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mon bonheur est dans la ville
18 décembre 2009

THE CURSE OF THE CAT PEOPLE, de Robert Wise

jaquette_197561

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Co-réalisé par Gunther von Fritsch, qui se retira assez rapidement de la réalisation pour des raisons pour des raisons de non respect des délais

Titre français = La Malédiction des Hommes-Chats

15923__s_curse1Amy Reed est une petite fille charmante, qui va bientôt fêter son sixième anniversaire ; elle est timide et rêveuse et n’a guère d’amis parmi ses petits compagnons de classe. Seule son institutrice la comprend et tente de la faire comprendre à ses parents, au père surtout qui est fort inquiet.

Oliver Reed redoute qu’il arrive à sa fille la même chose qui arriva jadis à sa première épouse, elle aussi marquée par une légende qui la fit sombrer dans la démence. Alice, sa nouvelle épouse, tente mais en vain de lui faire comprendre qu’Amy est leur fille à tous deux et qu’Irena n’a pas de liens avec l’enfant.

220px_Simone_Simon_in_The_Curse_Of_The_Cat_People_2Un jour que des petites filles avec qui elle espérait jouer la laisse en arrière, Amy arrive à la maison des Farren, une maison à l’aspect inquiétant. D’une fenêtre, une voix appelle Amy et lui jette un mouchoir dans lequel se trouve une bague.

En montrant la bague à leur domestique Edward, celui-ci lui raconte que c’est peut-être une bague magique qui réalise les vœux. Du coup Amy souhaite avoir une amie et ce vœu est exaucé. C’est sous la forme d’Irena, douce et tendre avec elle, qu’Amy a une amie qui l’aime et la comprend.

250px_Curse_of_the_Cat_People_screenshotA Noel cependant, alors qu’Amy « offre » son cadeau à son amie imaginaire, le père s’énerve une fois encore et la punit. Irena décide alors de ne plus apparaître parce qu’elle ne veut pas faire de tort à la petite fille. L’enfant, désespérée, quitte la maison à la poursuite de son amie.

La neige s’est mis à tomber et Amy se réfugie dans la maison des Farren ; la vieille dame veut alors protéger l’enfant de la femme qui se dit sa fille et qui lui veut du mal, pendant que les parents affolés cherchent leur enfant.

Bon, c’est simple  = « The Curse of the Cat People » (en français « la Malédiction des hommes-chats ») n’a rien d’une malédiction et encore moins d’hommes-chats. Il est parfaitement évident que pour des raisons de tiroir-caisse uniquement, cette histoire qui au départ devait s’intituler « Amy & her friends » (« Amy & ses amis »), se retrouve soudain à être une soi-disant suite à « Cat People ».

C’est dingue non ? Typique exemple de publicité mensongère.

200px_The_Curse_Of_The_Cat_People_trailerLa seule chose qui relie les deux films sont les personnages interprétés par les mêmes acteurs, du moins en ce qui concerne les parents de l’enfant et son amie imaginaire qui a la forme d’Irena, venue comme une fée d’un lieu imaginaire où elle retourne après avoir sauvé la petite fille et l’avoir réconciliée avec son père.

Une fois de plus les studios RKO basaient la publicité du film sur « l’horreur », or il n’y a rien d’horrible dans ce conte fantastique sur une enfant n’arrivant pas à faire la différence entre l’imaginaire et réalité, c’est l’histoire d’un drame tendre et touchant d’une enfant avec qui d’autres enfants refusent de jouer en raison de sa manière de rêver tout éveillée, ce qui la rend « bizarre »…

(Je ne sais pas si vous avez déjà constaté à quel point on est « bizarre » aux yeux des autres lorsqu’on n’est pas fait sur le même modèle qu’eux - c’est un problème que je connais bien, encore maintenant).

Tout le monde s’amuse à raconter des légendes à cette petite fille et puis s’étonne qu’elle les prenne au sérieux tant son imagination à elle est vive.

De plus, avec un père comme le sien, pas étonnant qu’elle veuille échapper à la réalité ; il est le prototype de l’incohérence = il lui raconte des histoires – comme celle d’un arbre magique qui est une boîte aux lettres – et puis il s’étonne que la gamine adore imaginer plein de choses. Et il l’enguirlande en plus ! Chouette comme père.

Ensuite, comme si ça ne suffisait pas de l’enguirlander pour ce que LUI raconte, pratiquement immédiatement après il lui dit de souffler les bougies de son goûter d’anniversaire et que tous ses rêves se réaliseront !

Déjà insupportable en qualité de mari de l’émouvante Irena qu’il ne comprenait pas, il remet ça avec la fille qu’il a eue avec sa nouvelle épouse, Alice.

