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mon bonheur est dans la ville
25 juillet 2009

BLUEBEARD'S EIGHTH WIFE, d'Ernst Lubitsch

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Scénario de Billy Wilder & Charles Brackett

D’après la pièce de théâtre éponyme d’Alfred Savoir & Charlton Andrews

Nice, sur la Riviera française, est l’un des plus beaux endroits du monde pour qui a envie de prendre des vacances.

Un homme élégant entre dans un grand magasin où l’ « on parle anglais et comprend l’américain « !; il souhaite acheter un pyjama ; lorsqu’il a fait son choix, il refuse de payer le prix plein car il ne veut que la veste, pour la bonne et simple raison que – comme la majorité des hommes – il ne met pas le pantalon de pyjamai pour dormir, inutile donc de payer une pièce qui ne servira jamais et qu’il n’emportera pas !

De mémoire de vendeur on n’a jamais vu ça, il faut en référer au directeur, qui en parle au vice-président du magasin, qui téléphone au président (en veste de pyjama sans pantalon). Ce dernier refuse formellement !

La polémique se poursuit dans le magasin, jusqu’à ce qu’une charmante jeune femme décide qu’elle emportera le pantalon. Elle discute toutefois légèrement sur le prix car elle estime que puisqu’elle a donné des conseils pour lutter contre l’insomnie à l’homme élégant, il doit faire un petit geste… (à propos : pour lutter contre l’insomnie, il faut épeler CZEKOSLOVAKIA, mais à l’envers !)

L’élégant jeune homme essaie ce truc, qui ne fonctionne pas et le lendemain exige une autre chambre ; en visitant la plus belle suite de l’hôtel avec le directeur, ils trouvent un homme dans la chambre, un certain marquis de Loiselle, qui n’a plus payé depuis deux mois et qui prétend qu’un certain Brandon, un milliardaire américain, va bientôt accepter une offre extraordinaire.

18889592_w434_h_q80Devinez qui est Mr. Brandon ? Tout juste ! l’élégant jeune homme. Lorsque Michael Brandon, qui est un homme d’affaires avisé refuse l’offre du marquis, croise Nicole, la ravissante fille du marquis, il constate qu’elle est la jeune femme du magasin.

Dès lors, il n’a qu’une idée, l’épouser. La jeune femme est assez estomaquée par ces manières si typiquement et si déplaisamment américaines, pourtant elle craque pour Michael Brandon, qui n’a pas hésité à la rejoindre en pédalo sur la mer où elle se baignait.

C’est d’ailleurs à cette occasion qu’il a croisé Albert de Régnier, l’un des employés de la banque parisienne dont il est le directeur ; il décide de renvoyer Albert sur le champ, celui-ci se prélassant à la plage alors qu’il est supposé être de retour au bureau, puis se ravise et l’engage comme secrétaire.

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Nicole de Loiselle étant conquise, tous les Loiselles arrivent sur la Riviera sous la houlette de la grand-tante Hedwige, chef de famille – aux frais de Michael, cela va sans dire.

Au moment de prendre la photo de groupe, Nicole découvre qu’elle sera la huitième épouse de Michael, qui lui explique très sereinement qu’un mariage est une transaction, que chacune de ses ex-épouses s’en est tirée avec des revenus annuels substantiels. La jeune femme est outrée et refuse de devenir la huitième épouse de ce barbe-bleue moderne.

Sous la pression familiale, elle devient tout de même Mrs. Brandon, ayant obligé Michael de signer un contrat où elle s’en tirera financièrement encore mieux que les précédentes Mrs. Brandon.

18889590_w434_h_q80Commence alors un jeu de chat et souris entre les conjoints ; Nicole a accepté de se marier, mais pas de consommer. Elle ne cédera pas et est convaincue qu’elle arrivera à « mater » cet homme qui se marie et divorce comme il respire.

Après un voyage de noces où ils ont fait le tour de l’Europe, y compris de la Czekoslovakia, en se disputant, ils sont installés à Paris, dans un superbe appartement où ils se croisent, se saluent courtoisement et puis vaquent à leurs occupations respectives.

Michael, qui entretemps, a lu « Taming of the Shrew » (alias « la Mégère Apprivoisée ») de Shakespeare, décide d’appliquer les méthodes de la pièce. Le pauvre ! il est vraiment tombé sur plus forte que lui.

Nicole, de son côté, voudrait exciter la jalousie de son époux. C’est le malheureux Albert qui en fera les frais, bien qu’il l’ait mérité, après tout il s’est introduit sournoisement chez elle !

6210__6210_bluebeard8thwifeComment l’amour triomphera-t-il de ces joutes matrimoniales peu communes ? en lui conduisant tout droit dans une clinique psychiatrique !

Duo infernal dans comédie loufoque, ainsi pourrait se résumer l’histoire de « Bluebeard’s eight wife », mais ce serait réduire le film aux deux seuls protagonistes principaux, alors que les seconds rôles – même s’ils interviennent peu – ont leur importance.

Michael Brandon est joué par Gary Cooper, qui a le même air craquant que dans « Ball of Fire ». Face à lui, Claudette Colbert est une Nicole plutôt démoniaque pour arriver à ses fins.

Son père, le marquis de Loiselle, est joué avec son humour habituel par Edward Everett Horton, un spécialiste des seconds rôles loufoques, où il interprétait très souvent des hommes d’un certain âge, souvent hommes du monde désargentés ; il fut l’un des faire-valoirs de Fred Astaire dans trois comédies et fut cinq fois interprète de ce type de rôles pour Ernst Lubitsch.

La scène où il décide d’entrer dans la clinique psychiatrique vaut le déplacement.

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200px_David_Niven_in_The_Toast_of_New_Orleans_trailer_croppedLe jeune Albert de Régnier, un peu fourbe sous ses airs bien élevés, est joué avec son habituel talent par David Niven ; bien que ce comédien ait eu de grandes qualités dramatiques, on le cantonna systématiquement dans le même type de rôles (anglais distingué, plein d’humour caustique).

Quant au « chef de famille » des Loiselles, la grand-tante Hedwige, on ne la voit pas très longtemps malheureusement, mais la scène où elle apparaît vaut aussi son pesant d’humour.

En dehors de cela, cette « Huitième Femme de Barbe-Bleue » m’a tout de même semblé un peu longuet dans sa 2ème partie, lorsque les tourtereaux (qui s’adorent, mais ne veulent plus se l’avouer) cherchent par tous les moyens possibles de se mettre des batons dans les roues. Si la première partie est réellement fort drôle, avec des répliques percutantes, la 2ème partie vire au vaudeville avec de bons moments et quelques longueurs.

Ce qui n’enlève rien à ce film des plus sympathiques, où la célèbre « Lubitsch Touch » , c’est-à-dire = élégance, fausse frivolité, humour coquin, satire sociale et situations loufoques, bat son plein.

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