MONESTARIUM, d'Andrea H. Japp
A la fin du 13ème siècle de notre ère, avant la chute de St-Jean-d’Acre, un marchand a récupéré une besace dans laquelle se trouve une relique. Il comprend qu’il peut en tirer un certain profit, aussi décide-t-il de vendre le sac au plus offrant.
Il ne vivra pas pour profiter de ses deniers.
Quelques années plus tard, début du 13ème siècle, une jeune femme doit fuir l’Espagne où elle vit avec son amant, peintre. Au moment de mourir, il lui confie le diptyque qu’il a peint. Poursuivie par des assassins dont elle ignore le visage, Alexia traverse une partie de l’Espagne et de la France pour aboutir à l’abbaye des femmes de Clairets en France. Elle va y passer quatre années, espérant être à l’abri.
Seulement voilà, dans cette abbaye – où tout devrait n’être qu’amour, charité chrétienne, prières, des luttes intérieures pour le pouvoir de l’abbaye vont bon train, organisées, attisées par la grande prieure. Celle-ci n’accepte guère la nouvelle abbesse, jeune peut-être d’allure mais au caractère fort sous une douceur bien réelle.
L’abbaye a reçu l’ordre de l’archevêque Jean de Valézan, frère de la prieure, d’accepter des lépreux dans une partie des bâtiments.
Lorsque la douce sœur Angélique, qui portait bien son nom, est retrouvée étranglée, il faut faire appel au comte de Mortagne, puisque l’abbaye relève de sa juridiction. Rapidement on réalise que la jeune morte ressemblait comme deux gouttes d’eau à sœur Marie-Gillette (notre Alexia).
D’autres morts vont se produire, les lépreux vont tenter une rébellion, heureusement que le comte et son armée arrivent à temps pour sauver les religieuses.
Voilà un certain temps déjà que je n’avais pas lu de polar historique.
Lacune comblée avec ce haletant roman, mais qui démarre de manière assez compliquée, au point que je me suis posé la question de savoir si je poursuivrais ma lecture, d’autant plus que les personnages s’ajoutent aux personnages.
Cependant, je me suis laissée prendre par l’ambiance, le suspense et j’ai eu envie de connaître cette sombre histoire de pouvoir politique – car ne nous y trompons pas, cela se passe dans une abbaye, mais tout est politique là aussi.
Sur fond de vie communautaire, de vie monacale, de luttes intestines, de mesquineries, jalousies, petits clans et gros mensonges.
Pratiquement toutes ces « dames » cachent un secret et certains de ces secrets ne sont pas jolis jolis.
J’ai passé un bon moment de lecture.