LA BELLE VERONAISE, de Charles Exbrayat
8ème enquête du commissaire Roméo Tarchinini
Vérone, dans les années 1980 - Lorsque leur fille Alba leur présente son fiancé Alfredo, les parents Tarchinini – surtout le commissaire Roméo Tarchinini – piquent leur crise = quoi ! leur fille se marierait avec un étranger, un Florentin encore bien ! des arrogants ne méritent pas leur fille, un point c’est tout.
Comme si cela ne suffisait pas que leur fille aînée Giulietta ait trouvé nécessaire d’épouser un sauvage, un Américain et est partie vivre là-bas dans la brousse !!! Le commissaire Tarchinini n’est pas en reste de mauvaise foi.
En dehors de l’aînée aux Etats-Unis, il reste dont Alba, devenue l’aînée par la force des choses, Rosanna, et les deux fistons encore à l’école primaire. Tous ont une certaine propension à l’exagération dans les larmes ou les fous-rires.
Bref le dîner de présentation se passe tellement mal, que les amoureux quittent la table en ayant pratiquement rien pu avaler, et pourtant Giulietta mère est une cuisinière extraordinaire – son tour de taille et celui de son Roméo en témoignent.
Les amoureux vont donc jusqu’à la taverne « la Belle Véronaise », dont la jeune patronne, une fille au visage de madone, a la réputation d’être une « moins que rien » - pourquoi ? parce que sa voisine d’en face voit régulièrement sortir de sa chambre des hommes et cela sous le nez même d’un mari très complaisant et un père couvert de honte par sa dévergondée de fille.
Toutes les femmes autour de la taverne n’ont que du fiel aux lèvres pour parler de Domenica.
Lorsqu’ils attendent leur plat, Alba et Alfredo sont les témoins d’une altercation entre Domenica et un certain Leonardo, un amant évidemment. Comme Leonardo manque de respect à la jeune femme, Alfredo monte au créneau sous le regard scandalisé d’Alba. C’est donc cela ! il est lui aussi amoureux de la belle patronne ?
Hurlements de jalousie, rupture, etc. au grand plaisir de Roméo et Giulietta Tarchinini qui sont soulagés que ce Florentin infidèle qui avait osé demander la main de leur fille soit hors du coup.
Le lendemain matin, on retrouver Leonardo tué d’un coup de couteau dans la gorge et ce couteau appartient à Alfredo, un souvenir de Sicile. Le commissaire Tarchinini doit enquêter et il n’est que trop content de coffrer le Florentin.
Mais Alfredo nie – ricanements du commissaire – après des réconciliations, de nouvelles ruptures, des menaces d’entrer au couvent, etc – le jeune homme décide de mener sa propre enquête.
Un 2ème crime est commis, dont Alfredo une fois encore porte le chapeau, mais bien qu’il soit de très mauvaise foi en privé, le commissaire Tarchinini est un honnête homme et un bon policier.
Il écoute attentivement les arguments de l’ex-puis de nouveau futur de son aînée. Et se met à fouiller un peu plus dans le passé de Domenica.
Après avoir eu des difficultés à convaincre son supérieur et néanmoins ami, qui en a assez de cette valse hésitation. Roméo a 48 heures, pas une de plus.
Ce que j’en pense = une véritable "tragédie à l’italienne" qui m’a amusée avec ce petit polar sans prétention dont j’avais tout deviné depuis le début, mais soit ! où il y a cependant quelques retournements de situation, pour que l’histoire ne s’achève pas à la 100ème page.
C’était une comédie loufoque, un vrai vaudeville grâce (ou à cause) du couple Tarchinini qui en fait des tonnes dans la mauvaise foi, les disputes homériques dans les cris et les larmes, pour se terminer dans les bras les uns des autres.
Vous l’aurez compris, dans la ville de Roméo et Juliette, on se devait d’en trouver des contemporains, qui sont nettement moins discrets que leurs modèles shakespeariens.
Leurs jalousies, leurs cris, leurs larmes, leurs disputes et réconciliations deviennent un peu agaçantes au bout d’un certain temps ; heureusement le livre comporte peu de pages (les Anglo-saxons parleraient d’une « novella »).
J’apprécie l’humour de Charles Exbrayat, mais en définitive je préfère ses « romans/polars sérieux » car pour avoir lu pas mal d’histoires, même autres que la série Tarchinini, l’auteur aime bien utiliser les mêmes codes = des amoureux, non appréciés par les parents, des disputes, des réconciliations et un grand dîner pour fêter tout ça (comme chez Asterix).
Pour se détendre, mais pas plus.
vérone et son célèbre balcon