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mon bonheur est dans la ville
27 novembre 2009

DOUBLE INDEMNITY, de Billy Wilder

200px_Double_indemnity

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D’après une nouvelle de James M. Cain, inspirée par un fait réel

Scénario de Billy Wilder & Dashiell Hammett

Titre français = Assurance sur la Mort

Un homme apparemment blessé entre dans les bureaux de la Pacific Insurance et y commence une confession = il se nomme Walter Neff, est célibataire, âgé de 35 ans, et a commis un meurtre.

Tout a commencé très simplement, un jour où il s’est rendu chez les Dietrichson afin de renouveler une police automobile. La sulfureuse Phyllis Dietrichson l’accueille en l’absence de son époux ; immédiatement Walter se sent attiré par elle. Ils parlent assurance et de fil en aiguille Neff lui parle d’une assurance-vie.

7831__7831_assurance_sur_la_mort___assurance_sur_la_mort__6Malgré les charmes envoûtants de Phyllis, lorsqu’elle pose de manière innocente une question concernant l’assurance-vie sur son mari, qu’elle tuerait, pourrait-elle s’en sortir ? Walter Neff connaît les rouages de la compagnie, il connaît surtout son supérieur, Barton Keyes qui a une mentalité de pitbull et ne lâche pas une proie s’il est convaincu qu’il y a anguille sous roche.

Néanmoins, l’attirance pour Phyllis  - et pour l’argent – sont plus fortes que tout et Walter, qui ne voulait tout d’abord plus entendre parler de cette histoire, décide d’aider cette femme à liquider son époux, de faire en sorte que cela ait l’air d’un accident afin d’encaisser une « double indemnité ».

Lola,  la fille de Dietrichson, d’un premier mariage, déteste tellement sa belle-mère qu’elle est prête à l’accuser de meurtre, tout comme elle est convaincue que Phyllis a tué sa mère puisqu’elle était son infirmière avant d’épouser le père.

Tout cela commence à fameusement inquiéter Walter Neff qui réalise que commettre un crime, et en assumer les conséquences pour que cela ait l’air du crime parfait, garder son sang-froid et éviter sa complice pendant quelque temps, n’est pas aussi facile qu’il se l’imaginait, même en connaissant tous les rouages d’une compagnie d’assurances et surtout le fonctionnement d’un spécialiste du recouvrement des plaintes comme son patron.

Et puis il y a encore Nico Zachetti, l’ex-petit ami de Lola, dont on ne sait pas très bien quel jeu il joue.

7831__7831_assurance_sur_la_mort___assurance_sur_la_mort__2Comme le dit Barton Keyes : « Elle et son complice sont embarqués dans le même bateau, ils sont condamnés à voyager ensemble. Un aller simple, avec comme port d’arrivée le cimetière ».

vign_jaquette_7831_assurance_sur_la_mort__1aS’il est bien un film qui mérite l’étiquette de film noir c’est vraiment ce « Double Indemnity », les choses y vont mal dès le début, et vont de plus en plus mal au fil de l’histoire basée sur la vie de Ruth Snyder qui avec l’aide de son amant Judd Gray, assassina son époux Albert Snyder qui avait souscrit une très forte assurance-vie avec clause de double indemnité         .

Dans la réalité ils ne s’en sont pas mieux tirés que dans le film !

Fred McMurray est réellement très bon dans le rôle de cet agent d’assurances, beau gosse, baratineur, qui voit là une occasion de se servir des théories de son patron afin de commettre le crime parfait.

La « femme fatale » de l’histoire est Barbara Stanwyck, vénale à souhait, gardant la tête froide à tout instant et manipulant tout son petit monde. Faut-il le dire encore une fois à quel point cette actrice à un jeu formidable ; voilà quatre films que je vois d’elle de manière assez rapprochée et à chaque fois elle interprète un personnage complètement différent d’un film à l’autre, et elle est tout aussi excellente d’un rôle à l’autre.

AA___EDWARD_G_ROBINSON_241800Celui qui apporte une touche humoristique à l’ensemble est Edward G. Robinson, en directeur du service contentieux de la compagnie, qui a un « petit bonhomme au creux de l’estomac » qui lui fait comprendre quand une histoire est fumeuse ou non.

