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mon bonheur est dans la ville
1 novembre 2009

JAMAICA INN, d'Alfred Hitchcock

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Inspiré du roman de Daphné du Maurier

Titre français = La Taverne de la Jamaïque (ou L’Auberge de la Jamaïque)

Au 18ème siècle, Mary Yellan quitte son Irlande natale pour rejoindre un coin des Cornouialles (près de Bodmin Moor) où vit sa tante Patience mariée à Joss Merlyn, le propriétaire de la « Taverne de la Jamaïque », repaire de brigands et de naufrageurs, sur cette côte dévastée de Cornouailles où les fréquentes tempêtes permettent aux naufrageurs de tromper la vigilance des navigateurs et faire en sorte que les navires de commerce s’écrasent sur les rochers ; les rares survivants sont sauvagement achevés sans aucune pitié et le contenu des bateaux est remis à Merlyn, qui en transfère une grande partie au « Chef ». Celui-ci n’est connu que de Joss Merlyn.

i_7854_15_59_llPendant que l’aubergiste et ses sbires sont occupés à cette sombre tâche, une jeune fille demande au cocher de la malle-poste de s’arrêter à l’auberge de Jamaïque ; au lieu de cela, le cocher accélère et dépose la demoiselle devant la demeure de Sir Humphrey Pengallan, le juge du village et seigneur des environs. Il accueille la jeune femme et l’accompagne personnellement vers la taverne où Joss est revenu entretemps. L’oncle par alliance n’accueille pas exactement sa nièce avec chaleur mais fait contre mauvaise fortune bon cœur ; l’homme est dur et violent, surtout avec son épouse qui l’adore. Lorsqu’il apprend qu’on a raccompagné Mary, il va dans une chambre interdite à son épouse et reçoit le mystérieux visiteur qui est aussi son chef.

7854_lauberge_de_la_jamaique___auberge_de_la_jamaique__l____05Parmi la bande de naufrageurs, il y a le jeune James Trehearne, dit Jem, qui éveille les soupçons des autres naufrageurs,  qui pensent que c’est lui qui prend une part du butin ; ces soupçons sont renforcés lorsqu’on trouve une importante somme d’argent sur lui. La mauvaise troupe décide de le pendre immédiatement. Mary, de sa chambre, entend cette discussion au travers du plancher et lorsque Jem est pendu à une poutre, elle se précipite pour couper la corde. Les jeunes gens fuient ensemble, Mary conseillant que l’on se rende chez Sir Humphrey. Elle est persuadée que Jem est un mauvais garçon mais que le juge sera indulgent à son égard ; leur fuite ayant été repérée, Joss et sa bande se mettent à leur recherche.

i_7854_1_18_22_kinoIl faudra encore beaucoup de péripéties dramatiques avant que l’identité réelle de James Trehearne soit révélée, de même que celle du chef réel de la bande de naufrageurs ; hélas, la vérité coûtera la vie à sa tante fidèle jusqu’au bout à son ignoble mari, qui n’échappera pas non plus à la mort, tout en ayant tenté de se racheter quelque peu en essayant de sauver Mary aux prises avec le « Chef ».

200px_258880_1020_ACe film d’Hitchcock dont j’avais beaucoup entendu parlé (et pas vraiment en bien) m’intriguait depuis longtemps, aussi ai-je profité du mauvais temps pour faire un tour à la médiathèque – rubrique « classiques de l’écran ».

Une déception ? presque … parce que je ne comprends absolument pas pourquoi Alfred Hitchcock a – à ce point – modifié la trame du roman qui était nettement plus passionnante que cet espèce de mélo à suspense.

Je suis une grande fan d’Hitchcock mais ici j’ai l’impression qu’il s’est fourvoyé dans son adaptation.

De l’historique du film, il est relaté que Charles Laughton s’était tellement mêlé de la réalisation qu’en fait le film pourrait presque être considéré comme une « réalisation laughtonienne » plutôt qu’ « hitchcockienne »- faut-il voir là le fait que l’histoire ne m’ait pas accroché ? ou n’est-ce pas plutôt parce que je savais que le film trompait totalement le roman ?

