MANUEL VASQUEZ MONTALBAN

Manuel Vasquez Montalban, le créateur de Pepe Carvalho, détective privé gastronome, misanthrope, amateur de joles femmes et se chauffant avec ses livres après les avoir lus, souvent comparé à Philip Marlowe par les critiques littéraires, naquit à Barcelone en 1939 et est décédé en octobre 2003 des suites d’un malaise cardiaque à l’aéroport de Bangkok où il était en escale avant de se rendre en Australie pour présenter un cycle de conférences consacrées notamment à la littérature policière.

L’écrivain catalan - fils d’un communiste et d’une anarchiste - est considéré comme l’un des plus modernes parmi les auteurs espagnols contemporains ; on l’appelle aussi "le père des écrivains policiers", qui naquirent après le retour de la monarchie en Espagne.

Montalban, connu pour ses positions de gauche et anti-fasciste - fut emprisonné dans les années 60 dans les geôles franquistes ; c’est là qu’il découvrira sa vocation littéraire.

Sa création, le détective catalan Carvalho a d’abord été militant communiste puis a travaillé pour la CIA avant de devenir "privé". Il a tout lu de Garcia Lorca à Hegel en passant par Jose Luis Borges ; il brûle méthodiquement ses livres chaque soir. Carvalho est plus qu’un simple détective, il est un grand gourmet et ses aventures sont le reflet de la société espagnole des 50 dernières années. Pepe a fait une première courte apparition dans "J’ai tué Kennedy", pour réapparaître en tant que personnage principal dans "Les Mers du Sud"  et dès lors devenir la vedette de sa série.

Manuel Vasquez Montalban était un auteur prolifique, collaborateur au quotidien El Pais, ainsi qu’un poète et essayiste. Il a écrit plusieurs pièces de théâtre ainsi que des livres de recettes, des essais politiques et sociologiques sans compter les autres romans ne faisant pas partie de la série policière qui fit sa célébrité. L’écrivain a obtenu plusieurs prix littéraires dans le monde entier, notamment le Prix de la Littérature Policière en France en 1981, ainsi que le Prix Planeta en 1979 pour "Les Mers du Sud".

Montaban nourrissait un sentiment de fraternité pour le peintre français Paul Gauguin qui fut le sujet de plusieurs poèmes ; c’est en pensant au peintre et à sa fuite vers Tahiti qu’il donna d’abord le titre "Marquises si vos rivages ..." aux Mers du Sud ; quelques années plus tard (en 1988) c’est ce titre là qui sera conservé.

L’oeuvre de Montalban a été traduite en 24 langues et il venait de remettre le dernier volume des aventures de Pepe Carvalho à son éditeur. Comme tous les grands auteurs, il sera fort regretté mais pas oublié grâce à l’oeuvre qu’il a laissée.