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mon bonheur est dans la ville
11 mai 2010

FOLLOW ME QUIETLY, de Richard Fleischer & Anthony Mann

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Titre français : Assassin sans visage

Scénario de Lillie Hayward sur une idée originale d’Anthony Mann, qui participa à la réalisation

i_17235_5Sous une pluie battante, Ann Gorman journaliste d’investigation attend le lieutenant Grant qui est sur la piste d’un tueur en série se surnommant « Le Juge ».

Alors que l’assistant du lieutenant discute avec la jeune femme, le lieutenant arrive et est tout sauf aimable – lui, la presse il ne la supporte pas, et il est misogyne en sus.

i_17235_1Quelques secondes après cet échange de propos peu mondains, on prévient les policiers que « Le Juge » a frappé à nouveau – il semble ne pas aimer la presse non plus car il a jeté un rédacteur en chef d’un quotidien par la fenêtre.

L’homme, gravement blessé, a pourtant encore le temps de dicter un éditorial à son adjoint : il est le seul être vivant (pour pas longtemps d’ailleurs) a avoir VU le visage du tueur.  Car « Le Juge » est un assassin sans visage qui frappe uniquement par temps de pluie (il aurait un de ces boulots ici en Belgique !).

Le rédac’chef est tellement pressé de raconter son histoire pour faire « la une » de sa gazette, qu’il en meurt et du coup, aucun indice possible pour la police. Ce ne sont pas les petites preuves matérielles qui manquent (cheveux, chapeau, taille, etc), mais aucune de ces preuves ne les aide à arrêter le coupable.

assassin_sans_visage2Inutile de dire que le supérieur de la police n’est pas content – depuis plusieurs mois, le tueur a déjà étranglé six personnes et toujours aucune piste valable. A chaque fois, une lettre signée du « Juge » est retrouvée sur les victimes, dans laquelle il confirme qu’il va supprimer « tout le mal de la surface de la terre » (y en a qui ne rechignent pas à la tâche).

L’homme devient particulièrement nerveux les jours de pluie et voit en elle un ordre venant d’en haut afin de nettoyer la ville de ses péchés (encore heureux que l’histoire ne se passe pas en Belgique, imaginez un peu l’effet sur mes concitoyens s’ils étaient perturbés à ce point-là les jours de pluie.)

Le moins que l’on puisse dire est que le lieutenant Grant s’immerge dans son travail au point d’en perdre le sommeil (ce qui recoupe ce que Ian Rankin disait du boulot ingrat des policiers et des difficultés dans le privé – voir « Let it bleed »). Il fait de cette enquête une affaire personnelle, d’autant plus que le tueur nargue la police par des lettres anonymes.

Le lieutenant est particulièrement agressif avec la journaliste qui tente de le persuader de lui parler, d’informer le public – apparemment, cette jeune femme ne sait pas que presse et police ne s’entendent pas.

18644552_jpg_r_760_x_f_jpg_q_x_20060606_062545Un dernier indice – décelé grâce à Ann la journaliste - va toutefois mettre les policiers sur une piste valable.

A la vision de « Follow me quietly » datant de 1949, on réalise que du chemin a été fait – au cinéma - par la police pour les preuves – désormais les preuves réunies par le lieutenant Grant mèneraient immédiatement au coupable grâce à l’ADN. Ici rien de tout cela, les preuves sont gentiment mise dans une vitrine où Harry Grant peut se torturer à les regarder puisqu’elles lui sont inutiles.

Ce film noir est tourné comme une sorte de docu-fiction, où les méthodes policières sont mises en évidence = recherche de preuves, arrestation de suspects, analyse d’éléments relatifs à l’enquête.

Le lieutenant Grant est joué par William Ludigan, parfait exemple du WASP,  que je n’ai personnellement pas trouvé fort convaincant en policier obsédé par le criminel qu’il veut absolument mettre sous les verrous. Il est toutefois i très séduisant.

J’ai préféré, et de loin, l’acteur Jeff Corey qui interprète le sympathique sergent Collins, assistant de Grant, apporte une touche d’humour caustique à l’ensemble du film – cet acteur fut mis sur la liste noire des activités soi-disant anti-américaines de McCarthy ; pendant ces années noires où il ne put plus tourner, Corey devint professeur d’art dramatique et donna cours à des jeunes aspirants comédiens comme James Dean, Jane et Peter Fonda, Richard Chamberlain, Anthony Perkins, Leonard Nimoy, Robin Williams, etc.

