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mon bonheur est dans la ville
26 juillet 2009

MEURTRE EN 45 TOURS, d'Etienne Périer

36780Eve Faugères passe à la télévision ; elle rend hommage à son compositeur de mari, resté à la maison, pendant que son accompagnateur au piano, le charmant Jean Leprat, la dévore des yeux. Eve répond à cet amour sans avoir encore décidé cependant de quitter Maurice, un homme dévoré par la jalousie, complètement paranoïaque, convaincu qu’Eve et Jean n’ont qu’une idée : se débarrasser de lui. Il s’en ouvre d’ailleurs à son ami et associé Georges Meliot qui se récrie face à ces accusations. Pendant que les deux hommes discutent, une charmante et ambitieuse jeune femme force la porte de leur bureau ; Florence veut devenir chanteuse, sait qu’elle a une jolie voix et est prête à tout pour arriver. Maurice Faugères est amusé et accepte de la recevoir ultérieurement.

Lorsqu’il part pour un voyage à Paris, Eve qui est censée l’accompagner décide de le quitter et se rend chez Jean avec qui elle passe la nuit. Au matin, cependant, elle est appelée sur les lieux d’un accident de voiture dont la victime serait son mari. Georges est déjà sur les lieux mais Eve doit reconnaître son mari, c’est la règle. La jeune femme regarde à peine et acquiesce, ensuite reprend la route avec Jean, mais un soupçon commence à se former chez elle lorsqu’elle aperçoit une tache de cambouis sur la manche de son amant.

La suspicion s’installe dans le couple car Jean sait qu’Eve est aussi douée pour la mécanique automobile.

Peu à peu, le plan machiavélique dont avait parlé Maurice, à savoir séparer les amants par sa mort, et qui sait peut être les envoyer tous deux en prison, semble prendre forme.

Peu de temps après les funérailles, une cérémonie de remise de disque d’or  est rendue à Eve Faugères mais tout juste avant de s’y rendre, un petit 45 tours lui est remis sur lequel non seulement figure la dernière mélodie, terminée, à laquelle travaillait Maurice, mais également sa voix suave, ironique et menaçante lui confirmant que désormais il lui reviendra et elle quittera son accompagnateur. Il lui confirme que leur plan pour se débarrasser de lui a échoué.

Pendant ce temps, la jeune Florence, agissant elle aussi fort mystérieusement, a enregistré la dernière mélodie de Maurice Faugères, ce disque remporte immédiatement un immense succès et ce chant obsède Eve de plus en plus.

Pour Eve et Jean, le cauchemar ne fait que commencer car au quai des Orfèvres le commissaire chargé de l’affaire n’a pas non plus  l’intention de lâcher les jeunes gens.

Formidable suspense que ce deuxième long métrage d’Etienne Périer (aucun lien avec le comédien François Périer) dont le scénario est tiré d’un polar de Boileau-Narcejac « A cœur perdu ».

clouzotQuatre ans auparavant, un autre roman de ces auteurs (« Celle qui n’était plus ») avait été brillamment porté à l’écran sous le titre « Les Diaboliques » par Henri-Georges Clouzot. Etienne Périer fut d’ailleurs assistant de Clouzot sur ce tournage.

La même année que « Meurtre en 45 Tours », Alfred Hitchcock avait tout aussi brillamment adapté un autre roman de Boileau-Narcejac « D’Entre les Morts ».

Pour en revenir à « Meurtre en 45 tours », filmé en noir et blanc, chaque ombre, chaque bruit même le plus innocent prend de l'importance et devient inquiétant. On n’est pas ici dans le grand-guignol, mais dans la peur qui s’installe peu à peu, allant crescendo comme pour conduire les protagonistes vers la folie.

Comme dans le roman, on brouille les cartes, on envoie le spectateur sur des voies multiples afin de bousculer toutes ses théories. C’est aussi machiavélique que le plan concocté par le compositeur disparu.

Dans le rôle de ce compositeur paranoïaque, cynique à souhait et franchement odieux, même avant de « mourir », on trouve le comédien Jean Servais, née à Anvers Belgique. On le retrouvera fréquemment dans des films de gangster, mais pas uniquement.

Eve Faugères est interprétée par la ravissante Danielle Darrieux, chanteurse aussi talentueuse qu’actrice. Elle est parfaite dans le rôle de cette femme qui perd peu à peu pied ; en face d’elle, il y a Michel Auclair dans le rôle de Jean, l’accompagnateur. Bien que bon acteur, je ne l’ai pas toujours trouvé très convaincant dans le rôle.

Dans le rôle du commissaire, on trouve Raymond Gérôme, un autre transfuge belge, excellent comédien qui fut, entre autres,  un bien sympathique Philippe d’Orléans dans la série télévisée « Lagardère ».

L’ami de la famille, Georges Meliot,  est interprété par Henri Guisol et l’inquiétante Florence est interprétée par la jolie et talentueuse Jacqueline Danno.

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