Je pense que c’est surtout là que réside ma déception, j’ai lu le roman de Daphné du Maurier il y a près de trente ans (je l’ai d’ailleurs mis au programme pour bientôt dans ma PAL, car j’ai très envie de le relire), mais en dehors de certains personnages comme tante Patience, oncle Joss, Jem, je n’ai que très peu retrouvé l’ambiance totalement gothique du roman, les personnages pleins de passion que sont Mary et Jem sont plutôt falots dans le film, ce qui est réellement dommage.

Alfred Hitchcock disait ne pas aimer les films en costume et on le sent bien dans cette histoire-ci où il y avait pourtant matière à quelque chose de passionnant. Ce film est le premier des trois films qu’Hitchcock réalisera d’après des romans de Daphné du Maurier. Avec « Rebecca » il réalisera un vrai chef d’œuvre, totalement dans l’esprit du livre ; son adaptation de la nouvelle « The Birds » était tout aussi magistrale, bien que s’éloignant quelque peu aussi du court roman.

Même s’il n’aimait pas réaliser de film en costume, avec « Under Capricorn » Hitchcock produisit un très beau mélodrame en costume d’époque (18ème) et là il offre une œuvre d’ambiance gothique vraiment parfaite. Cependant, il dénigra toujours cette histoire et disait qu’il s’agissait du film qu’il aimait le moins dans toute sa carrière. Dommage car il est supérieur en suspense à « Jamaica Inn », qui n’a réellement rien de palpitant, sauf le décolleté de la superbe Maureen O’Hara.

220px_Maureen_O_27Hara_Black_Swan_3Ce film est la première apparition à l’écran de l’actrice ; c’est grâce à lui qu’elle sera conviée à Hollywood à la demande expresse de Charles Laughton, impressionné par sa beauté et convaincu de son potentiel d’actrice. Elle lui en gardera toujours une vraie reconnaissance et n’omettra jamais de le mentionner lorsqu’elle parlait de sa carrière.

jaquette_230351Lorsque je répétais plus haut, ce qu’Hitchcock avait dit à savoir que Charles Laughton s’était mêlé complètement de la réalisation au point que le film lui appartiendrait presque plus qu’à lui Hitchcock, je ne peux tout de même pas m’empêcher de tirer mon chapeau à sa prestation d’acteur.

Il cabotine à qui mieux mieux dans le rôle de Sir Humphrey, mais cela vaut réellement le déplacement – si je n’ai pas vraiment apprécié le film, au moins j’en retiens sa formidable performance, aussi excellente qu’en Néron ou Henry VIII, ou dans d’autres films ultérieurement. Il est le seul à avoir l’air de s’amuser dans cette histoire.

Robert Newton – apparemment connu du public pour son interprétation à la télé de Long John Silver – ne m’a pas fort convaincue en James Trehearne.

Leslie Banks est très bon également en tenancier odieux avec son épouse, sans aucun scrupules ni état d’âme pour ceux qu’il assassine.

Par contre l’actrice qui interprète Tante Patience est agaçante, tout comme l’est le reste de la troupe de naufrageurs ; aucun ne joue naturellement. Ils prêtent plus à ricaner qu’à faire véritablement peur.

Si les décors extérieurs sont tout aussi peu crédibles que le jeu des acteurs, il faut également le déplorer ; il est vrai que l’époque n’était pas encore aux réalisations extérieures jouant autant de l’ambiance du paysage que du climat. Ici on sent bien que les tempêtes sont un peu artificielles (les pauvres, quels seaux d’eau ils reçoivent sur la tête !), mais ce qui est pire c’est que personne n’ait jamais l’air mouillé ! Lorsque Mary/Maureen O’Hara débarque chez Sir Humphrey après avoir nagé jusque chez lui pratiquement, il n’y a même pas une mèche de cheveux déplacée et humide !

J’ai toutefois apprécié la photographie en noir et blanc qui joue à la perfection des ombres et des lumières.

images Cette réalisation est également le dernier film qu’Alfred Hitchcock réalisera en Angleterre, avant de s’envoler définitivement vers les Etats-Unis.

200px_JamaicaInnSignL' « Auberge de la Jamaïque » a réellement existé et était effectivement un repaire de naufrageurs assassins. C'est elle qui inspira l'idée de son roman à Daphné du Maurier.

Elle est située en Cornouailles, près de la superbe contrée, assez sauvage de Brodmin Moor.

Elle est actuellement un hôtel et un restaurant très prisés par les touristes.

La publicité ne dit pas si on peut encore assister à des naufrages « en live ».

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