25 ANS DE PLAISIRS MUSICAUX A MIDI
LE FESTIVAL MIDIS-MINIMES FETE 25 ANNEES DE MIDIS MUSICAUX
Je ne suis pas toujours très fière de la politique et des mentalités de mon pays, loin s’en faut – compte tenu du climat actuel, je n’ose même plus dire que je suis d’origine flamande ! Pourtant, je sais que ce pays est capable de bien des choses positives lorsque des bonnes volontés s’en chargent.
Certains anniversaires sont plus agréables à fêter que d’autres – il y a les célébrations d’artistes disparus, ce qui est tout de même assez tristounet si on approfondit le sujet.
Célébrer son anniversaire de naissance personnel n’est pas toujours rigolo non plus, surtout lorsqu’on réalise que désormais tout ce qu’apprécient les personnes plus jeunes que vous, vous l’avez découvert il y a (au moins) 20 à 30 ans, que ce soit en lecture, cinéma, etc. Je peux vous assurer que cela fiche un sacré coup au moral, même si on estime que prendre de l’âge ne signifie pas nécessairement « vieillir ». Jeunesse de cœur et d’esprit n’est pas un leurre, mais savoir qu’on pourrait être la grand-mère de pratiquement toute la blogosphère, ça vous donne un de ces maux de crâne !
Et puis il y a des anniversaires comme ceux-ci = les Midis-Minimes dont j’ai déjà eu le plaisir de chroniquer quelques concerts et qui prouvent que tout n'est pas négatif dans mon pays.
Le principe en était d’une simplicité enfantine = proposer – pendant les deux mois d’été et de vacances annuelles (juillet & août) - un mini concert de 35 minutes dans la jolie église baroque des Minimes, se prêtant particulièrement bien à ce type de spectacle pour les personnes qui n’avaient pas envie de passer leur heure de table dans la cafète du bureau.
Succès oblige, les Midis-Minimes ont remporté un tel succès au fil de leurs 25 années d’existence que c’est désormais le Conservatoire de Musique de Bruxelles qui les accueille – salle plus grande pour un public de plus en plus nombreux.
C’est en 1986 que se prit la décision de créer ce festival – le premier coup d’archet fut donné par l’orchestre de chambre de Wallonie, proposant des mélodies « arrangées » des Beatles. Cette année-là, les Midis-Minimes n’eurent lieu que pendant 6 semaines, puisque démarrées mi-juillet. Il fallut « bricoler » une affiche et éditer les programmes de juillet ; mi-juillet le programme d’août était également prêt.
Chaque jour de concert, une page stencilée est remise au public, donnant quelques informations sur le musicien, l’interprète et le déroulement du programme. Lors de la création, l'entrée était gratuite, au fil du temps un prix d'entrée fut demandé, mais tout à fait abordable.
De plus – et c’est là toute la beauté de ces concerts – les artistes, à l’époque, ne jouaient que pour le plaisir des spectateurs, sans être payés, mais avec enthousiasme et bonne humeur, n’hésitant pas à accepter un « bis ».
Ce festival ne fut évidemment pas le seul, mais il était le seul en formule « minime » ; il permit ainsi la découverte de nouveaux talents, la mise à l’honneur de musiciens belges. Petit à petit le répertoire fut élargi aux musiques « hors frontière européennes ».
Grâce à l’appui et aide matérielle de mécènes et d’ambassades, quelques vedettes renforcèrent l’impression que, malgré ses dehors modestes, ce festival mettait non seulement l’accent sur une certaine originalité de conception, mais également d’exigence et qualité musicales.
En 1990, grâce au mécénat d’une grande compagnie d’assurances, le festival Midis-Minimes fit un bond en avant, grâce aussi à la direction artistique de F.-E. de Wasseige.
Bernard Mouton lui succéda en 2001 et cela marqua le départ d’une autre ouverture dans la programmation – prolongée par la fondation de deux festivals « cousins » (Louvain et Wavre). Conséquence heureuse de cette décision : affluence de plus en plus grande du public.
Cette année, donc, le festival Midis-Minimes quitte – avec une certaine nostalgie – l’église des Minimes qui le vit se créer et s’épanouir. Le conservatoire de Bruxelles prend la relève, avec plus de place, un accès plus simple, une belle acoustique.
De plus, exceptionnellement, grâce à Musiq3, la radio classique de la RTBF, un album musical souvenir a été créé – coffret de 5 CD, reflétant l’organisation d’une « semaine festivalière » - la sélection de captation par Musiq3 reflétant la qualité des mini-spectacles avec leurs belles vibrations et petites imperfections du « pris sur le vif », heureux reflets en direct de plus de mille concerts.
(chronique très librement inspirée par l’article d’Opus 3-Midis Minimes 2011)