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mon bonheur est dans la ville
10 juillet 2009

LE GRAND ALIBI, de Pascal Bonitzer

16219_thumbLes Pagès sont assez nerveux, du moins Eliane, l’épouse du sénateur qui fait des cauchemars à l’idée du week end qui se présente. Elle empêche même la charmante Marthe de dormir alors que la malheureuse se lève aux aurores tous les jours pour travailler. Dans la cuisine, il y a aussi Chloé, jeune et brillante étudiante qui déjeune tout en balançant des rosseries à Eliane qui parle un peu à tort et à travers il faut bien le dire.

Arrive le jeune cousin écrivain, Philippe, bloqué dans son nouveau bouquin et amoureux fou d’Esther, qui ne le considère que comme un bon copain et qui arrive également pour le week end.

Tous sont en fait fort nerveux car le couple Collier est attendu ; lui est un brillant médecin, mais surtout un coureur de jupons. Esther est sa maîtresse préférée mais elle n’a guère d’illusions sur ses sentiments à lui. De toute façon, il n’y a pas une seule femme qui ait échapper à ses avances, même pas Eliane.

L’épouse de Pierre, la timide Claire, l’accompagne. Tout le monde se doit d’être très gentil avec Claire car elle est tellement empotée qu’elle ne sait rien faire.

Le sénateur Pagès est aussi un grand collectionneur d’armes à feu et il possède un petit stand de tir dans sa propriété. Il ne sait pas encore à quel point ce passe-temps va lui coûter son repos hebdomadaire !

Tard dans la soirée arrivé Léa, ravissante actrice italienne, dont on comprend bien vite qu’elle était le premier amour du brillant médecin, et elle a bien l’intention de reprendre leurs relations là où ils les avaient laissées.

Le lendemain, on retrouve Pierre Collier assassiné d’une balle, au bord de la piscine. Il a tout juste le temps de murmurer le nom de sa femme, qui tient l’arme en main, de toute évidence c’est elle la coupable. Esther laisse tomber l’arme dans la piscine, ça ne fait pas plaisir au lieutenant Grange, chargé de l’enquête. Il n’est pas le seul à être contrarié, Eliane est fort ennuyée aussi par ce type de situation, jamais on ne s’était fait tuer dans sa propriété.

L’enquête piétine, car l’arme qui a tué n’est pas celle retrouvée ; où est passée l’arme du crime ? les inspecteurs se le demandent et reviennent régulièrement à la propriété pour fouiller. Claire est d’ailleurs relâchée. Non-lieu.

Philippe, l’écrivain, qui boit beaucoup trop, commence à se poser plein de questions et rencontre la belle Lea dans ce but ; le lendemain, Lea se fait assassiner également et le pauvre jeune homme, ne se souvenant strictement de rien, devient le principal suspect.

Tous les puristes vous le diront : c’est une hérésie d’adapter Agatha Christie au cinéma en français. A cette affirmation très catégorique je posai ingénuement la question « Pourquoi ? » qui me valut une presque conférence sur le fait que l’ambiance « british » de la Britannique Reine du Crime doit absoument être respectée, Lady Agatha étant synonyme de campagne anglaise, manoirs anglais, avec majordomes stylés, tout dévoués à leurs patrons, vestons de tweed de gentleman-farmer, vieilles ladies sonnant pour le « five o’clock tea » .

Soit, voilà pour l’avis catégorique bien marqué.

Je donnerai presque raison d’ailleurs à cette affirmation après avoir vu « Le Grand Alibi ».

J’avais beaucoup aimé « Mon petit doigt m’a dit » et « L’heure zéro » de Pascal Thomas et j’avais trouvé que finalement Pascal Thomas avait bien saisi l’humour des livres entourant les crimes.

« Le Grand Alibi » - tiré du roman « The Hollow » (Le Vallon) - échappe un peu à cela car il s’agit d’une histoire finalement très dramatique, même si quelques moments d’humour enrobent la trame où l’adultère est le principal motif du crime, le tout est de savoir qui a tué car tout le monde avait un motif passionnel.

Même le sénateur qui tente de rester calme malgré le bavardage incessant de son épouse.

De toute façon, je suis de l’avis que les livres d’Agatha Christie sont tellement bons, les histoires tellement bien ficelées, qu’un scénariste ne doit vraiment pas beaucoup se fatiguer à écrire le scénario : un simple « copier/coller » suffit.

Dans « Le Grand Alibi » il manque un élément de poids, c’est bien évidemment Hercule Poirot. Sans lui, cette histoire manque nettement de sel et en ce sens, l’adaptation en film pour la télévision (dans l’excellente série « Poirot ») est nettement plus en accord non seulement avec le roman de Christie mais aussi avec l’opinion des puristes comme quoi Agatha Christie ne s’adapte bien qu’en anglais. Il faut dire que David Suchet en Poirot ajoute un plus à l’histoire, et dans cette version télévisée du « Hollow » (titre du roman), c’est la Britannique Sarah Miles qui interprète le rôle joué ici par Miou Miou et Ms. Miles y est excellente.

Ce qui n’enlève rien à la prestation de Miou-Miou car elle est formidable ; vraiment c’est un plaisir de la revoir dans le rôle de cette grande bourgeoise qui parle pour ne rien dire, face à un Pierre Arditi qui tente de garder son sang-froid dans une situation qui n’est pas très bonne pour sa carrière de sénateur.

Le médecin coureur de jupons est interprété par le séduisant Lambert Wilson, on regretterait presque qu’il se fasse assassiner tant il est beau.

Son épouse, l’effacée Claire, est jouée avec talent par Anne Consigny et c’est Valérie Bruni-Tedeschi qui interprète Esther, la maîtresse préférée mais je dois reconnaître que j’adhère très peu aux interprétations de cette actrice ; elle m’agace au plus haut point.

C’est Maurice Benichou qui joue le lieutenant Grange et Mathieu Demy est Philippe, jeune écrivain qui noie ses chagrins dans l’alcool.

La belle Lea est interprétée par Caterina Murino et son chauffeur, homme à tout faire, est joué par Dany Brillant.

L’impertinente Chloé est jouée par Agathe Bonitzer et Marthe est interprétée par Céline Sallette, qui se donne des airs de Jane Birkin jeune, le talent en moins. Vraiment elle est la moins convaincante de toute cette histoire.

On retrouve encore dans une apparition cameo la grande Emmanuelle Riva, en patiente du docteur Collier.

Bref, « Le Grand Alibi » m’ a un peu déçue et je vais être obligée de donner raison, dans ce cas-ci, à mon copain le cinéphile puriste.

Et ma déception n'est pas due au fait que je connais l'histoire de "The Hollow" par coeur, je crois que le choix des comédiens y fut pour beaucoup.

Heureusement, il y avait Miou-Miou et Pierre Arditi, et Lambert Wilson, mais pas très longtemps.

J'ajouterai cependant que j'aime vraiment beaucoup l'affiche du film, dessinée par Floc'h, à qui l'on doit aussi les affiches de "Smoking / No Smoking".

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