L’acteur Kent Smith était déjà peu sympathique dans le premier film, ça ne s’améliore pas ici bien que l’on tente de présenter le personnage comme « positif » ; l’acteur a surtout l’air totalement mal à l’aise dans le rôle.

Quant à Jane Randolph qui interprète son épouse et la mère d’Amy, elle passe le plus clair de son temps à se tordre les mains et à implorer son mari de comprendre leur fille.

Finalement l’un des personnages les plus positifs est l’institutrice, Miss Callahan, qui a étudié la psychologie enfantine et qui comprend les problèmes de la petite fille. Elle est interprétée avec naturel par Eve March.

La petite Amy Reed est jouée par Ann Carter et je reconnais que malgré les tentatives d’être naturelle de l’enfant-actrice, j’ai tout de même beaucoup de difficulté à l’encaisser. Ceci dit il y a de nombreux moments où la petite fille n’a pas l’air d’être un petit « singe savant ».

15923__18445341Les personnages les plus naturels, mais aussi les plus émouvants et pathétiques sont la vieille actrice Julia Farren, magistralement interprétée par Julia Dean ; elle donne un accent très vrai à cette vieille dame, perdue dans son monde à elle, pour qui l’enfant est un moment de bonheur, ce que jalouse Barbara Farren.

Cette Barbara est la jeune femme qui s’occupe d’elle, se disant sa fille, ce que nie sans arrêt la vieille dame, prétendant que sa fille Barbara est morte à 6 ans.

Il faut voir la souffrance sur le visage d’Elizabeth Russell pour regretter que cette actrice n’interpréta pas plus que quelques seconds rôles. En fille qui souffre du rejet de sa mère, probablement à cause de la démence de celle-ci, elle est réellement excellente.

Irena, l’amie imaginaire, a les traits de Simone Simon, comme dans « Cat People » ; elle est aussi douce et charmante que dans le premier film et ne veut que du bien à l’enfant.

Le film « Cat People » avait relancé les finances des studios RKO qui étaient en fâcheuse position à l’époque, du coup il fallait une suite à cette histoire – dans les deux cas, la publicité des studios insistait sur « l’horreur », alors que dans les deux cas il s’agit de drames fantastiques et très humains.

On y parle aussi beaucoup de la « Légende du chevalier sans tête », qui marque l’imagination de la petite Amy, notamment le soir de Noel où tout va se jouer.
Superbement photographié en noir&blanc, le film joue sur les ombres et les lumières, accompagnées de la musique du film qui ajoute à l'ambiance inquiétante.

Il est aussi question dans le film du livre « The Inner World of Childhood », écrit par la psychologue Frances Wilke ; ce livre existe réellement et fut même préfacé par C.G. Jung.

Le producteur Val Lewton disait avoir mis beaucoup de ses souvenirs d’enfance personnels dans le scénario écrit avec DeWitt Bodeen.

Les gros bonnets du studio malheureusement obligèrent le réalisateur a intercalé des petites scènes sans aucune importance dans l’histoire, mais par contre firent couper des scènes quasi indispensables à la compréhension.

200px_CurseofthecatpeopleActuellement le film est cité en exemple pour son expression sur la psychologie enfantine et de la poésie et des dangers de l’enfance ; alors qu’il ne remporta pas, à sa sortie, le succès de « Cat People », il a gagné peu à peu le statut de culte ; il est désormais utilisé dans les cours de psychologie dans les universités.

200px_RkoLa RKO était un petit studio, « petit » par rapport aux grosses machines hollywoodiennes ; elle était célèbre pour ses westerns et ses excellents films noirs de série B ; ses deux directeurs de productions les plus connus furent d’abord David O. Selznick, ensuite Howard Hughes ; ce dernier, ainsi que John Ford et Orson Welles furent des réalisateurs fidèles, ainsi que George Cukor.

Parmi les acteurs de la RKO on retrouve Cary Grant, Robert Mitchum et aussi Fred Astaire et Ginger Rogers, dont les neuf films communs furent tournés par ces studios.

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Commentaires
S
ce serait bien aussi comme pseudo MDR
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T
Miss Naphtaline cela ferai un beau titre de chanson LOL
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S
contente que tu apprécies - j'en connais qui estiment que les films que je regarde et que je chronique sentent la naphtaline LOL
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M
C'est bien que tu aimes les vieux films, ça me permets même de savoir que la plupart de ceux que je regarde sont les remakes d'un bon classique et c'est souvent grâce à toi que je le découvre et la description que tu en donnes est complète. Merci de faire partager. @+
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S
je suppose que tu l'auras compris en te promenant dans ma cinémathèque, j'ai un faible pour les vieux films que je trouve à la médiathèque située pratiquement en face de chez moi - c'est dire si j'en profite pour "visiter" l'histoire du cinéma, d'autant plus que j'ai déjà eu le plaisir de suivre un cours facultaire à ce sujet.
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