JANE AUSTEN IN MANHATTAN, de James Ivory
Titre français = Jane Austen à Manhattan
Scénario de Ruth Prawer Jhabvala
Produit par Ismael Merchant
Lors d’une vente aux enchères, un manuscrit de jeunesse de Jane Austen est vendu 55.000 $ ; l’ « heureux » gagnant est l’un des membres d’une société philanthropique aidant de jeunes metteurs en scène de théâtre à s’épanouir et pouvoir produire ce qui les intéresse.
Le problème c’est que Pierre, un ancien protégé (et amant) de Liliana Zorska, un jeune homme séduisant et manipulateur, veut faire de cette pièce une adaptation totalement inédite, moderne, il veut sortir Austen des carcans du 18ème siècle où on l’a enfermée. Liliana ne l’entend pas ainsi.
Parallèlement à la production de la pièce, on assiste aux tourments amoureux de la jolie Ariadne, épouse de Victor Charlton, à qui Pierre l’a littéralement enlevée. Ariadne est subjuguée par Pierre et refuse de revoir un époux que pourtant elle disait aimer profondément.
Je me demandais à quoi m’attendre avec ce titre, j’avoue avoir éprouvé une fameuse surprise, ce n’est pas vraiment un mauvais film, c’est intéressant à découvrir, mais près de 2 heures, là j’avoue avoir « calé » !
Une heure et demie, voire un peu moins m’aurait amplement suffi concernant la lutte théâtre classique/théâtre moderne à propos d’un manuscrit (acheté très cher aux enchères) de Jane Austen, écrit lorsqu’elle était très jeune à savoir « Sir Charles Grandison and the happy man ».
Peut-on toucher à une icône ? Est-ce une critique sur la vie d’une communauté artistique, où il faut accepter que le « chef » ne soit pas à vous uniquement mais à toutes les femmes présentes puisque le mariage est une institution bourgeoise et dépassée ? (pfffft pour un peu je me serais presque retrouvée au temps de ma folle jeunesse !)
Le trio Ivory-Merchant-Prawer Jhabvala était très enthousiaste à l’idée de produire cette pièce de Jane Austen, mais lorsqu’ils reçurent le manuscrit, ils déchantèrent car, disait Ivory, c’est un « truc de gosse » !
Néanmoins Ruth Prawer Jhabvala y vit une petite graine dont elle pourrait faire naître quelque chose et plutôt que d’adapter Jane Austen, elle décida d’écrire un scénario où l’on montrerait des groupes théâtraux se disputant la production du projet.
Je regrette avoir à dire que le film m’a ennuyée, pas au point de m’endormir, mais presque. Je me suis demandé si c’était une comédie, une comédie dramatique ou un mélo ?
je n’ai toujours pas la réponse, donc je dis = comédie dramatique.
Ce n’est pas non plus totalement à rejeter si l’on a envie de connaître le parcours du trio Ivory/Merchant/Prawer Jhabvala, avant la reconnaissance totale du public et les succès qui suivirent. Après tout un parcours d’un cinéaste d’auteur fait partie de l’histoire du cinéma.
Quel dommage avec des acteurs comme Anne Baxter (Liliana Zorska), Robert Powell (Pierre) et Sean Young (Ariadna) dans les rôles principaux – ce sera le tout dernier film tourné par Anne Baxter et la première apparition à l’écran de la jolie Sean Young, qui se promène dans ce film comme une zombie ou une somnambule.
Heureusement que les metteurs en scène ne se sont pas arrêtés à cette première performance de la jeune actrice, car franchement une plante verte aurait fait le même travail.
J’ai réellement apprécié Anne Baxter – qui brilla dans « All About Eve » - l’actrice offre une performance acidulée du professeur d’art dramatique, qui essaie par tous les moyens de faire rater le projet de son ex-protégé.
Sa fille dans la vie, Katrina Hodiak interprète Katya, au joli timbre de voix – qui se produit dans une boîte d’artistes dans le film.
New York de l’année 80, pour le peu que l’on en voit, est comme toujours charismatique.
Evidemment, c’est le titre « Jane Austen in Manhattan » qui m’avait fortement attirée (oui je sais, je suis un peu monomaniaque !).
Le rythme du film est très lent, tiré en longueur (vous pensez = il fallait tenir près de 2 heures).
C’est surprenant aussi à quel point un film peut être à la fois ennuyeux et intrigant, on se dit sans arrêt en cours de vision = « maintenant ça va aller mieux…, le meilleur est à venir …. »
On se questionne aussi tout au long de l’histoire = est-ce l’histoire d’Ariadna, qui ne sait pas qui elle aime ? est-ce une partie de bras de fer entre Pierre et Liliana ? est-ce pour montrer à quel point une adaptation théâtrale est compliquée, surtout lorsqu’on a peu de matériel de départ ?
Ce qui est terrible c’est la déception que j’ai encaissée, mais par ailleurs si je ne l’avais pas vu, je ne l’aurais pas su.
Heureusement que j’ai pu revoir mon charmant « Lost in Austen » après, ainsi j’effaçais ma déception.
Heureusement aussi que c'est avec ce film que j'entamai mon réveillon « pizza-dvds », et que les choix suivants me plurent nettement davantage.