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mon bonheur est dans la ville
22 juin 2020

LE COMPLEXE D'EDEN BELLWETHER, de Benjamin Wood

eden

Titre original anglais = The Bellwether Revivals

Cambridge - début des années 2000 – prélude = ballet d’ambulances et voitures de police – deux personnes mortes, une en très mauvais état et auprès d’eux, 4 jeunes gens totalement bouleversés par ce qu’ils ont découvert en ce jour de mai qui devait être une fête –

L’histoire se dévoile alors, peu à peu. Oscar Lowe, jeune aide-soignant dans une maison de repos pour personnes âgées, décide de prendre un raccourci via le campus de l’université. Il est immédiatement attiré par un beau son d’orgue et des chants dans la chapelle. Il entre et est attiré par une ravissante jeune fille s’installant non loin de lui. Après le service il la retrouve dehors, elle lui dit s’appeler Iris et est la sœur de l’organiste, Eden Bellwether.
Oscar et Iris vont entamer une relation ; il fait la connaissance d’Eden, et ressent immédiatement quelque chose d’étrange face à ce jeune homme que chacun qualifie de génie. Eden, suffisant, arrogant, et surtout très jaloux de qui fréquente sa sœur, joue un tour pendable à Oscar en l’hypnotisant un soir où ils sont tous réunis avec les 3 autres copains de la petite bande = Marcus, Yin et Jane.

Iris explique à Oscar à quel point elle se sent étouffée par son frère, a même peur de lui car il s’implique tellement dans l’hypnose qu’il en est persuadé d’être capable de tout soigner, accompagné par la musique baroque. Elle voudrait pouvoir prouver qu’Eden a besoin de soins psychiatriques et elle élabore un plan avec Oscar, pas trop emballé par le projet.

A la résidence où il travaille, Oscar Lowe a tissé des liens amicaux avec un vieux résident, un ancien professeur, le docteur Paulsen, vieux grincheux, mais qui a ouvert sa bibliothèque au jeune homme, déclenchant ainsi chez ce dernier un goût avide pour la lecture. Paulsen le met aussi en rapport avec un ancien élève, dont il fut l’amant il  y a longtemps ; les vieux amis se sont retrouvés dans un salon de thé et Herbert Crest, psychologue célèbre, ayant écrit plusieurs livres notamment un sur « le complexe de dieu », où il explique tous les mécanismes des pervers narcissiques.
Malgré la souffrance d’un cancer au cerveau, Crest est intrigué par ce que lui explique Oscar sur Eden Bellwether et aimerait le rencontrer.

Pendant tout ce temps, où il n’est pas avec la petite bande, ou avec Iris, Oscar Lowe a la désagréable sensation d’être suivi, comme si ses moindres gestes sont épiés. Il ressent même cela lorsqu'il rejoint son petit appartement, l'impression qu'on y est venu...

Après un accident de la route, dont a été victime Iris, celle-ci a accepté de se soumettre « aux soins » de son frère = musique, hypnose.
Elle est convaincue que sa jambe est guérie et a totalement changé de camp pour ainsi dire – désormais elle parle d’Eden avec tellement d’enthousiasme qu’Oscar s’éloigne pour quelque temps.
Iris va lui revenir, et Eden accepte de rencontrer Herbert Crest, lui proposant même une semaine de thérapie via la musique et l’hypnose – Crest, amusé, accepte – il n’est pas dupe mais il dit qu’il n’a de toute façon plus rien à perdre puisque le cancer est un stade quatre. 

Entre Eden et Oscar, l’animosité devient palpable, Oscar ayant bien fait comprendre à quel point il méprise Eden, ses trucs et manies auxquel.le.s il n’est pas dupe – il lui dit qu’il le trouve arrogant et déplaisant. Dont acte, mais cela est-t-il sans danger ?

Les parents Bellwether ont aussi accepté de rencontrer Oscar Lowe, bien qu’il ne soit pas du tout de leur monde – ils sont fort riches et trouvent « intéressant » (ils n’osent pas dire « amusant ») que le jeune homme travaille parce qu’il aime son indépendance – ce qu’ils ne peuvent comprendre, mais soit ! Ils sont cependant conquis par sa gentillesse. Tout comme la petite bande d’ailleurs, sous le charme d’Oscar qui est simple, qui ne se prend pas pour ce qu’il n’est pas, il ne cache pas ses origines. Ils se sont tous pris d’amitié pour lui, eux qui sont tous issus de milieux fortunés, ils sont conquis par ce jeune homme qui aime soigner et aider des vieilles personnes.

