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mon bonheur est dans la ville
8 janvier 2011

SANGUE MARCIO, d'Antonio Manzini

sangue_marcio

Les enfants Sini, Pietro et Massimo, étaient des garçons heureux, élevés par un père aimant, dans une très belle propriété, avec tennis et piscine. Ils vont dans l’une des meilleures écoles de la ville, ils ont des amis. Massimo, l’aîné, est assez violent mais il est l’idole de son jeune frère.

Une ombre au tableau : la mésentente de leurs parents, leur mère est limite alcolo, et passe le plus clair de son temps au lit et ensuite dans les boutiques de mode. Mais l’amour de leur père compense tout ça.

Puis, un jour, tout bascule = le père est arrêté par la police ; les titres à la une des journaux le surnomment « Le Monstre des Cinque Terre ». Tout d’abord, les jeunes garçons restent auprès de leur mère ; comme ils ont tout perdu, ils n’ont plus de belle villa, ni de beaux jouets, ni d’amis – et on les change d’école. Leur mère s’est trouvé un emploi, mais continue à boire plus qu’il ne faut tant elle vit dans la honte.

Alors que Massimo est parti étudier l’anglais à Londres, leur mère se suicide et c’est le jeune Pietro qui la trouve. Après cela, Massimo est envoyé auprès d’un oncle chez qui il se mettra à travailler dès qu’il aura l’âge requis. Quant à Pietro, il est placé dans une institution religieuse et là, il va vraiment déguster.

Les deux frères se retrouveront plusieurs années plus tard. Pietro Sini est devenu un journaliste – rubrique faits divers, quant à Massimo il est devenu inspecteur de police. Pietro est seul, ne cherche aucun contact avec ses semblables, il n’a besoin de personne et ne veut personne, mais est enchanté d’avoir retrouvé Massimo. Qui est profondément malheureux en ménage.

Pendant ce temps, un tueur en série sévit en ville. Quatre jeunes femmes blondes ont déjà trouvé la mort, étouffée par un sac plastique, le vagin cousu de fil. Pietro doit couvrir les faits pour son journal, pendant que Massimo enquête.

Que voilà un roman qui commence sur une note gentille pour sombrer peu à peu dans la honte, la douleur, le tragique. « Sangue marcio » signifie « sang pourri », ce qui évoque aussi des liens familiaux sombres et troubles, une hérédité peut-être, qui sait ?

En tout cas, ce thriller passionnant a des accents glauques, parfois difficiles à encaisser. Il tient toutefois en haleine jusqu’au bout, on se demande qui est le tueur en série et comment l’inspecteur Massimo Sini va pouvoir le découvrir, comme l’espère son frère le journaliste Pietro.

Le personnage de Pietro Sini met fortement mal à l’aise par sa froideur à l’égard de tous ; ses souffrances l’ont amené à ne plus rien vouloir ressentir, même les corps des victimes qu’il observe en qualité de journaliste, pendant que son collègue prend des photos, ne l’émeuvent pas un seul instant.

Quant à son frère, Massimo, il nage tellement dans les problèmes personnels que l’on se demande ce qu’a bien pu devenir le jeune garçon capable de se sortir de bien des  situations difficiles.

Une fois de plus, avec ce personnage, on réalise que le métier de policier n’est vraiment pas compatible avec une vie personnelle épanouie.

Son épouse n’est pas non plus un exemple de compréhension et j’avoue avoir éprouvé peu de sympathie pour elle.

L’auteur a dit, à propos de ce premier roman, avoir voulu exploré ce que le côté le plus sombre de l’âme humaine – là, c’est réussi.  Quelques scènes très réalistes m'ont mise assez mal à l'aise.

On ne sort pas particulièrement joyeux après cette histoire que j’ai appréciée d’abord parce que le roman est écrit dans un italien simple mais beau, sans être trop littéraire.

Ensuite l’intrigue est suffisamment bien ficelée pour le rebondissement qui amène à la découverte du tueur,  mais une fois encore je me suis dit = « Et si c’était lui ?» - et j’avais deviné.

Toute l’ambiance du roman est sombre et froide à partir du moment où la vie des enfants Sini bascule.

Ce qui m’a un peu déroutée tout de même est le passage dans le récit de la 1ère personne à la 3ème sans transition, par moment je ne savais plus si c’était Pietro Sini qui raconte cette histoire ou si on est dans la narration classique.

Antonio Manzini est acteur et scénariste. Il a joué dans des productions théâtrales, télévisées et cinématographiques. Il a écrit, en collaboration avec Niccoló Ammaniti, une nouvelle qui a été insérée dans un recueil où l’on trouve aussi des écrits d’Andrea Camilleri, Giogio Faletti, Carlo Lucarelli et quelques autres.

« Sangue marcio » est  son premier roman qui paraît écrit comme un scénario de film.

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Commentaires
N
c'est très glauque - pas "roman jeunesse" du tout - et ce n'est pas traduit en français, j'ai chercher partout mais sans succès
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L
ça à l'air pas mal glauque, j'ai besoin en ce moment de lectures légères genre roman-jeunesse mais je note, je note.<br /> Bonne année Niki<br /> <br /> Le papou
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N
faut pas écouter tout ce qu'on raconte !<br /> je ne suis pas non plus la seule cliente de ce resto :D
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N
oh shocking ! d'ailleurs ce serveur-là a quitté et est remplacé par deux charmants et sympathiques jeunes gens = une fille et un garçon
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T
quand elle va draguer le serveur plutôt ;)
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