JUNIPER, de Matthew J. Saville
Titre français = le Passé retrouvé
Scénario & réalisation = Matthew J. Saville, réalisateur néo-zélandais (ne pas confondre avec Matthew Saville, réalisateur australien)
la rencontre entre Sam (Samuel) adolescent ombrageux (ne le sont ils pas tous) et Ruth, vieille dame indigne, buvant du gin à la caisse par semaine - elle est temporairement accueillie chez son fils, père de Sam, après une fracture de la jambe - elle est accompagnée de Sarah, infirmière à domicile - les débuts ne se passent vraiment pas bien, c'est le moins que l'on puisse dire - Sam passe un congé chez son père et compte bien ne s'occuper de personne, bien que son père lui dise d'aider l'infirmière -
Robert, le père, doit se rendre en Angleterre pour régler les affaires de sa mère - entre ces deux-là non plus il n'y a pas beaucoup de paroles de tendresse - Ruth est volontiers sarcastique, d'un humour souvent acerbe, le pasteur anglican venu pour "la soutenir moralement par la religion" le découvrira rapidement et ne reviendra pas du tout, au grand dam de Sarah, très croyante, de colère elle part quelques jours pour respirer, à Sam de s'occuper de sa grand-mère - Sam pourtant, fort marqué par la mort de sa mère,n'a aucune envie de se rendre "utile" -
Et Ruth dans tout ça ? elle adore les levers du jour et partage cela avec son petit-fils - après avoir bien agacé Sam par ses coups de sonnette intempestifs et autres exigences notamment en matière de gin et vêtements, elle commence à apprivoiser son petit-fils, qui découvre par des photos une femme photographe aventureuse, qui préférait bourlinguer que s'occuper de son fils qu'elle n'a pas hésité à mettre en pension dès son plus jeune âge, cela ne simplifie pas la tendresse Sam, lui même en pension, ne revient d'ailleurs que pour les vacances et souffre de la froideur de son père -
Ruth décide qu'il est temps de nettoyer le jardin et elle propose à Sam de faire venir ses potes du pensionnat, en récompense ils pourront tous faire la fête et se bourrer la gueule - cela a cependant un prix et Samuel va découvrir que la santé de Ruth est nettement moins bonne qu'elle ne le prétendait - Robert revient et tente, tant bien que mal, de se rapprocher à la fois de sa mère et de son fils -
sur un scénario prévisible (disputes, réconciliation, affection, conflits parents/enfants) deux formidables acteurs comme Charlotte Rampling, la grand-mère, et George Ferrier (Sam) proposent deux portraits d'un tandem improbable qui va aider peu à peu à trouver la paix du coeur - j'ai été un peu moins convaincue par Edith Poor en Sarah et Marton Csokas, qui font plutôt de la bonne figuration, sans plus -
je suppose que ce scénario ferait une bonne pièce de théâtre, car tous les éléments y sont réunis, sauf qu'ici on a droit, à petites doses seulement, de beaux paysages - et -une belle cérémonie accompagnée du "haka" traditionnels destinés aux fêtes familiales
inutile de dire que le film m'a énormément émue, ayant perdu tout récemment une amie proche - peut-être avais-je besoin de cela pour laisser couler des larmes - le deuil est toujours difficile à gérer, surtout pour quelqu'un de jeune, ayant des difficultés à exprimer ce qu'il ressent, d'autant plus que l'adulte qui a perdu la même personne ne sait pas non plus comment exprimer son chagrin, le partager sauf peut-être avec des copains -
quant au titre anglais "juniper" il fait référence au génévrier dont les baies servent à fabriquer le gin, un alcool que certains mélangent avec du citron (gin fizz) - aux Pays-Bas, il se boit au naturel et se nomme "jenever" - en Suède, il se boit à noël, comme boisson douce -