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mon bonheur est dans la ville
25 juillet 2009

NAPOLEON, de & avec Sacha Guitry

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Dans les salons de Monsieur de Talleyrand, l’homme qui fut de tous les régimes, surtout le sien, on apporte un message : Napoleon Bonaparte vient de mourir à Ste-Hélène !

Talleyrand pousse un soupir de soulagement à l’étonnement de ceux présents dans son salon, puisqu’il travailla pour Bonaparte lorsque celui-ci n’était encore que consul. Arrive Louis-Antoine Fauvelet de Bourienne, qui occupa les fonctions de secrétaire de Bonaparte.

Pressé par ses invités, Monsieur de Talleyrand conte …

Cela pourrait commencer par « il était une fois » et toute l’épopée de Napoleon Bonaparte prend vie : de la naissance en Corse, l’entrée à l’école militaire de Brienne, les fiançailles avec l’adorable Désirée Clary à Marseille, la montée à Paris où se trouve son frère Lucien, les salons de Barras et la rencontre avec celle qui deviendra son « incomparable » Joséphine, la victoire au pont d’Arcole, la campagne d’Egypte, le coup du 18 brumaire, premier consul et finalement empereur sous le nom de Napoléon Ier.

De victoire en victoire jusqu’à la désastreuse campagne de Russie, l’abdication, le retour, puis Waterloo et Ste-Hélène.

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Le destin, l’orgueil démésuré d’un homme dévoré d’ambition, bref tout ce qui lui valu le surnom de l’ « ogre ».

Une version « légère » - du moins en apparence – de la vie de Napoléon Bonaparte.

De toute évidence, le film que le grand Sacha Guitry réalisa en 1955 est très éloigné du chef d’œuvre d’Abel Gance – qui je l’espère retrouvera sa place dans les rétrospectives de la cinémathèque et qui fut inspiré d’une biographie d’Elie Faure – mais tout de même, cette version-ci n’a rien à envier aux versions plus sérieuses réalisées sur le personnage.

Bien sûr, condenser en trois heures une vie comme celle de Bonaparte est oblige à des raccourcis, des « oublis ».

Certains de ces raccourcis mènent à quelques manquements à la vérité historique, ce qui m’a fait penser aux critiques qu’émettent les historiens à propos des films de Shekar Kapur sur Elizabeth Ière d’Angleterre.

Ces mêmes historiens devraient voir et revoir cette version de Napoléon, je pense qu’ils y trouveraient un travail certain à relever certaines improbabilités comme justement cette histoire contée par Talleyrand alors que ce dernier était mort avant Napoléon.

De Napoleone Buonaparte, petit lieutenant maigrichon devenu général à la révolution française, jusqu’à être  l’empereur des Français, cet homme devenu une légende (noire ou dorée selon ceux qui l’idolâtraient ou le détestaient),  dévoré d’ambition, génie politique incapable de s’arrêter, tout comme son modèle Jules César,  Sacha Guitry nous le montre sans beaucoup de complaisance parfois. Ce n’est pas moi qui lui jetterai la pierre, j’ai une maladive horreur des « génies militaires » mettant tout à feu et à sang pour assouvir leur soif de pouvoir, mais là n’est pas mon propos.

Ce que Sacha Guitry aimait particulièrement était une distribution flamboyante dans ses grandes productions. Napoleon, bien entendu, réunit une distribution absolument phénoménale de tout ce que le cinéma français comptait parmi ses légendes, à commencer par lui-même – Sacha Guitry – en Monsieur de Talleyrand  :

Tout d’abord les deux interprètes principaux du personnage principal : Daniel Gélin en jeune Bonaparte et Raymond Pellegrin en Napoléon.

Michèle Morgan en Joséphine de Beauharnais, le jeune Serge Reggiani en Lucien Bonaparte, Pierre Brasseur en conventionnel Barras, Jean Gabin dans le rôle bref du maréchal Lannes, l’ami de toujours qui fut le seul à demander à l’empereur d’arrêter les guerres, donc les boucheries ! 

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Henri Vidal en Murat, Lana Marconi en Marie Walenska, Yves Montand en général Lefèvre avec Patachou en Madame Sans-Gêne, son épouse. La jeune Maria Schell en impératrice Marie-Louise.

Bref une pléiade d’acteurs parfois en simple apparition « caméo » comme Orson Welles, dans le rôle de l’infâme Hudson Lowe, à Ste-Hélène. Je ne peux les citer tous et je m’en excuse car c’est un réel plaisir de les revoir, surtout dans un texte mettant les bons mots en évidence (Noel Roquevert est un amusant général Cambronne, réprimandé pour son impolitess !). On y rencontre même Luis Mariano dans les salons de Barras, interprétant « Plaisirs d’amour ».

Les dialogues pleins d’esprit ne sont pas les seuls éléments dignes d’intérêt du film ; costumes et décors sont bien étudiés eux aussi, et bien que ne disposant pas des éléments actuels de trucage, d’effets spéciaux de mise en scène, certains scène de batailles montrent  tout de même quelles boucheries sont les guerres. Evidemment, les membres, les têtes, ne volent pas comme dans les superproductions actuelles et pourtant, avec moins de moyens techniques, Guitry en jetait alors plein la vue.

Un film qui manque probablement d’exactitude historique, mais qui est un monument du cinéma français, donc un incontournable pour cinéphiles.

Je suis absolument ravie de cette collection « René Château » qui a décidé de sauvegarder des chefs d’œuvre du cinéma français et un film de Guitry est pour moi un chef d’œuvre d’esprit. Les bons mots succèdent aux traits d’esprit.

D’ailleurs Guitry ne déclarait-il pas : « vous pouvez prétendre être sérieux, mais vous ne pourrez jamais prétendre avoir de l’esprit » !

J’ai lu quelque part une critique méprisante de la part d’un spectateur outre-Atlantique, prétendant qu’il s’agit d’une version « inadéquate » du personnage ; je pense que cette personne n’a pas compris que pour Guitry il n’était pas nécessaire d’être vrai, mais plutôt d’être drôle. Or l’ « esprit Guitry », son humour caustique, n’est pas traductible selon moi.  Auteur du scénario, des dialogues, ces derniers ne peuvent être compris et appréciés que dans leur langue d’origine.

Je le répète, pour la vérité historique, voir les encyclopédies sur internet, pour l’amour du cinéma : voir Sacha Guitry, qui détectait d’ailleurs les talents des comédiens qu’il rencontrait comme par exemple Louis de Funès, Darry Cowl, Michel Serrault.

Il fut aussi un ami fidèle et Pauline Carton, l’amusante comédienne bien oubliée de nos jours, fut pratiquement de tous ses films.

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