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mon bonheur est dans la ville
11 février 2013

L'INCONNU DU GRAND HOTEL, de Jean Contrucci

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Dans la série « Les Nouveaux Mystères de Marseille » 

En 1898, l’avocat d’affaires Louis Natanson quitte son foyer, où il vient de terminer le repas en compagnie de sa ravissante épouse, son petit garçon et son meilleur ami. Il a un rendez-vous très important avec un client, plutôt mystérieux, résidant au Grand Hôtel.
On ne reverra jamais Louis Natanson vivant. Comme l’homme était un avocat côté dans la cité phocéenne, que ses ennemis en affaires n’appréciaient que modérément car ils perdaient souvent des procès à cause de lui, la police pense dans un premier temps qu’il s’agit d’un règlement de compte professionnel.
Comme le corps n’est pas retrouvé, on se demande s’il ne s’agirait pas en fait d’un enlèvement contre rançon ?
Une lettre va mettre fin à l’angoisse de l’attente – une lettre signée d’un certain Brougham – signale qu’il a tué l’avocat par accident, et que la peur lui a fait prendre la fuite, mais que le corps se trouve dans une maison isolée, endroit fixé par Natanson en personne. Dix jours après sa disparition, on retrouve donc le corps encore reconnaissable de Louis Natanson.
L’enquête ne donnera rien et le juge d’instruction Léonce Massot  fut obligé de classer l’affaire.

Dix ans plus tard, lorsque Raoul Signoret, reporter au Petit Provençal, grand défenseur des laissés pour compte de la société, grand admirateur d’Emile Zola, assiste avec sa jolie épouse à une représentation du Faust de Gounod. Il est abordé par un jeune homme, Guillaume Natanson, le fils de Louis.
Le jeune homme n’hésite pas à accuser le meilleur ami de son père, l’homme d’affaires Jacques Bernès d’avoir assassiné son père pour pouvoir épouser sa mère. Ce qu’il fit dès que le délai de veuvage le permit.

Signoret est tout d’abord réticent mais va, peu à peu, se prendre au jeu après avoir reçu du juge Massot, désormais à la retraite, des documents – dont la fameuse lettre du dénommé Brougham, qui s’est évaporé dans la nature après les faits.
C’est son oncle le divisionnaire qui lui a conseillé le juge Massot, mais il ricane en disant à son neveu qu’il ne voit pas où il va réussir là où la police a échoué (ricanement du neveu).

Raoul Signoret va découvrir de vilains petits secrets de famille, se demander si effectivement Bernès serait le coupable, et dans ce cas comment a-t-il organisé le crime.
Guillaume Natanson, de son côté, étant particulièrement exalté, Signoret redoute qu’il finisse par faire justice lui-même.
Lorsque Jacques Bernès se suicide à cause d’un cancer en phase terminale, le reporter se demande si on l’y a aidé – même si le jeune Natanson était absent de Marseille.
 

Je vais encore faire « mon intéressante », mais j’avais ABSOLUMENT  TOUT compris dès le premier chapitre (prologue) – ceci dit le texte étant écrit de manière simple et fluide, une grande partie des personnages étant très sympathique et l’ambiance du Marseille début de siècle, avec quelques expressions typiques m’ont bien divertie et j’ai eu envie de terminer le livre après l’avoir entamé, ce qui fut très facile  (une après-midi et une soirée).
J’ai trouvé qu’il régnait dans ce sympathique petit polar la même ambiance que dans les romans de Claude Izner – avec ses 2 personnages principaux comme détectives amateurs.

Ici le détective  - pas si amateur que cela – est journaliste d’investigation au Petit Provençal. Dans cette série intitulée « Les nouveaux mystères de Marseille », dont celui-ci est le plus récent, Raoul Signoret est souvent intrigué par des faits qui n’ont pas intrigué la police et il résout l’intrigue là où la police échoue.
Son oncle, Eugène Baruteau, est le chef de la sûreté nationale à Marseille – commissaire-divisionnaire, et s’empoigne souvent avec les théories de son neveu, qu’il adore – on sent dans le roman que ces deux là s’aiment vraiment beaucoup et se taquinent sans arrêt.

Je pense que c’est l’ambiance entre les personnages récurrents de la série qui m’a poussée à poursuivre la lecture « normalement » et pas en diagonale pour vérifier si j’avais raison.
Et raison, j’avais, je peux vous le garantir sur toute la ligne = j’avais même relevé un indice – flagrant et important – en début de roman alors que notre amateur ne s’en rendra compte que vers la fin de l’histoire.
De plus c’est son épouse qui le lui fera remarquer et qui, comme moi, lui dévoilera l’identité de l’assassin.

Elle est sympathique aussi cette épouse = Cécile Signoret est infirmière, son père estime que son mariage est une mésalliance car sa famille fait partie de la haute bourgeoisie marseillaise et le vieux bonhomme n’a même pas envie de rencontrer ses petits-enfants, qui sont pourtant sympathiques eux aussi.
Ils adorent écouter les conversations de leur père et leur grand-oncle, surtout le grand-oncle qui oublie parfois de modérer son langage, très coloré. On à dans le sud non ?!

D’autres personnages complètent ceux-là, un vieux journaliste adorant composer des vers de mirliton, avec toute l’équipe qui tente d’échapper à ses déclamations ; une tante Thérésou qui adore cuisiner pour son commissaire d’époux et organise de plantureux dîners dominicaux pour ses neveu, nièce, petits-neveux.
Elle est si chaleureuse cette tante Thérésou qu’on regrette qu’il n’y ait pas plus de dimanches dans le roman.

J’ai beaucoup apprécié aussi la représentation du Faust de Gounod, qui tourne presque au désastre – c’est un moment particulièrement humoristique dans l’histoire – et basée, paraît-il, sur des faits exacts, l’auteur mettant souvent ses personnages fictifs dans des situations s’étant réellement produites.
J'ai aussi apprécié l'usage du subjonctif imparfait là où il était nécessaire dans le texte, un fait de grammaire que l'on tend de plus en plus à omettre... (oui je sais, je suis une pinailleuse).

Il y a quelques fois des rappels à d’autres enquêtes du reporter et là, malheureusement, surprise désagréable car on y dévoile la solution à ladite enquête, ce n’est pas ce qui va m’encourager à découvrir d’autres romans de la série.
Comme il s’agit d’une série qui en compte 8 en dehors de celui-ci, je ne vais pas encore agrandir ma pal, mais je regretterais presque d’être aussi raisonnable (mais si !), car cette lecture fut très divertissante (vous savez bien = ce que le critique littéraire de je-ne-sais-plus-quel-canard qualifiait de « lecture de concierge »).

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Commentaires
M
ben moi je lirai bien tous les tomes !!!! Ca m'intéresse !
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A
Je devrais apprendre l'italien. ;-)
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A
Ah, tu vois, tu devrais apprendre l'espagnol : le subjonctif imparfait et le passé simple y sont d'un usage fréquent :-D.<br /> <br /> C'est une série qui a l'air intéressante, "malgré" ses 9 volumes.
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L
Merci ,pour ton gentil passage chez moi , et à bientôt .<br /> <br /> Maman mule
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A
Je ne connais pas du tout cet auteur mais j'aime beaucoup cette époque. Je vais le noter dans ma liste. Merci !
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