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mon bonheur est dans la ville
29 juillet 2010

THE BAD AND THE BEAUTIFUL, de Vincente Minelli

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Vincente_Minnelli

minnelli

Titre français = Les Ensorcelés

Scénario de Charles Schnee, d’après une idée de George Bradshaw intitulée « Tribute to a badman »

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Walter_Pidgeon_in_The_Bad_and_the_Beautiful_trailer

280px_Dick_Powell_in_The_Bad_and_the_Beautiful_trailer Barry_Sullivan_in_The_Bad_and_the_Beautiful_trailer

Le producteur Harry Pebble convoque une actrice célèbre, un réalisateur tout aussi célèbre ainsi qu’un écrivain-scénariste qui vient d’obtenir le prix Pultizer.

Son but est de leur demander leur aide – à présent qu’ils ont aussi bien réussi – afin de sortir le producteur Jonathan Shields de l’ornière financière dans laquelle il se trouve.

Chacun a bien l’intention de refuser une aide quelconque à cet homme à qui ils doivent tout, mais qu’ils détestent après avoir été leur ami. Ils prennent de toute évidence un malin plaisir à rejeter sa demande.

25Dans un flash-back, chacun d’entre eux va alors se souvenir de sa rencontre avec Shields, depuis le jour où il enterra son père, également un homme détesté de tous, sauf de son fils qui l’admirait pour ce qu’il était.

Cela commence à l’enterrement du père Shields, en passant par les temps de vaches maigres dans des petites productions allant du « B » au « Z » lorsqu’une idée de génie les propulsera à l’avant de la scène.

thebad1

000164_16Sans oublier la jeune actrice débutante, dont le talent est gâché par l’alcoolisme et la peur d’échouer.

3656290380_ddc04471dfQuant à l’écrivain, peu attiré par les studios hollywoodiens pour y devenir scénariste, il obtiendra aussi la gloire grâce à Shields, et ce malgré sa gentille mais un peu sotte épouse, image même de la « Southern Belle ».

6783__6783_les_ensorceles_the_bad_and_the_beautiful__bad_beautifulPour tout cinéphile qui se respecte “The Bad and the Beautiful” est un “must have movie”, un de ces incontournables représentant l’histoire du cinéma hollywoodien. Il est considéré comme le chef d’œuvre de Minelli, quoique ce réalisateur ait tourné tellement d’excellents films que l’on se demande lesquels n’ont pas droit au titre de « chef d’œuvre ».

Il y dépeint sans complaisance le monde d’Hollywood où l’on ne réussit que si on ne s’embarrasse pas de scrupules. Chaque personnage  est un subtil mélange (devenant ainsi pratiquement un archétype) de personnages ayant réellement existé = par exemple, Jonathan Shields serait un mélange d’Orson Welles, David O. Selznick et Val Lewton ; d’ailleurs ce dernier est pratiquement impossible à ne pas associer à l’un des films que le tandem Shields-Amiel doit tourner – l’allusion au film « Cat People » étant évidente. La vedette que joue Lana Turner semble directement inspirée de la fille de John Barrymore et le réalisateur britannique, faiseur d’embarras, est une allusion à Alfred Hitchcock.

BadBeautifulStillBajaChaque interprète du film est à la hauteur du personnage et du scénario, la palme revenant à Kirk Douglas en Jonathan Shields, jeune loup aux dents très très longues, prêt à tout pour réussir et surtout à ne pas faire de cadeau à qui que ce soit, même pas à ceux qu’il appelle « ses amis » ! Il est parfait dans le rôle du « bad boy », période dans laquelle il était d’ailleurs au cinéma à l’époque.

La belle Lana Turner apporte son talent à Georgia Lorrison, la fille d’une gloire de l’écran, alcoolique et sans talent, mais crevant l’écran par sa présence, ce que perçoit immédiatement Shields qui va en faire une actrice de premier plan.

Fred Amiel est joué par Barry Sullivan ; il est le timide apprenti-réalisateur, à l’aise seulement avec Shields, à qui il confie ses idées les plus intéressantes sur la manière de faire un film et qui se verra couper l’herbe sous les pieds après des années de bons et loyaux services.

L’écrivain gagnant du Pultizer est joué par Dick Powell, sorti de ses comédies musicales ; il est très bon en écrivain devenu scénariste et qui tourne également le dos à Jonathan Shields pour des raisons personnelles.

Gloria_Grahame_in_The_Bad_and_the_Beautiful_trailerSa mignonne mais superficielle épouse est jouée par Gloria Graham qui obtint l’oscar du meilleur second rôle pour le film et on le comprend aisément tant elle est naturelle dans ce rôle.

Le producteur Harry Pebbel, à la fois sympathique mais cynique est joué avec ironie par Walter Pidgeon ; quant à l’agent de presse Syd, le copain le plus loyal avec le producteur de Shields, il est interprété par Paul Stewart.

200px_Leo_G_Carroll_in_The_Bad_and_the_Beautiful_trailerLe réalisateur britannique prétentieux est interprété par Leo G. Carroll, qui sera connu ultérieurement pour son rôle du patron de l’U.N.C.L.E.

240px_Elaine_Stewart_in_The_Bad_and_the_Beautiful_trailerLa starlette cynique et sans scrupules est interprétée par Elaine Stewart (pas apparentée à Paul ci-dessus).

Gilbert_Roland_in_The_Bad_and_the_Beautiful_trailerCelui qui mérite une mention spéciale dans un second rôle des plus savoureux est l’acteur americo-mexicain Gilbert Roland, interprétant l’acteur Victor Ribera, surnommé « Gaucho » et qui restera fidèle à Jonathan lui aussi jusqu’à son accident. A chaque fois qu’il paraît à l’écran, Gilbert Roland vole pratiquement la scène à tous tant son autodérision est évidente.

Présenter Vincente Minnelli est superflu ; il est célèbre pour avoir été l’époux de Judy Garland, mais surtout pour avoir réalisé plusieurs des meilleurs films de l’âge d’or du cinéma hollywoodien.

Ici, son étude de mœurs du monde du cinéma est sans fard, il y montre comme se font et se défont les carrières, l’arrivisme, la trahison et surtout la manipulation.

jaquette_141154Pas aussi dramatique que « The Big Knife » de Robert Aldrich, que j’ai déjà eu le plaisir de chroniquer, « The Bad and the Beautiful » mélange situations dramatiques subtilement teintée de cynisme et d’humour. J’avais déjà vu ce film de nombreuses fois, j’en connais pratiquement chaque scène par cœur et pourtant je le revois toujours avec autant de plaisir.

Paul_Stewart_in_The_Bad_and_the_Beautiful_trailer

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