La réputation de qualité de son enseignement n’était plus à faire lorsque finalement en 1962 il put reprendre ses activités de comédien ; on le retrouva au cinéma et à la télévision, il y devint un spécialiste des films de sci-fi.

i_17235_2La jolie journaliste, bien décidée à obtenir un « papier », est interprétée par Dorothy Patrick, une actrice répondant aux critères de la fille sympa dans un film noir (blonde, bien faite,  du caractère et de l’humour).

Charles D. Brown interprète le chef Mulvaney, qui voudrait des résultats et que tout le monde puisse enfin dormir en paix, à commence par lui. Ce film sera le dernier de cet acteur qui fut paraît-il très célèbre sur la scène de Broadway.

220px_RFleischerImageLe réalisateur Richard Fleischer commença sa carrière dans le film noir, mais est aussi célèbre pour des films d’action comme « 20.000 Lieues sous les mers », « Vikings », « Tora Tora Tora ». C’est aussi lui qui réalisa ce magnifique film d’anticipation « Solyent Green », un véritable film culte de science-fiction. Et on lui doit aussi malheureusement « Conan » et « Red Sonja » (nobody’s perfect !).

anthony_mann_2Son co-réalisateur sur « Follow me quietly » est Anthony Mann, bien connu pour ses westerns qui subirent d’ailleurs fortement l’influence du film noir, dont Mann était un aficionado. Il fut le premier réalisateur sur « Spartacus » avec Kirk Douglas, mais céda le flambeau à Kubrick pour clash de personnalité avec Douglas qui avait décidé de se mêler de la mise en scène.

Il faut aussi noter une vedette particulièrement présente à travers tout le film : la pluie ; sans elle il n’y aurait d’ailleurs pas d’histoire. (J’aurais quand même bien voulu voir l’état du studio après les scènes de pluie.)

Petit détail amusant, au début du film, la journaliste attend quelqu’un sous une pluie battante et parvient à ne pas avoir la moindre goutte d’eau sur le chapeau, sur l’imper et sur le visage !

Quant à sa coiffure, inutile de dire qu’elle reste impeccable – vous et moi, aurions les tifs dans les yeux, collés au visage et plats à pleurer, elle pas : blonde, ravissante et très joliment coiffée. Même chose lorsque le lieutenant entre dans le bistrot – bon lui n’est pas une blonde ravissante – mais il fait semblant de secouer la pluie de son trench, qui n’a jamais vu une goutte d’eau de sa vie !

Au point de vue des décors, le film répond à l’un des critères absolu du « noir », tout est tourné en studio, même l’impressionnante fin qui se situe sur les passerelles d’une raffinerie.

Pour une fois, j’ai trouvé le titre français mieux adapté à l’histoire que le titre original.

Le film est particulièrement court = à peine une heure. Il comporte toutefois une invraisemblance majeure (mais il y en a une autre qui n’est pas mal non plus), que je ne dévoilerai pas mais qui est franchement exagérée même pour un film noir. Par contre, la volonté obsessionnelle du flic désireux de capturer le tueur est bien montrée. Et le placard aux « trophées » est plutôt surprenant.

follow20me20quietlyNéanmoins, vous l’aurez peut-être compris, j’ai eu quelques difficultés à prendre ce film au sérieux, malgré ma grande histoire d’amour avec le « film noir » ; je ne suis d’ailleurs pas la seule, le New York Times en son temps a trouvé le film rempli de clichés qui heureusement ne dure qu’une heure car dénué du moindre sens.

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Commentaires
N
je dois dire que c'est un film qui m'a vraiment fait rire par son côté "clichés" mais aussi par certaines invraisemblances<br /> l'étude des "classiques du cinéma" réserve parfois quelques surprises
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M
J'adore tes commentaires plein d'humour entre parenthèses !
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N
joelle, si tu n'as pas l'occasion de le revoir, fais moi confiance, tu ne rates pas grand chose, sauf une partie de franche rigolade comme moi.
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J
Je ne suis pas sûre que j'ai vu celui-ci ou alors je n'en ai gardé aucun souvenir ! Je note ... de toute façon, cela ne me dérange pas de revoir les films si je m'aperçois en le regardant que les souvenirs me reviennent ;)
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