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mon bonheur est dans la ville
26 juillet 2009

BABYLON A.D., de Matthieu Kassovitz

16885_thumbJe me doutais bien en allant voir « Babylon A.D. » que je n’allais pas voir LE film du siècle et que j’allais m’offrir un nanar de S.F. mais j’assume pleinement mon choix. J’avais envie de me vider le cerveau et de m’amuser en cette pluvieuse belge journée.

D’ailleurs un nanar a une certaine vertu thérapeutique, le cerveau est parfaitement vidé, cela fait sourire (et même rire), donc c’est tout bonus pour la sécu puisqu’on évite les médicaments.

De toute façon, « Babylon A.D. » n’est pas nécessairement un si mauvais film que cela, c’est un bon film d’action, un bon sujet qui est malheureusement mal défendu par ses interprètes.

Et puis, moi j’aime bien Mathieu Kassovitz, depuis « Métisse » qui était réellement un très chouette « feelgood movie », surtout maintenant  que pas mal de gens lui tombent sur la bosse.

Déjà, je n’avais pas trouvé que « Gothika » fût le navet qu’on a dit ; ce n’était certes pas un sujet très crédible puisqu’il louchait vers le surnaturel, mais c’était un intéressant thriller psychologique.  Et puis, histoire de loucher vers le surnaturel, on a fait pire dans le genre.

Compte tenu de ce que j’avais lu et entendu sur le film de Kassovitz, je m’attendais au pire – et comme le disaient si bien les Monty Pythons (et le philosophe Sénèque) : quand on s’attend au pire, on n’est jamais déçu !

Donc, résumons (ça devrait aller vite) =

Toorop, ex-mercenaire, cynique mais idéaliste, vit dans une Europe centrale occupée par des Slaves en tout genre, contrebandiers, trafiquants d’armes, tueurs à gage, etc. La fine fleur quoi !

Un jour on entre chez lui avec fracas, sans frapper ; déjà que c’était pas fort rangé !

Il finit par suivre les intrus, après avoir quand même liquidé leur chef en passant (c’était un truc personnel entre eux).

Un certain Gorsky lui fait une proposition : convoyer une jeune fille jusqu’aux Etats-Unis ; si elle arrive en parfait état, Toorop pourra rester dans son pays, son passeport sera remis à jour. Il accepte donc, car il aimerait bien rentrer chez lui ; il est alors véhiculé dans un lieu paisible quelque part en Chine ; du monastère sortent une blonde ingénue et la nonne qui veille sur elle. Après les mises au point d’usage, le trio se met en route vers le nord, en passant par des lieux dont la douce enfant n’a jamais entendu parler, des lieux de haine, de laideur, de bagarres, de trafics. Aurore (c’est son nom) semble avoir un don de double vue, elle  « perçoit » la mort avant qu’elle n’arrive, elle devine des choses étranges.

Toorop commence à en avoir un peu plein les pieds de tout ça, mais il faut reconnaître que les dons de karaté de sœur Rebeka sont assez utiles parce que le petit groupe est suivi par des gens qui veulent s’emparer de la jeune fille, et lui Toorop il veut pas, point barre.

Lorsqu’Aurore lui sauve la vie et que sœur Rebeka lui ait conté leur histoire, les certitudes du mercenaire flanchent.

Les voilà enfin arrivés aux Etats-Unis, mais pas au bout de leurs aventures. Car « Sa Grandeur » - la chef d’une secte toute puissante (qui ressemble à s’y méprendre à la scientologie) – veut Aurore qui est leur symbole, elle veut s’emparer de la jeune fille et tout le reste doit être éliminé, c’est clair, c’est net, allez louya.

N’ayant pas lu « Babylon Babies » le livre de Maurice G. Dantec (mais j’avoue qu’après le film, il me tente ce bouquin), j’ignore ce qu’il en est resté au scénario.

Ce qui est évident c’est que lui, Dantec, a dû lire la nouvelle de P.D. James « Children of Men », cela y ressemble vraiment trop.

On a dit que « Babylon A.D. » était un sous-Children of Men, un sous-Blade Runner ; j’ajouterai à cela que le scénario louche aussi du côté de « The Omega man », « I robot », « A.I. » et « Immotal Ad Vitam ».

Bref c’est une histoire qui réunit de multiples ingrédients désormais fort classiques dans les films de SCI-FI, c'est-à-dire le clonage, les virus mortels et planétaires, la violence, le non-espoir. Et ça va pas s’arranger car la race humaine a toujours trouvé un malin plaisir à s’auto-détruire.

C’est donc du côté de l’interprétation que les choses flanchent.

Je dirais que Michelle Yeoh, en sœur Rebeka, et Lambert Wilson, en savant ressuscité, sauvent leur mise grâce à leur habituel talent, mais c’est quand même très limite. Je dois dire que le look de Lambert Wilson est assez tordant.

La jeune Melanie Thierry passe sans arrêt de l’hystérie à l’inertie, cette dernière avec un air inspiré qui se veut mystique ?!

Vin Diesel, cela se sent, aimerait sortir de son habituel régistre « Fast & Furious », avec ses 2 expressions ½ (ça fait quand même deux en plus que Tom Cruise), mais ceux dont on se serait réellement passé sont Gérard Depardieu et Charlotte Rampling.

Déjà que Depardieu est naturellement trop gros (limite obèse) et pas vraiment beau (il vieillit mal), il a de plus été enlaidi pour le rôle (enfin j’espère pour lui que la tête qu’il a ici est due au maquillage).

Quant à Charlotte Rampling dans le rôle de la chef de secte très méchante, elle est franchement pathétique ; elle, par contre, on voit bien qu’elle est passée par le bistouri esthétique récemment et c’est tout aussi pathétique. (Je voudrais me permettre, au passage, de déconseiller la chirurgie esthétique faciale aux actrices vieillissantes parce que cela leur donne un masque carrément hideux.)

En tout cas, on ne peut pas reprocher à Mathieu Krassovitz de ne pas avoir de suite dans les idées, il aime réaliser des films et il le fait envers et contre toutes les critiques. A ce propos, il semblerait qu’il soit assez en colère contre les producteurs du film, qui auraient exigé de supprimer certaines scènes au montage ; selon le réalisateur, à cause de ces découpages, son histoire est amputée de ses meilleurs moments.

Pour en revenir à mon opinion, il y a eu pire comme film dans l’histoire du cinéma ; c’est un honnête divertissement, un « popcorn movie », un film pour journée pluvieuse. Je suis sortie du cinéma de fort bonne humeur, comme à chaque fois que je vois un nanar sympa.

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