ERECTUS, de Xavier Müller
Prologue = en Afrique du sud, un accident se produit dans un laboratoire privé, ultra-secret, intouchable. Un gardien malhonnête, trafiquant d’animaux exotiques, en profite pour voler un animal. Ce sera le début d’une pandémie qui va s’abattre sur l’humanité toute entière.
En mer, sur un baleinier japonais, la situation est dramatique – un animal préhistorique est sorti des fonds marins et s’est attaqué aux membres de l’équipage ; le bateau dérive ; lorsqu’on le remorque vers le port, il est désormais évident qu’il y a un virus mutant qui s’attaque à tout ce qui est vivant, humains y compris.
A Genève, l’OMS s’inquiète de ce que des animaux préhistoriques sont apparus en Afrique du sud, il contacte Anna Meunier, paléontologue, qui depuis de longues années tente de faire accepter ses théories sur le fait que l’évolution n’est pas nécessairement progressive. Mais peut aussi être régressive.
Sans tenir compte des quolibets du monde scientifique, y compris de son directeur, ses théories sont développées sur base de l’ADN et des gènes mutants dans l’organisme.
C’est elle que contacte le directeur de l’OMS, afin de venir constater sur le terrain ce qu’on a découvert en Afrique ; le premier moment d’excitation passé, il faut désormais réaliser que ce virus – parce qu’il s’agit bien d’un virus – va malheureusement se transmettre à l’homme.
Alors que la direction de l’OMS tente de garder le secret, avant de pouvoir en parler dans la presse, il est évident qu’à cause d’un petit malin sur internet, qui a transféré une photo prise sur le bateau, avant l’horreur, l’affaire fuite gravement.
La presse s’en mêle et n’est pas tendre avec le directeur de l’OMS.
Immédiatement le monde entier panique. A l’ONU les passions s’exacerbent, il faut endiguer l’épidémie qui fait régresser les humains en leur ancêtre préhistorique, l’homo erectus.
Pour arrêter la pandémie, qui frappe désormais toutes les parties du monde, une seule solution, éradiquer les « erectus ».
L’homme, on le sait, est capable d’inventer les pires cruautés envers ses semblables, surtout s’ils se sentent supérieurs à eux. Bientôt les « erectus » sont pourchassés – comme les bêtes qu’ils sont selon les militaires.
Pour Anna Meunier, dont le compagnon a été infecté, il ne peut être question d’extermination ; elle veut le voir, tenter de lui faire se souvenir d’elle. Malgré l’opposition des militaires, les responsables de l’OMS acceptent cette tentative à condition qu’elle puisse obtenir un résultat rapidement. Anna Meunier trouvera-t-elle ? en tout cas, elle est très déterminée.
Mon avis = pas mal comme roman pour un dimanche maussade - c’est un peu pervers en ces temps de pandémie du covid-19, d’avoir envie de lire un livre qui parle d’une épidémie universelle, atteignant animaux et humains, mettant l’humanité en danger. J’étais néanmoins curieuse concernant ce roman, bon thriller, d’un grand nombre de pages mais qui se lit cependant rapidement.
En plus d’aborder des théories scientifiques, que l’auteur dit être basées sur des notions authentiques, j’ai trouvé que le livre décrivait parfaitement comment le monde se comporte face à la peur = la peur est le pire des virus, lit on en ce moment sur les réseaux asociaux – et dès que l’humain a peur, la seule chose à laquelle il pense apparemment c’est tuer !!!
Le roman parle des divergences entre diverses factions politiques, entre les membres des associations en faveur de la défense des animaux – si les « erectus » sont associés à des animaux, il ne faut pas nécessairement les détruire pour ces associations. Par contre, vigiles privées et militaires même combat, on passe aux armes.
La presse est évidemment aux premières loges.
Lorsque les « erectus », qui se regroupent mais qui sont totalement affolés et donc imprévisibles, sont capturés, on les parque – en attendant autre chose – dans des zoos, où les militaires en charge n’hésitent évidemment pas à se montrer cruels avec eux.
Il n’y a pas plus cruel qu’un être humain, humilier les faibles semble être son passe-temps favori, et les militaires sont parmi les pires en ce domaine.
On parle aussi de construire des camps – ça vous rappelle certainement quelque chose.
Je sais que le terme « divertissant » pour une histoire qui aborde un tel sujet est exagéré, mais je reconnais que le roman m’a divertie et une fois de plus fait réfléchir à l’attitude des humains. L’auteur est clair dans ce domaine.
Il n’y a aucun temps mort, quelques rebondissements, et j’ai ressenti une immense empathie pour ces êtres « diminués » traités comme des animaux.
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