Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
mon bonheur est dans la ville
30 juillet 2009

GOTHIC, de Ken Russell

005426La célèbre Villa Diodati sur les bords du Lac Léman, refuge de Lord Byron où il reçoit ses amis les Shelley accompagné de Claire Clarement, la demi-sœur de Mary Shelley. Il y a encore là le médecin de Byron et son souffre-douleur, le docteur Polidori, ainsi que quelques serviteurs.

Un soir de tempête, le 16 juin 1816, Byron leur demande d’exprimer leurs pensées les plus secrètes, leurs fantasmes, leurs peurs. Polidori propose un jeu d’imagination, la création d’un roman « gothique ».

Va commencer alors une véritable descente aux enfers pour ces personnages vivant dans une sorte de débauche, du moins en fonction des critères de la société victorienne.

Byron est attiré physiquement par Shelley, mais s’amuse charnellement aussi de la jolie Claire, un peu sotte, tout en se jouant de Mary qu’il juge trop prude. Il jalouse l’amour qu’elle porte à Shelley.

Pendant ce temps, dans sa chambre, le docteur Polidori s’amuse à des expériences plus que douteuses, tourmenté par la chair lui aussi.

Plus l’orage augmente, plus les terreurs et les fantasmes s’exacerbent jusqu’au paroxysme.

Au petit matin, lorsque la tempête se sera calmée tant à l’extérieur qu’à l’intérieur, deux des personnes présentes auront de quoi créer un chef d’œuvre littéraire.

« Gothic » c’est totally Ken Russell avec tout ce que cela implique d’exagération : sexe, hallucinations, cauchemar éveillé, terreur.

Le problème c’est que parfois « trop, c’est trop » et ici c’est même carrément « too much ».

Quelqu’un quelque part a écrit que c’était un film difficile à comprendre ; là réside l’erreur : il n’y a rien à comprendre, il y a seulement à accepter les délires d’un réalisateur qui adore provoquer, créateur d’excellents films comme « Tommy », « Women in Love » et « The Devils ».

Tout le film diffuse un malaise, comme celui qu’éprouvent les protagonistes. L’ennui c’est qu’à un certain moment, on se lasse de ces personnages qui courent nus ou presque en hurlant dans toutes les pièces d’une villa-château dont les caves renferment des cadavres … ou pas ? où commence l’imagination des personnages manipulés par le réalisateur ?

La villa elle-même est un « personnage » en soi, certaines salles très belles mais qui bien vite montre son côté en décrépitude, comme Byron, ce poète soi-disant maudit.

Il arrive un moment où on se dit que tout cela manque un peu d’originalité, mais peut-on empêcher les gens de broder autour d’un thème qui intrigue depuis le 19ème siècle.

Personnellement, après avoir été intriguée pendant la première moitié du film, j’ai fini par le trouver assez fastidieux dans sa seconde partie.

Ce n’est certainement pas un des meilleurs Russell, mais c’est probablement son film le plus bizarre.

18427598_w434_h_q80Les personnages principaux sont interprétés par Gabriel Byrne, qui prête son très beau et sombre regard au ténébreux Lord Byron. Julian Sands est le poète Shelley, assez fade disons-le.

Claire Claremont est interprétée par Myriam Cyr et l’excellent comédien britannique, Timothy  Spall interprète le docteur Polidori ; c’est certainement lui qui a le rôle le plus tordu, donc le plus difficile, dans cette histoire.

18427599_w434_h_q80Quand à  Mary Shelley, à qui cette nuit de cauchemars inspirera « Frankenstein », c’est la toute jeune Natasha Richardson qui l’interprète ; ce rôle représente les débuts de Nathasha Richardson au cinéma. Quinze ans auparavant, c’est sa maman, la grande Vanessa Redgrave qui tourna sous la direction de Ken Russell dans « The Devils ».

En dehors de mes réticences quant à ce film rocambolesque, il faut cependant signaler que le film est superbement photographié, les couleurs sont superbes, la villa semble vivante sous la caméra de Russell ; ça c’est du grand art. Mais pour le reste …

On  ne saura jamais ce qui s’est vraimentpassé dans la nuit du 16 juin 1816 à la Villa Diodati; c’est cette inconnue qui a fait imaginer tant de choses aux écrivains et cinéastes que les personnalités sulfureuses de Byron et Shelley inspirent.

Ce qui est sûr, c’est qu’après cette nuit-là, Mary Shelley écrira « Frankenstein » et le docteur Polidori « The Vampyr ».

Mais avaient-ils besoin d’un tel délire, frisant presque le ridicule par moment ?

gothic

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité
Visiteurs
Depuis la création 85 226
Archives
Derniers commentaires
Publicité