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mon bonheur est dans la ville
26 juillet 2009

MADE IN ITALY, de Stéphane Giusti

18949789_w434_h_q80Luca Morandi passe par une double crise : celle de son identité et celle de la page blanche. Ecrivain franco-italien, né en Italie mais vivant en France depuis qu’il a 10 ans, il n’arrive plus à  aligner une ligne et son agent lui fait remarquer que les éditeurs n’ont plus l’intention de lui avancer le moindre euro ! Dur, très dur !

Il fait régulièrement la navette entre Paris et Lyon, car il ne veut pas lâcher la maison où sa sœur tient un restaurant. Pour couronner le tout, leur mère débarque chez eux car elle s’est tout fait voler par son dernier gigolo qui lui avait promis le mariage.

Soudain c’est le drame : leur père, qui vit en Italie avec sa nouvelle épouse (quatrième épouse si on compte bien : leur mère, puis la membre des Brigades Rouges, puis le mannequin, et enfin la vedette télé) vient de mourir d’une crise cardiaque lors d’un match de la Juve.

Luca et sa sœur se rendent donc à Turin ; il réalise qu’il a surtout rêvé « son » Italie, mais que la réalité est quand même fort différente, surtout sous ce crétin de « cavaliere » ; quant à sa sœur, elle ne sait plus du tout où elle en est, elle retrouve des souvenirs de leur père mais c’est tout ; sans lui, Isabella est convaincue d’être un très vilain petit canard, une Mona Lisa avec des lunettes, bref une mocheté… ce qu’elle n’est pas du tout, l’ennui c’est qu’elle en est tellement convaincue qu’elle choisit même des vêtements qui l’enlaidissent ! Ce n’est pas du côté de sa mère et de son frère qu’elle trouvera de l’aide, car lui est toujours en crise d’identité et l’autre est une acheteuse compulsive qui fait exploser la carte de crédit… des autres !

Bien sûr, à Turin, ils doivent s’organiser avec la dernière épouse en date, la superbe Monica qui joue le rôle de la veuve éplorée comme dans l’un de ses feuilletons. Les paparazzi ne simplifient pas leur vie car ils encerclent la maison à l’affût du cliché savoureux, qu’ils vont d’ailleurs trouver, ce qui ne va pas simplifier l’ambiance, croyez-moi.

De l’ami avocat de leur père, Luca et Isabella apprennent que leur père avait fait pas mal de frais pour renouveler sa clinique de chirurgie esthétique, n’avait pas vraiment trouvé nécessaire de payer ses taxes, et avait encore fait quelques autres menues dépenses ; finalement le montant de toutes les dettes paternelles avoisine trois millions d’euros !

Heureusement, il retrouve par hasard un amour d’enfance, mais là aussi les choses vont se compliquer à cause du père ; bref, Luca n’arrive pas à gérer son deuil, les souvenirs de ce père, charmeur, adorant les femmes et les voitures clinquantes.

Pendant ce temps, les trois premières épouses décident de faire front contre la dernière en date, la veuve officielle, ce qui vaudra quelques échanges verbaux où la délicatesse sera exclue.

« Made in Italy » est presque une de ces « screwball comedies » comme  les aimaient les réalisateurs américains des années 50, ou comme ces comédies italiennes de ces mêmes années-là.

C’est en tout cas un vaudeville que n’aurait pas désavoué Feydeau, la critique sociale de ce dernier en moins.

C’est aussi l’histoire d’un fils qui se cherche un père, donc une identité, d’une fille qui ne se sent pas belle parce qu’elle croit ne pas être aimée.

Et c’est l’histoire d’un homme qui aimait les femmes, car toutes celles qui furent choisies par lui, ont passé les plus belles années de leur vie, même si après le divorce, elles se mirent à le détester.

En tout cas, les gérer toutes en même temps le jour des funérailles n’est pas exactement une partie de rigolade pour Luca, à commencer par son acheteuse compulsive de mère.

En dehors de toutes celles déjà réunies à l’enterrement, Luca a trouvé une photo dans une commode ; lorsqu’il la découvre, quelle n’est pas sa surprise devant ce ravissant visage entouré de cheveux blancs, pleine de tendresse pour toutes les autres.

Et puis il y a les demi-frères officiels, mais peut-être aussi une demi-sœur, bref Luca continue à ne plus savoir où il en est.

La distribution est épatante ; je découvre que Gilbert Melki est capable d’être vraiment drôle et il porte très bien cette histoire sur ses épaules, en assumant le double rôle de Luca Morandi et son père Antonio.

b10027912Quant à la distribution féminine, elle renvoie parfaitement la balle à Melki.

Tout d’abord Amira Casar, en Isabella, a une fois encore son air de petit oiseau perdu ; leur mère est jouée par l’épatante Françoise Fabian, superbe et pleine d’humour. L’épouse numéro deux, journaliste, ancienne membre des brigades rouges, est interprétée par Vittoria Scognamiglio et Bijou, le mannequin et épouse N°3, est jouée par Elli Medeiros.

Quant à la superbe dernière épouse et veuve officielle, c’est la très belle Caterina Murino qui s’y colle et nous fait un pastiche de Sophia Loren plutôt réussi.

L’amie d’enfance de Luca est interprétée par Barbora Bobulova, sympathique et toute fraîche.

Reste encore la douce Ana, retrouvée grâce à une photo, et jouée par la toujours belle Nadine Alari ; quel plaisir d’enfin revoir cette excellente actrice, dans un rôle hélas fort court, mais il était temps que le cinéma nous la redonne.

« Made in Italy » est un film gai, sans temps morts, qui met de bonne humeur, un de ces films que les Anglo-Saxons surnomment « feel-good movie » ; c’est une très bonne petite surprise vacancière en ces temps de vaches maigres cinématographiques.

On n’y est pas à l’abri de la caricature et du cliché, mais on ne va pas aller chercher la petite bête pour s’être amusé, non ? Je ne dis pas non plus qu'il restera gravé dans ma mémoire comme le film de l'année, mais c'est un film amusant et j'aime bien qu'on me fasse rire.

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