contribué à sa célébrité définitive, mais elle avait déjà fait l’objet d’une jolie comédie romantique américaine « Three coins in the fountain », où elle était tout aussi importante.
Sinon plus, mais nettement moins érotique.
Chez Federico Fellini, la scène dans la fontaine a été inspirée par des faits réels = une starlette y ayant exécuté un strip tease.

Le film obtint de multiples récompenses, à commencer par la palme d’or du festival de Cannes en 1960, l’oscar 1961 pour la création de costumes. Le prix du meilleur film étranger au NYFCC, le festival newyorkais des critiques de cinéma.
Cela se comprend parfaitement, le sujet étant particulièrement novateur pour l’époque et je comprends parfaitement qu’il ait le statut de film culte.
Je me demande néanmoins si ce film aurait à ce point acquis le statut de « culte » si le vatican ne s’était une fois de plus mêlé de tout, en le censurant – le film fut interdit en Espagne jusqu’en 1975, c'est-à-dire après la mort de Franco. Quant au ministre de la culture italienne de l’époque, il estima que ce film était un vrai scandale, une honte pour le cinéma.

Un film toutefois intéressant, et peut-être à revoir pour en comprendre toutes les subtilités, je pense que c’est Pier Paolo Pasolini qui a raison en disant que « La Dolce Vita » n’est pas un film que l’on commente banalement, dont on discute simplement. 

L’affiche originale du film est l’œuvre de l’artiste italien Giorgio Olivetti.

Woody Allen, grand admirateur de l’œuvre Federico Fellini, s’est inspiré de « La Dolce Vita » pour son film « Celebrity ».

Je me demande aussi si ce film de Fellini n'aurait pas inspiré "Le Charme Discret de la bourgeoisie" de Luis Bunuel, réalisé en 1972.

Un beau billet sur ce sujet chez armelle-la plume et l'image

 pt17708

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Commentaires
N
moi aussi je suis très fan du cinéma italien, mais ce film-là m'a "échappé" apparemment
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T
Disons qu'il est difficile de filmer la vacuité de ce dandy charmeur que joue Marcello, dans ce film. Je trouve la Dolce vita encore très moderne dans la forme et le film est léger, comme un bon Lambrusco. Mais il faut dire que je suis un grand fan du cinéma italien.
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N
bonjour et bienvenue :D<br /> <br /> j'avoue qu'il ne m'a pas été facile de revoir ce film, mais qui sait je finirai peut-être par y accrocher un jour - j'aime beaucoup marcello mastroiani, ici je l'ai trouvé un peu agaçant ;)
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T
Ah, la fontaine de Trevi, que nous avons pu admirer il y a deux ans ...mais curieusement c'est plutôt Anouk Aimée qui m'a marqué, dans ce film, plutôt qu'Anita Ekberg. Et puis il y a Marcello, dandy désabusé qui ronge son ennui dans des soirées romaines. Je ne m'en lasse jamais.
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N
c'est certainement l'épisode "star - anita ekberg" qui m'a semblé le moins long, le moins caricatural, tout le reste m'a aussi ennuyée - l'épisode avec le père est assez touchant également, sinon tout le reste n'est qu'une seule et même répétition en définitive
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