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mon bonheur est dans la ville
13 mai 2010

THE MOST DANGEROUS GAME, d'E.B. Schoedsack & Irving Pichel

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Titre français = Les chasses du comte Zaroff

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Producteur associé = Merian C. Cooper, co-directeur de « King Kong » avec Ernest B. Schoedsack

Scénario de James Ashmore Creelman, adapté librement d’une nouvelle de Richard Connell

8606__79674413_8924354577_oA bord d’un yacht, des amis discutent de la chasse et notamment des prestations de Robert (Bob) Rainsford, aventurier, chasseur et écrivain. L’ami médecin de Rainsford lui fait remarquer que la plaisir de la chasse n’est certainement pas partagé par les animaux, ce que nie le chasseur, convaincu que le tigre s’amuse aussi dans la partie de chasse (surtout lorsqu’on l’abat je suppose ?).

Le capitaine du bateau est préoccupé, des balises sont situées au large d’une île, et ne sont pas au bon endroit par rapport à la carte. Le propriétaire du yacht ne tient pas compte des craintes du capitaine et l’enjoint à poursuivre la route malgré tout. Ce qui devait arriver arriva = le yacht s’échoue sur les récifs. Le seul survivant est Robert Rainsford.

Après avoir nagé jusqu’à l’île, il aperçoit un château-fort ; lorsqu’il y arrive, il est reçu par un cosaque à la mine plus que patibulaire, qui ne répond à aucune de ses questions. Arrive alors le propriétaire qui se présent : comte Zaroff, russe ayant fuit la révolution et ayant acheté cette petite île – il y est arrivé avec des serviteurs tous dans le style de cet Ivan, qui flanquerait la trouille à n’importe qui.

Zaroff invite Rainsford à rester dans son château jusqu’à ce que le bateau à moteur de Zaroff soit réparé ; dans le salon se trouvent Eva et Martin Trowbridge, eux aussi rescapés d’un naufrage précédent. Ça fait beaucoup de naufrages en peu de temps, non ? Alors que Martin use et abuse de la vodka et pendant que Zaroff est au piano, Eva murmure à Robert que ce que raconte le comte est faux et lui montre les molosses affamés au bas de la fenêtre. De plus, leurs compagnons d’infortune ont disparu un par un depuis le naufrage, après avoir « visité » la salle des trophées du comte. Ce même soir, le frère d’Eva est « invité » à visiter la salle lui aussi et on le ramène dans la nuit, en très mauvais état (mort quoi !).

8606__79688862_26ee5534d7_oAprès avoir découvert le secret du comte Zaroff, Bob Rainsford exige qu’il les laisse partir ; Zaroff lui propose alors de devenir la proie, celui que le chasseur poursuit – s’il réussit à lui échapper, il pourra partir et emmener Eva. Il a jusqu’à l’aube pour réussir.

« The Most dangerous game » est classé dans la catégorie « horreur » - une horreur digne des films de la Hammer, car au lieu d’avoir peur, je n’ai pas arrêté de glousser et de rire.

Il est évident que Zaroff est complètement allumé, et son regard halluciné  est supposé nous faire trembler de peur lorsqu’il regarde vers le spectateur. En fait ce regard ressemblerait plutôt à celui d’un hypnotiseur fou et franchement au lieu de craindre ce psychopathe, je n’ai pas arrêté de glousser.

Je n’ai décidément pas de chance ces jours-ci avec les « classiques du cinéma ».

Most_Dangerous_Game_hunterLe spectateur devine rapidement que Zaroff a une case en moins et un fusil en trop et que le chasseur va faire les frais des délires du comte.

8606__350Zaroff est interprété avec maestria par Leslie Banks, un acteur anglais célèbre dans le West End londonien (quartier des théâtres). Il passera l’Atlantique sur les conseils d’un copain et tournera, entre autres, avec Hitchcock sur sa première version de « The man who knew too much ». Après Hollywood, il montera sur les scènes de Broadway à New York.

