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mon bonheur est dans la ville
16 janvier 2014

LE CHEVALIER DE LA NUIT, de Robert Darène

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jean-anouilh

Scénario sur une idée Jean Anouilh, adapté par Jean Anouilh & Robert Darène

Dialogues de Jean Anouilh

Film de 1953 – assistant réalisateur Georges Lautner

Une calèche roule à vive allure dans la nuit ; elle est suivie par un cavalier qui arrive  bride abattue. Lorsqu’entraînée par le rythme, la petite calèche bascule dans une ornière, la dame et sa femme de chambre sont aidées par le cocher. L’homme les a rejoint et s’adresse à la belle dame, lui disant qu’il est impossible qu’elle lui échappe et que ce petit jeu a assez duré.
Lui est le chevalier de Ségar, elle est Bella Fontanges, première ballerine de l’opéra de Paris. Au loin ils aperçoivent un vieux château, dont une partie est moins délabrée que l’autre. Ils y sont accueillis par un majordome étrange, un peu inquiétant et présentés, ensuite à son maître, plus inquiétant encore.
Bella et Ségar se chamaillent, elle lui reproche son manque de tendresse, puis quitte la table.

 LeChevalierDeLaNuit

Leur hôte – est-il le diable, est il un magicien ? – ainsi qu’il le dit à Ségar = le diable est une appellation très surfaite – propose au chevalier de « l’opérer », il pourra scinder sa personnalité pour ne plus faire apparaître que ce qu’il y a de tendre et bon en lui.
Ainsi pourra-t-il à nouveau être celui que son épouse espère encore, car elle voudrait surtout retrouver l’homme tendre qu’il était lors de leur première rencontre, « son prince charmant ».
Au petit matin, le château est en flammes, un jeune homme dépose le chevalier Ségar sur le bord de la route. On retrouve le chevalier chez lui, soigné par son épouse.
Que s’est il produit pendant l’opération ? aurait-elle échoué ? en tout cas Georges de Ségar est de plus en plus odieux avec son épouse, leurs disputes deviennent de plus en plus fréquentes ; elle  finit par le détester.
Pendant ce temps, dans Paris, des incendies s’allument sans que l’on puisse découvrir l’incendiaire.

Toutefois, des témoins prétendent à chaque fois avoir vu le chevalier qui fuyait – celui-ci nie violemment, bien sûr. Le préfet de police qui est l’ami du couple ne peut pas non plus croire à une telle ignominie.  Pourtant, un jour, la cape du chevalier lui est arrachée au moment de la fuite. Nier devient inutile et pourtant Ségar sait qu’il n’était pas là.
Finalement, on situe l’incendiaire – le chevalier décide de le confronter, d’autant plus que son épouse a découvert l’identité de l’homme. Elle lui demande de ne pas le tuer, mais le chevalier va vers le lieu de rendez-vous, l’arme à la main. Un coup de feu retentit.
Qui a gagné ? le bien ou le mal ?

Atmosphère gothique et traitement romantique teintée de fantastique,  petite fable écrite et dédiée  – selon Jean Anouilh -  à toutes les femmes qui voudraient que l’homme qu’elles aiment ressemble tout au long de leur vie de couple à celui qu’il était les premiers jours.
Cela ressemble d’ailleurs aux pièces roses d’Anouilh, avec ce petit côté naïf qu’ont ces dernières.

Les décors sont assez simples, bien que le château soit fantasmagorique et que quelques décors évoquent le mystère, avec beaucoup de brume. Le noir et blanc en ajoute tout de même à l’ambiance.
On a l’impression que le réalisateur a été influencé par Jean Cocteau, mais on se dit qu’entre les mains de ce dernier, ce sujet aurait été formidable.
Notamment les décors pour les scènes de ballet, qui est celui d’Hector Berlioz = la Symphonie Fantastique.
Ce ballet est adapté de la chorégraphie de Léonide Massine.

Les costumes ne sont pas mal du tout par contre.

A propos du réalisateur Robert Darène, je n’avais jamais entendu parler de lui – sa filmographie en tant que metteur en scène n’est pas très étendue – il a aussi été acteur et scénariste.
L’une de ses réalisations les plus connues est « Les Chevaliers d’Emmaus ».

J’ai trouvé la comédienne Renée St-Cyr beaucoup trop âgée (49 ans) pour interprétée la ballerine qui est censée n’avoir que 30 ans maximum.De plus son jeu n’est pas naturel du tout, et c’est fort dommage.
Quant à sa coiffure, à sa place j’aurais porté plainte contre le coiffeur ! (Pas surprenant que l’assistant-réalisateur fût Georges Lautner, puisque c’est son fils.)

Jean-Claude Pascal – un acteur que j’ai toujours beaucoup apprécié – interprète le chevalier et l’inconnu ; son interprétation du chevalier donne un peu la chair de poule, tant il devient méchant.
Quel dommage que la nouvelle vague du cinéma français ne lui permit pas de poursuivre une carrière intéressante – il est vrai qu’il était plus choisi pour son physique, alors qu’il avait un réel talent de comédien.
Avant de se lancer dans le cinéma, il travailla comme modéliste-dessinateur et dessina des costumes pour certaines pièces de théâtre, dont le Dom Juan de Molière, mis en scène par Louis Jouvet.

Il avait aussi une superbe voix, et devint chanteur – il choisissait son répertoire parmi des  chanteurs-compositeurs peu connus à l’époque = Jean Ferrat, Guy Béart, Serge Gainsbourg. 

Louis de Funès apparaît dans un rôle assez court, celui du tailleur consulté pour la cape du chevalier – il y est très élégant et sérieux, évitant ses habituelles grimaces. A ses côtés (debout) sur la photo figure Jacques Dufilho, jeune.
Encore dans la distribution = Annette Poivre, dans le rôle de la gentille femme de chambre, Roger Blin dans celui du majordome.

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Jean Servais est le mystérieux châtelain. Grégoire Aslan interprète le préfet de police, amateur de jolies petites ballerines et prié de ne pas « faire de vagues » compte tenu de la personnalité des personnages principaux.

Ce n’est certes pas un film qui révolutionna le cinéma – mais il comporte quelques moments surprenants deci-delà qui font qu’on le regarde avec plaisir.

Cela louche un peu du côté de « William Wilson » d’Allen Poe – ou de « Jekyll & Hyde » de Stevenson.

Les sosies sont un sujet récurrent dans la littérature et le cinéma, cela donne parfois des moments intéressants.

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Commentaires
L
Je note ce film, ne serait-ce que parce que le scénario est de Jean Anouilh, auteur dont j'ai adoré "Antigone", la pièce... ;-)
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:
Encore une découverte fort intéressante pour moi ;))) et je te souhaite une belle journée
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