UN COUP DE MAITRE, de Rémi Bezançon
Scénario et réalisation de Rémi Bezançon
Remake d’un film argentin « Mi Obra Maestra » de Gaston Dupraz
Renzo Nervi est un peintre de grand talent, très prisé au 20ème siècle ; hélas depuis le décès de son épouse, il n’a plus du tout goût à rien et certainement pas à peindre – la critique d’ailleurs ne le ménage pas, le traitant de « has been » ayant oublié qu’on était au 21ème siècle –
Arthur Forestier est galériste et a organisé, à nouveau, une exposition des œuvres de Nervi – les 2 hommes sont amis depuis toujours, et Forestier veut absolument que son ami continue à peindre et montrer au monde ce qu’il a su et sait encore faire –
Alex est un jeune homme qui vient demander à Renzo d’être son assistant, pour apprendre la peinture d’un homme qu’il admire depuis toujours – s’il savait ce qui l’attend, il hésiterait – d’ailleurs, l’homme qu’il appelle « maître » aura vite fait de le renvoyer et lui conseiller un autre métier -
Eugénie a été engagée par Arthur Forestier, afin de remettre les pendules – et surtout les comptes de la galerie – à l’heure – pour elle il faut balancer Nervi aux orties, il fait perdre de l’argent -
Renzo Nervi, en plus de ne plus avoir goût à rien, n’hésite pas à river leur clou que ce soit à un critique ou à un futur client – car Forestier lui a trouvé une commande, d’un très grand tableau, or Renzo déteste travailler sur commande, pourtant réalisant que son ami a besoin de fonds, il accepte et va tout faire foirer à la dernière minute !!!!!
Les huissiers viennent tout saisir chez Renzo qui a « oublié » pendant un certain nombre d’années de payer le fisc – comme il n’a plus rien, c’est Arthur qui vient, une fois de plus, à son secours en l’hébergeant, mais Renzo a décidé d’en finir, il n’en peut plus de la vie –
Et à partir d’ici je ne vous dis plus rien, la suite à l’écran, et elle est excellente – en tout cas cette satire savoureuse du monde l’art, des critiques d’art qui se prennent pour sortis de la cuisse de jupiter, pour les bourgeois qui achètent uniquement par snobisme, par les compagnies pour qui l’art n’est rien d’autre qu’un investissement, on comprend l’énervement et la lassitude existentielle de l’artiste –
Je ne l’ai jamais caché, j’ai une admiration sans bornes pour Bouli Lanners qui est totalement dans son rôle d’artiste « maudit » (par la société) – j’ai vu bien des films avec Lanners et j’ai toujours adoré, même si ce n’était pas toujours jovial – il excelle dans tout, drame comme comédie – il est bien soutenu par Vincent Macaigne, que je découvre avec ce film, et j’avoue être conquise –
Bastien Ughetto et Anaïde Rozam interprètent respectivement Alex, l’apprenti-artiste, remballé par Renzo, et Eugénie, qui doit redresser les comptes de la galerie –
Ce remake d’un film argentin, que je ne connaissais pas du tout, est formidablement adapté par Remi Bezançon dont j’aime assez tous les films qu’il a réalisés et que j’ai vus; il semblerait que l'adaptation soit bien faite, selon les critiques d'autres spectateurs –
Les décors sont en partie naturels et en partie citadins – mais je retiens surtout de ce film l’immense amitié de deux hommes, dont l’un est pratiquement prêt à tout pour aider son ami –
Allez voir ce film, cela vous mettra de très bonne humeur, croyez-moi (un conseil = méfiez vous des traceurs sur smartphones)