8606__mccrea_joel__most_dangerous_game_the__01Joel McRea, le chasseur sachant chasser (et qui « chera chaché »), est un acteur dont la filmographie s’étendra sur 50 ans de carrière ; qui tournera dans un chef d’œuvre comme « Sullivan’s Travels », mais après le succès remporté par son rôle dans « The Virginian », on le trouvera surtout dans des westerns – l’un des plus connus sera « Ride the high country » de Sam Peckinpah, avec son compère et ami Randolph Scott, lui aussi spécialiste des westerns. Au début de sa carrière il tournera aussi dans un film d’espionnage d’Alfred Hitchcock.

8606__79582961_a1a9001754_oLa ravissante Fay Wray, à qui on ne demande rien que d’être jolie et d’hurler (c’est un film d’horreur, ne l’oubliez pas), interprète son rôle à la perfection : en dehors de quelques lignes, elle hurle à la perfection. Ces hurlements, qu’elle reprendra d’ailleurs dans « King Kong », lui valurent le surnom de « scream queen » - reine des cris (jeu de mots sur « screen queen » - reine de l’écran).

250px_Robert_ArmstrongFay Wray et Robert Armstrong, qui interprète son frère dans « The Most … », lorsqu’ils n’avaient pas de scène dans ce film-ci, partaient sur le set de tournage de « King Kong », réalisé en même temps (Y pas à dire, à Hollywood on sait comment rentabiliser un tournage !).

Ce n’est d’ailleurs pas non plus un hasard si des scènes de l’île de Zaroff ressemblent à « Skull Island », l’île de King Kong, puisque les films ont été réalisés en même temps – même si « King Kong » ne paraîtra que deux ans plus tard sur les écrans. Les décors de « Zaroff » furent donc récupérés en partie (voilà 2 tournages qui furent certainement peu onéreux mais qui rapportèrent beaucoup d’argent aux studios RKO).

Une fois encore, j’ai été prise de fou-rire lorsqu’après le naufrage et après avoir nagé dans la mer jusqu’à l’île, Rainsford/McCrea débarque chez Banks/Zaroff, avec seulement une manche un peu déchirée, vêtements pas mouillés pour deux sous (seuls ses cheveux ont l’air humide – et encore, avec beaucoup d’imagination) ; de plus lorsqu’il marche aucune trace humide au sol et il n’a même pas l’air épuisé (moi j’aurais nagé toute une nuit, je serais une loque en loques, c’est sûrement pour ça que je ne suis pas une star.)

Le naufrage – TOUT STUDIO - est presque digne de « Titanic » ou du « Poseidon », si on pense à l’époque où le film fut tourné.

jaquette_74185Pour moi le grand intérêt de ce film d’une heure, un classique du cinéma qui m’a vraiment fait ricaner, c’est la discussion à propos du « chasseur chassé – quoique malheureusement cela n’empêche toujours pas les chasses aux tigres, aux éléphants, lions, rhinocéros, ni la chasse aux animaux marins, etc. qui sont des espèces en voie de disparition.

Ce qui me réjouit toutefois, c’est que lorsqu’il ne restera plus d’animaux, il restera toujours les hommes - ils pourront alors se prendre pour le comte Zaroff et s’amuser à chasser leurs congénères. Juste retournement de situation.

Et ça me fait penser à tous ces messieurs de la campagne qui – sous prétexte de prendre l’air - partent au petit matin chasser le lièvre ou d’autres animaux qui ne leur ont rien fait = ont-ils donc si peur des lièvres ? à moins que les lièvres aient un fusil, ce serait donc de la légitime défense ?!…

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Commentaires
N
c'est gentil de me rendre visite, j'espère que tu vas bien ;)<br /> je suis une grande fan du cinéma en noir & blanc
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S
J'adore aussi ces regards et expressions issus encore du théatre, et le noir et blanc qui s'associe tellement bien à ce genre de film!!
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N
c'est tout à fait exact, joelle - cette façon de jouer du regard et de jouer avec le noir et blanc et les ombres - un héritage direct de l'expressionnisme allemand - ne se retrouve plus désormais et c'est bien dommage
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J
J'adore les regards et les jeux d'éclairage qu'on ne retrouve plus vraiment dans les films actuels ! C'est très kitsch mais nullement effrayant :) mdr !
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N
pourtant c'est bien mcrea jeune :o)
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