RIUSCIRANNO I NOSTRI EROI A RITROVARE L'AMICO MISTERIOSAMENTE SCOMPARSO IN AFRICA, d'Ettore Scola
Titre français = Nos héros réussiront-ils à retrouver leur ami mystérieusement disparu en Afrique ?
Scénario d'Age, Scarpelli & Ettore Scola, sur une idée d'Age & Scarpelli, et Ettore Scola
Dans une Afrique de carte postale, ou digne d’un reportage de National Geographic, Fausto di Salvio, riche éditeur romain et son comptable, Ubaldo Palmarini, partent à la recherche du beau-frère de Fausto, Oreste Sabatini dit « Titino ».
Comment tout cela a-t-il commencé ?
tout simplement par un grand ras le bol d’entendre sa belle-sœur geindre et boire parce qu’elle est sans nouvelle de son époux depuis deux années. Est-elle veuve ou non ?
Ses jérémiades constantes et les reproches de son épouse à lui, Fausto, commencent à réellement lui porter sur les nerfs. Lui qui se saigne aux quatre veines pour que sa maison d’édition soit florissante, il va vous le ramener cet idiot parti « vivre sa vie », «parti à la recherche de lui-même » et blablabla !
Et que le comptable ne fasse pas d’histoires, d’ailleurs il part aussi ! Pauvre signor Palmarini, toujours à subir les caprices de son patron.
Commence alors une grande aventure africaine, à la « recherche de soi » et du beau-frère bien sûr. Au début tout va bien, la « reine du désert » alias la land rover d’occasion semble tenir le coup, du moins c’est ce que prétend le chauffeur qui n’a pas du tout l’air de s’y connaître en mécanique, qui est raciste et Portugais.
Evidemment, cela va se gâter = la reine du désert va les lâcher, ainsi que le chauffeur ; à chaque fois qu’ils pensent avoir enfin trouvé une trace de Titino, elle n’aboutit à rien ; ils vont « hériter » d’un nouveau compagnon de voyage, menteur, voleur, opportuniste, etc., partir en camion, qui va aussi lâcher en route, être aidés par une confrérie de pères blancs, prendre un autocar sans freins et manquer un train sans wagon restaurant. Sans oublier une troupe de mercenaires, également à la recherche de Titino.
Petit à petit le voyage initiatique prévu par Fausto di Salvio tourne au cauchemar et il se dispute sans arrêt avec son comptable qui lui répond ! alors ça c’est le bouquet !
Lorsque di Salvio tombe dans un piège pour animaux sauvages, la partie semble bien finie.
Tourné en Angola, à l’époque où ce pays était encore colonie portugaise, cette comédie italienne qui part un peu dans tous les sens de temps en temps, est vraiment très amusante à suivre.
Même dans les situations les plus dramatiques, la fatuité de di Salvio et ses chamailleries constantes à l’égard du brave Ubaldo, qui tient sérieusement à jour les dépenses de ce voyage, on rit beaucoup.
C’est Alberto Sordi qui s’en donne à qui mieux mieux en homme d’affaires prétentieux, venu en Afrique pour y noter ses impressions qu’il enregistre consciencieusement, car il compte bien écrire un livre à ce sujet, qu’il éditera bien sûr !
Mais celui qui à mes yeux lui vole la vedette est Bernard Blier, en comptable complètement dépassé par les événements, qui en a parfois tellement assez de son patron qu’il le lui dit bien en face, plus particulièrement quand ce dernier l’a viré ! Il se balade au début du parcours africain, en complet veston sombre avec cravate, caricature du brave employé, à côté de la caricature de l’homme d’affaires déguisé en « homme de la brousse ».
Nino Manfredi est ce Titino que l’on attend tout au long du film. Manuel Zarzo est Pedro, le Portugais opportuniste. Quant au « Léopard », chef des mercenaires, passionné de Clausewitz, il est interprété de manière très amusante par Jose Maria Mendoza.
Le film date de 1968, la grande époque du cinéma italien, où tout en riant et se moquant, on dénonce certaines situations. Comme celle dont certains blancs traitaient la population africaine.
Un bon moment de cinéma, où tout le monde à l’écran crève de chaud sous le soleil, pendant qu’ici on attend encore l’été.
Avec de splendides images en plus. (je vous recommande les chutes du duc de bragance ou de calandula ! une pure merveille)