Dès qu’il a l’impression que quelque chose ne marche pas, il a un poids sur l’estomac et il commence à fouiner. Ses remarques sarcastiques, ses envolées à propos des meurtriers qui ne s’en tireront pas aussi bien qu’ils se l’imaginent sont amusantes et convaincantes, pas étonnant que celui pour qui il a de l’affection (Neff/McMurray) commence à se sentir mal.

Dietrichson, le mari est interprété par Tom Powers ; l’acteur ne rend pas l’homme particulièrement sympathique et on comprend fort bien que son épouse ait envie de se débarrasser de lui, de là à le tuer évidemment …

Lola, fille d’un premier mariage, est jouée par Jean Heather qui ne fait pas un trop mauvais travail bien que je l’aie trouvée fort larmoyante ; il est vrai qu’elle vit avec une belle-mère qu’elle déteste,  persuadée qu’elle a assassiné sa mère. Sa belle-mère ne l’aime pas vraiment non plus, et qui plus est son fiancé – qui est du genre rustre avec elle -  la lâche aussi sans lui donner d’explication à tel point qu’elle finit par le soupçonner de complicité avec la femme de son père.

Finalement, c’est un peu grâce à elle que Walter Neff finit par avoir un dernier sursaut de scrupules, mais un peu tard.

Les dialogues de Dashiell Hammett sont souvent sarcastiques et ici il y a quelques conversations qui valent leur pesant de cynisme.

La photographie noir&blanc dans ce film est réellement partie intégrante de l’histoire, les jeux d’ombres et de lumières dans lesquels se déplacent tous les personnages ajoutent vraiment de l’ambiance à un crime sordide commis dans de beaux quartiers. On a parlé de « peinture » noir&blanc, à la manière des tableaux d’Edward Hopper où l’on ressent beaucoup de solitude en fonction des angles de ses ouvrages.

Il paraît que pour satisfaire aux codes de censure, le réalisateur Billy Wilder avait réalisé une fin encore plus morale que celle du film = on voit Neff se diriger vers la chambre à gaz, cependant cette fin a été perdue dans un incendie.

Ce qui m’a fort étonnée a été de lire dans le livret accompagnant le dvd, que les critiques cinématographiques de l’époque n’avait pas du tout apprécié ce film. Franchement, je me demande ce qu’il leur faut : ici nous avons une photographie impeccable, une interprétation  excellente et une histoire bien ficelée !

Je n’ai pas lu cette nouvelle de James M. Cain, adaptée pour le film, mais j’y ai cependant retrouvé l’ambiance du « Postman always rings twice » (qui était d’ailleurs un peu la même histoire dans les grandes lignes – sans l’assurance) ou du roman « Mildred Pierce ». Comme dans ces deux romans noirs de chez noir, l’histoire débute par la confession de l’assassin et sa lente descente aux enfers.

Le sujet de « Double Indemnity » a été repris dans les grandes lignes dans le film « Body Heat » en 1982 avec Katherine Turner et William Hurt, bien qu’il ne s’agisse pas vraiment d’un remake.

220px_Billy_WilderPar contre un remake a été réalisé pour la télévision, qui reprend complètement la trame et la même histoire que la film de Billy Wilder. J’avais eu l’occasion en son temps de voir cette version, qui n’était pas mauvaise – Lee J. Cobb notamment qui reprenait le rôle de bougon d’Edward Robinson – mais rien ne vaut l’original.

Un original qui est désormais classé dans la médiathèque américaine du Congrès comme « document culturellement, esthétiquement, historiquement important ». Belle revanche sur les critiques de 1944.

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Commentaires
S
je ne connais pas la série télé, mais par contre je connais sa période disney.<br /> Lui-même préférait être reconnu pour ses autres rôles ;)
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L
Fred McMurray! je me souviens de lui dans sa période <br /> Disney, avec des films comme "the absent-minded professor", " Charley and the angels " (attention a ne pas confondre) ou encore a la télé avec la série Moi et mes trois fils» (1960/72) durant douze ans!
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