MESSALINA, VENERE IMPERATRICE, de Vittorio Cottafavi

Le règne de Caligula s’est terminé dans le sang, comme celui de la plupart des empereurs romains (Terry Deary en a fait un bouquin à hurler de rire – enfin pour le lecteur, car les empereurs hurlaient plutôt de mal).  Claude lui succède, un homme mis là un peu par ironie de la part des prétoriens – cependant, il lui faut assurer sa succession et on lui conseille d’épouser la jeune Valeria Messalina, une vestale de noble naissance. Que Claude ait 47 ans de plus que la donzelle a peu d’importance.

Peu avant d’être la nouvelle épouse de Claude, Valeria Messalina vit en recluse avec les autres vestales et un jour capte les regards et le cœur du jeune (et beau) centurion Lucius Maximus, qui doit partir pour l’Arménie avec sa légion. Pendant ce temps, Valeria épouse Claude et devient Messaline.

Lorsque Lucius revient, il cherche la belle et « pure » (hem hem) Valeria, et la retrouve sous le nom de cette Messaline que les Romains méprisent et insultent car elle est devenue particulièrement cruelle, tournant Claude autour de son petit doigt. (Quoi, ça vous étonne : le  type a 48 ans de plus  que sa femme, vous pensez qu’il ne ferait rien pour lui plaire ? allons allons, un peu de sérieux !).

Messaline prétend n’avoir jamais cessé d’aimer Lucius – elle ment de toute façon comme elle respire et n’hésite pas, par ailleurs, de mentir afin de le séparer de ses meilleurs amis.

Lucius, qui a totalement succombé aux charmes de la belle malgré sa cruauté, sent bien qu’il est sur un pente glissante, d’autant plus que la belle impératrice est de plus en plus cruelle vis-à-vis du peuple et des courtisans qui rêvent de se débarrasser d’elle. Elle décide de se débarrasser de Claude et fomente un complot avec un autre amant, Caius Silius.

Heureusement, Lucius va enfin se ressaisir et  sauvera son empereur, puis trouvera la rédemption dans l’amour d’une jeune chrétienne qui n’a pas sa langue en poche.

J’adore les peplums, ce n’est pas nouveau –  dès que j’ai l’occasion de m’en procurer,  je saute là-dessus à pieds joints = beaux mecs musclés en jupette, l’histoire totalement malmenée autour d’une historiette de roman-photo. Rien de plus rigolo dans  des moments un peu sombres.

Lorsque j’ai découvert que l’on rééditait l’un de ceux illustrant la vie de la célèbre Messaline, celle que l’on surnommait la « putain de Rome », et surtout la version de Vittorio Cottafavi, je me suis dit = ça c’est pour moi ! et ça l’était. Je n’ai pas arrêté de rigoler pendant toute la durée du film. 

Inutile de dire que Cottafavi se moque totalement de la vérité historique, son but est de divertir et de faire croire que malgré toute son ambition, Valeria Messalina était capable d’aimer quelqu’un.

Déjà, si elle était vestale, il était ridicule d’imaginer qu’elle puisse se marier – évidemment, vous me direz = un empereur, c’est autre chose que le premier quidam venu. Soit !

Ce qui est amusant d’ailleurs est ce que Cottafavi dira du personnage historique de Messaline = « elle ne m’intéressait pas du tout, d’ailleurs son cas était pathologique ! C’était une détraquée. Ce que je désirais montrer dans mon film était la manière dont vivaient les Romains à cette époque. » (source de l’info = Peplum).

Je ne suis pas totalement convaincue qu’il ait montré les Romains tels qu’ils vivaient en réalité – les images sont tout de même très « propres », par rapport à la vérité historique, mais soit on est en 1959 ici – on n’a pas encore l’habitude des docu-fictions. Et Cottafavi transforme une nymphomane assoiffée de sang en une midinette fleur bleue, ce qui n’est d’ailleurs pas totalement faux paraît-il, car elle n’était pas intelligente du tout. Elle avait 15 ans au moment où elle épousa  Claude et 23 lorsqu'ele mourut. Tous les historiens s’entendent à dire « qu’elle était plus bête que méchante » - possible, mais en attendant, il y a quelques-uns qui pâtirent de cette bêtise en étant tout simplement tués.

Certains historiens prétendent qu’une impératrice romaine n’aurait jamais pu s’adonner à tant de vices, comme ceux attribués à Messaline. Soit, je ne suis pas là pour rectifier l’Histoire, d’ailleurs je préfère ce que l’on dit d’elle dans les peplums, au moins on s’amuse !

Elle  a inspiré pas mal de réalisateurs – mais ici elle est   interprétée par la jolie Belinda Lee, qui eut une vie fort brève et qui était  au demeurant une bonne actrice – même dans des peplums.

Spyros Focas est Lucius Maximus, le bellâtre. L’empereur Claude est joué par Mino Doro, et franchement il n’a pas l’air très convaincu par son rôle ! Son secrétaire et favori, Narcissus, est joué par Giulio Donnini,  un peu trop maquillé.

Arturio Dominici interprète le complice de Messaline, Caius Silius, dans le complot contre Claude.

Arianna Gialli interprète la chrétienne Silvia. Et dans le rôle d’un jeune homme venu pour assassiner Messaline – mais qui va avoir une drôle de surprise – on trouve un tout jeune Giuliano Gemma

On a droit  à quelques amusantes chorégraphies, lors du mariage de Claude et Messaline – y a pas à dire mais ces empereurs savaient s’amuser – mon mariage, pourtant très gai,  ne fut pas une telle orgie (soupir soupir).  Une autre scène d’orgie tourne au massacre, par contre, là j’avoue que j’ai été assez surprise par la scène, on se croirait dans un film de vampires.

Les costumes et décors sont très beaux, tout carton pâte pour ces derniers, mais c’est l’un des charmes du peplum.

Ils s’y sont mis à quatre pour le scénario – là j’ai quand même été bluffée, car le scénario tient sur un timbre-poste. En fait les peplums furent les films de fin de carrière de Vittorio Cottafavi – après l’échec commercial de l’un d’eux, il se tournera vers la mise en scène en télévision.

Comments

[niki]

certains réalisateurs exigent parfois que les actrices perdent du poids pour un tournage - quant à l'anorexie, ce sont surtout les jeunes mannequins qui en souffrent à cause des exigences de la mode, mais heureusement il y a un courant qui s'oppose à ces diktats

[noisette27]

c'est ça qui est bien dans les peplums anciens, onpeut mater le corps des comédiens supers musclés!! crois tu qu'avec ceux de maintenant ils pourraien tjouer dans des peplums hein? dis moi ils sont tellement fluets! comme je te l'avais évoquée une fois, je crois que c'était avec toi, au sujet de l'anorexie, les nouvelles comédiennes sont anorexiques via les exigences des réalisateurs, (j'avais lu un article sur l'anorexie)les femmes étaient obligées de maigir parceque de plus il ne fallait pas qu'elles soient trop lourdes pour leurs partenaires maigrelets! tu te souviens des richard burton, clark cable marlon brando une autre trempe de vrais mecs!eux avaient plus leurs places dans ce style de films

[niki]

non ! tu ne savais pas ? c'est une des bonnes femmes qui a la pire réputation de toute la rome antique - quoique livia, l'épouse d'auguste ou agrippine, la femme de claudius, c'est pas triste non plus ! MDR

[Manu]

Ah mince, moi qui espérait découvrait ce qu'est une "messaline" :-D

[niki]

j'ai déjà été en écosse = en 2 semaines, pas un seul type en jupette ! ;o)