Le drame couve cependant, Eden devient de plus en plus déplaisant vis-à-vis de tous, et lorsque la jambe, pas guérie d’Iris, est à nouveau cassée, le jeune génie perd totalement les pédales. Très classique aussi pour un pervers narcissique n’acceptant pas l’échec. Ce sont toujours les autres qui sont responsables. Eden va disparaître, affolant tout le monde.
Le drame ne fait pas que couver, il va exploser en ce jour de mai, qui aurait dû être une journée de joie et bonne humeur.

Ce que j’en pense = j’ai eu un peu peur d’entamer cette lecture, car on comparait le livre de Benjamin Wood à celui de Donna Tartt « the Secret History » - il n’en fallait pas plus pour m’inquiéter.
Heureusement, j’ai poussé un grand ouf, l’histoire est tout de même différente, bien que tout tourne aussi autour d’une petite bande d’amis, fort riches.
Oscar Lowe, bien que attiré par la jeune Iris Bellwether, est différent et n’a pas envie de leur ressembler, un bon point pour lui. Je dois toutefois reconnaître que les ami.e.s formant la petite bande, et sous la coupe d’Eden Bellwether, est nettement plus sympathique que celle du roman de Donna Tartt.

Il est assez symptomatique apparemment de montrer les étudiant.e.s de Cambridge et Oxford comme des enfants gâtés, membres généralement de familles dysfonctionnelles.

Car pour être dysfonctionnelle, celle des Bellwether l’est – le père et la mère passent tout à leur fils, ce génie ! ils sont par contre très exigeants avec Iris, l’ayant poussée à des études de médecine. Leur acceptation de Lowe est toute superficielle, du genre « oui il est bien gentil »… on n’est pas plus gracieux.

Le portrait d’Eden Bellwether est totalement celui d’un pervers narcissique ; ce n’est pas un hasard s’il est jaloux d’Oscar Lowe, et pas uniquement parce que ce dernier est amoureux d’Iris – la jalousie porte surtout sur le fait qu’Oscar reste naturel en toute circonstance et n’est pas dupe des jeux d’influence que tente d’exercer Eden sur lui.
De plus, Lowe se fait "apprécier" naturellement, il n'utilise aucun subterfuge, il ne se fait pas passer pour autre chose que ce qu'il est.
Rien n’est pire pour un pervers narcissique que de constater que ses efforts pour se faire mousser ne fonctionnent pas. Un pervers narcissique aime dominer, s'il ne peu dominer, il devient mauvais.

Il es beaucoup question aussi de musicothérapie et d’hypnose – je ne suis nullement opposée à ces deux concepts pour soutenir les malades, bien au contraire.
Mais ici c’est utilisé par quelqu’un qui n’est pas du tout stable et les utilise pour satisfaire son moi personnel. 

Dès le début de l’histoire, on sait que le drame va éclater. Il s’agit d’un roman, une fois encore de chronologie inversée – style qui semble devenir à la mode dans l’écriture actuellement.

Je ne regrette pas avoir lu « Le complexe d’Eden Bellwether », mais je n’ai pas trouvé le roman extraordinaire, comme je l’ai lu dans certaines critiques sur des sites comme babelio ou goodreads.
Le roman a un défaut à mes yeux, il est trop long. Mais cela est peut-être dû à la chronologie inversée, l’histoire est construite comme un thriller, mais on tourne en rond avant d’y arriver.

Cependant j’ai eu le plaisir de découvrir un compositeur et musicien baroque, auteur de théories musicales sur la musicothérapie justement => Johannes Mattheson.

d'autres avis sur ce roman chez critiqueslibres, cecileSblog, lewerentz-lenezdansleslivres, anne-desmotsetdesnotesyspaddaden,  

Johann_Mattheson

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Commentaires
C
Tu m'as rappelé cette lecture. J'avais pas aimé Eden. Après, mon avis était plus positif que le tien. J'ai toujours le second roman de l'auteur dans ma PAL en plus ...
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D
Bonjour shehrazade2000, à part Oscar, le seul personnage sympathique de l'histoire, j'ai trouvé les autres personnages antipathique, Eden Bellwether en tête. C'est pourquoi, je n'ai pas trop apprécié ce roman malgré son prix du roman Fnac. Bonne journée.
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T
Pas trop fan de la chronologie inversée, et encore moins des pervers narcissiques, je vais passer sur celui là, de toutes les façons j'ai du stock en attente ;)
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M
J'ai du mal à aimer les romans autour de la musique mais j'avais bien aimé celui-ci. Un bon souvenir... Effectivement pas éloigné de ce que fait Donna Tartt
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M
Il est dans ma PAL ! J'ignorais (ou j'ai oublié ? ) qu'on le comparait à "The secret history" (un de mes romans cultes d'ado ;-) ) ni qu'il était question de pervers narcissique. Il devrait me plaire !
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