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mon bonheur est dans la ville
25 juillet 2009

RENAISSANCE, de Christian Volckman

51AWGc9mhtL__SL500_AA240_Paris en l’an 2054 ; la société Avalon est partout présente, prônant une jeunesse éternelle.

Une jeune femme entre dans un bar, demance au barman de lui donner ce pourquoi elle est venu mais il la nargue en prétendant qu’elle n’a pas payé toute la somme nécessaire. Peu après, une jeune femme brune la rejoint et elles se disputent, la plus jeune reprochant à l’aînée de ne pas respecteur l’emploi qu’elle lui a trouvé.

Lorsque celle qui s’appelle Ilona retourne à sa voiture, elle se fait enlever.

Barthélémy Karas, flic légendaire, homme de peu de mots mais aux états de service efficaces, aux méthodes peu orthodoxes, qui n’obéit pas souvent aux ordres et feint d’ignorer le règlement lorsque cela l’arrange, est mis sur l’enquête.

La jeune disparue est une scientifique, le docteur Ilona Tasuiev qui travaillait avec le professeur Jonas Muller dans ses recherches sur le génome humain au sein de la multinationale Avalon. Son vice-président Paul Dellenbach insiste auprès de Karas pour qu’il le tienne au courant de l’enquête. Ilona Tasuiev est très précieuse pour sa société.

C’est dans le passé de Muller qu’il faut plonger pour trouver des indices ; son jeune frère souffrait d’une maladie de vieillissement accéléré, la progenia.

Après avoir abandonné les recherches, Muller a ouvert une clinique pour les défavorisés, où Ilona venait l’aider. Karas pense que Muller est à la base de l’enlèvement même si le professeur nie toute implication.

Bislane, la sœur d’Ilona, est interrogée mais n’est guère coopérative ; les flics ne sont pas des gens qu’elle aime fréquenter. Elle souhaite pourtant, malgré leurs différends, que l’on retrouve sa petite sœur qu’elle décrit comme une brillante scientifique, idéaliste, heureuse de travailler pour son mentor, le professeur Muller.

Entre elle et Karas naît une sorte de sentiment amoureux, tous deux cachent de profondes blessures derrière leur cynisme et sont des solitaires.

Karas est convaincu qu’Ilona est retenue prisonnière à Avalon, mais lorsque le professeur Muller vient le trouver et lui révèle une des vérités de cette affaire, le flic sait qu’il va devoir mentir pour protéger Bislane.

Je suis toujours très contente lorsqu’il y a un festival quelque part dans mes salles de cinéma préférées ; cela me permet de voir ou revoir des films que j’ai soit particulièrement aimés, soit que j’ai ratés parce qu’on ne peut malheureusement pas être partout à la fois.

C’est grâce au « Festival du film noir et blanc » que j’ai donc enfin pu découvrir « Renaissance ».

Je sais que faire des comparaisons est toujours réducteur mais il eût été difficile de ne pas penser à « Blade Runner » avec ce formidable film d’animation franco-britannico-luxembourgeois.

On y retrouve tous les éléments du roman « cyberpunk » développés par Philip K. Dick ou William Gibson – et dont George Orwell et Aldous Huxley furent les précurseurs =

  • société et personnages « punk » (« no future »), organisation des pouvoirs illimités des multinationales avec leurs lois propres sans aucune morale, qui s’oppose alors à une société anarchisante avec au milieu des deux les flics ;

  • électronique, informatique et robotique

  • manipulations scientifiques

  • contrôle des employés des multinationales, de la vie à la mort, y compris leurs loisirs

  • dans les habitations d’en haut, toute la beauté, en bas la crasse et la délinquence.

  • tout cela dans un futur relativement proche : cette proximité dans le temps est voulue afin de nous la rendre particulièrement inquiétante

  • sans oublier la théorie du complot, de la conspiration à échelle universelle et celui de l’éternelle beauté, de l’éternelle jeunesse et pourquoi pas, de l’immortalité.

Au cinéma le cyberpunk – qui est à la science-fiction ce que le polar noir est au genre policier - a été moultes fois exploité au cinéma : Johnny Mnemonic, ExistenZ, Robocop, le cycle des Matrix, Total Recall,  Termnator, Immortel et bien évidemment Blade Runner, le meilleur de tous.

Ainsi que le précurseur : Metropolis, de Fritz Lang.

Parmi les jeux video on retrouve également quelques exemples de ce genre à la fois fascinant et inquiétant.

Le réalisateur a utilisé la technique du « motion capture » pour ce film d’animation 3D, méthode utilisée par les studios Disney pour le « Polar Express » de sinistre mémoire.

Des acteurs bougent devant un écran bleu, pendant que leurs gestes, mouvements, sont enregistrés par ordinateur et transformés en dessins. Ici, on a utilisé le noir et blanc, purs, avec à peine quelques très légères touches de gris, contrastant parfois durent dans les visages – impossible de ne pas songer à une métaphore de face claire, face sombre de tout être humain.

L’idée du film est née en 1988 mais n’a pu être concrétisée qu’en 2006, avec la contribution de deux scénaristes Alexandre de La Patellière et Matthieu Delaporte.

Ils ont été assisté, après écriture de l’histoire originale, pour le scénario et les dialogues par Jean-Bernard Pouy et Patrick Raynal.

L’un des scénaristes dit avoir été inspiré par les romans de James Ellroy, Henning Mankell ou Michael Connelly.

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Côté interprétation, il y a trois lots d’acteurs : ceux qui bougent pour la création des personnages graphiques, ensuite la distribution française originale, car ne l’oublions pas il s’agit d’une co-production française, luxembourgeoise et britannique.

J’ai eu le plaisir de découvrir le film dans sa version française originale, mais j’avoue que je verrais bien la version doublée en anglais, pour les voix de Daniel Craig, Catherine McCormick, Romola GaraÏ, Ian Holm et Jonathan Pryse, notamment.

En français, on a les voix de Patrick Floersheim, Laura Blanc, Virginie Mary, Gabriel Ledoze.

Pour la voix du professeur Muller, j’ai eu le plaisir de découvrir que c’était Marc Cassot qui lui prêtait sa voix ; cet acteur a surtout fait carrière dans le doublage de voix (ou voxographie), il a doublé notamment Paul Newman, Stephen Boyd, Warren Beatty, Max von Sydow, Ian Holm dans « Lord of the Ring », Richard Harris (Dumbledore), Clint Eastwood et beaucoup d’autres. J’avoue aimer beaucoup sa voix grave, très reconnaissable. Marc Cassot n’est pas qu’un spécialiste du doublage, on l’a vu dans de nombreux seconds rôles, tant au cinéma qu’à la télévision.

Quand aux décors, ils sont magnifiquement rendus aussi; Paris est mis en scène d'une manière particulièrement attrayante, tant pour la partie haute des nantis, que pour la partie basse, celle de la misère et de la criminalité.

Quand je pense à tout l’abattage qui fut fait autour de « Sin City » et le peu de publicité autour de ce magnifique « Renaissance », dont je n’avais même pas vu de bande de lancement, je me dis qu’il y a vraiment quelque chose de pourri dans le royaume du 7ème art.

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200px_Renaissance_poster« Renaissance » est à voir et revoir, pas uniquement pour sa performance technique mais aussi pour l’histoire elle-même digne des meilleurs thrillers.

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