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mon bonheur est dans la ville
10 juillet 2009

THE MIRROR CRACK'D, de Guy Hamilton

jaquette_34461Une enquête de Miss Marple au cinema

St.Mary-Mead est en émoi : l’ancienne demeure du colonel et Mrs. Bantry a été choisie pour abriter l’actrice Marina Grey, épouse Rudd ; son époux Jason Rudd est le metteur en scène d’une superproduction sur la vie de Mary Stuart, avec Marina dans le rôle de la reine d’Ecosse.

Elle espère regagner les faveurs du public par ce film.

Une fête de village est organisée où l’actrice accepte de paraître ; lorsque les organisateurs sont présentés à l’actrice, Heather Babcock du comité des fêtes lui est présentée et cette incurable bavarde lui raconte avec force détails leur première rencontre pendant la guerre, où malgré le fait qu’elle ait été souffrante, Heather a tout fait pour rencontrer son idole.

Arrivent également à cette fête, une espèce de poupée Barbie vieillissante toute de rose vêtue, l’actrice qui interprétera Elizabeth Ière d’Angleterre et son époux, le producteur du film.

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Le visage de Marina, à cet instant, est totalement figé comme si elle avait aperçu un fantôme.

On offre un verre à tout le monde et Marina demande à son époux de préparer 2 daiquiris, un pour elle, l’autre pour son admiratrice qui après seulement quelques gorgées s’écroule, morte.

Lors d’une course de sac, le chien d’un gamin du village fait tomber Miss Marple, diagnotic : cheville foulée. Le docteur Haydock la prie donc de ne pas se mêler de quoi que ce soit et de se reposer. C’est mal connaître la vieille dame la plus fûtée de St.Mary-Mead.

L’enquête préliminaire conclut à un meurtre car l’analyse sanguine a montré des traces de poison ; après de multiples discussions, il s’avère que la personne visée n’était pas la malheureuse Mrs. Babcock, mais Marina car il y eut échange de verres.

Tout le monde demande à l’inspecteur Craddock, neveu de Miss Marple, de ménager la grande vedette, celui-ci voudrait bien l’interroger, mais sans y réussir.

Pendant ce temps, Ella, la secrétaire de Rudd, joue au détective de son côté et téléphone à plein de monde en disant « je sais ce que vous avez fait, je vous ai vu » ; la malheureuse signe aussi son arrêt de mort par ses paroles et voilà notre inspecteur avec deux cadavres sur les bras.

Heureusement qu’il y a les conversations avec sa tantine bien aimée qui le mettront sur le chemin de la vérité. C’est elle cependant qui dénouera l’affaire.

Tout le monde le sait, je suis totalement fan d’Agatha Christie (voir le blog Sheherazade) et notamment de la série télévisée « Miss Marple » lorsque celle-ci était interprétée par JOAN HICKSON, la meilleure à ce jour de toutes les interprètes de « Miss Marple ». Je vous déconseille la nouvelle série avec Geraldine McEwan, qui non seulement ne comprend rien au personnage, mais de plus les scénaristes ont décidé de « renouveler » le genre et c’est « total ratage » : ils mélangent les enquêtes de Miss Marple avec d’autres romans d’Agatha Christie et c’est vraiment loupé,  surtout si on connaît les livres de la Reine du Crime.

Bon je referme ma longue parenthèse et j’en reviens au film « The Mirror crack’d ». J’ai profité d’une rediffusion aux jeudis de la cinémathèque car j’avais fort envie de revoir ce film aux multiples grandes vedettes. La distribution est impressionnante.

angelaEt puis, j’adore Angela Lansbury ; le seul inconvénient c’est qu’on a l’impression dans son interprétation de « Jane Marple », c’est qu’elle est plutôt dans son rôle de « Jessica Fletcher » avec une perruque blanche pour faire vieille dame.

Le talent de Miss Lansbury fait qu’elle prend aussi une démarche de personne âgée, elle n’hésite pas à prendre les petits travers de Miss Marple, mais cela fait malheureusement un peu apprêté, le « déguisement » manque de naturel. Angela Lansbury donne même l’impression de ne pas être à l’aise dans le rôle.

angela4Je le regrette un peu, mais abstraction faite de ce détail, elle reste une excellente lady détective qui très fûtée lance ses petites remarques avec un air innocent, à son neveu Dermot Craddock, super bien interprété par Edward Fox   , qui est parfois un peu dérouté par les détours que prend sa chère vieille tante pour le mettre sur la piste.

Les actrices qui passent leur temps à s’envoyer des rosseries (et on a l’impression qu’elles ont fait cela toute leur vie) sont jouées par Elizabeth Taylor, émouvante en Marina Grey, épouse Rudd, star vieillissante qui voudrait faire un retour sur les écrans, être aimée de tous, qui appuie un peu trop sur le bouton « femme blessée et fragile » et la plupart de ceux qui l’entourent ne sont pas dupes.

L’autre vedette est magistralement interprétée aussi par Kim Novak, qui semble beaucoup s’amuser à jouer les blondes un peu bêtes et venimeuses avec sa « vieille copine ».

Leurs époux respectifs sont interprétés par Rock Hudson, un sympathique et séduisant Jason Rudd, un homme qui fera tout pour protéger la femme aimée.

Quant au producteur vantard et plutôt grossier, il est joué par un Tony Curtis en grande forme dans un rôle qui n’est pas sans rappeler celui qu’il interprétait dans la série « The Persuaders ».

Geraldine Chaplin est Ella Zielinsky, une secrétaire attentionnée pour son patron, un peu trop à ses yeux d’ailleurs.

Maureen Bennett est Heather Babcock, la victime ; elle est parfaite en bavarde agaçante.

La petite bonne de Miss Marple, la jolie Cherry est interprétée par Wendy Morgan.

Il reste encore à citer Charles Gray en butler, plus vrai que nature.

Pour qui regarde bien, on aperçoit Pierce Brosnan dans un tout petit rôle, celui du fils de Mary Stuart.

Malheureusement, cette brochette d’excellents acteurs ne fait pas pour autant un excellent film. Il se dégage de ce « Mirror crack’d » une petite impression d’ennui, diffile à comprendre d’ailleurs puisque tous les acteurs sont fort amusants, les meilleurs moments étant cette parodie des relations entre grandes vedettes ainsi qu’entre producteur et metteur en scène.

Une distribution reprenant une bande d’acteurs célèbres dans les années 50/60.

On n’échappe pas non plus à la vision hollywoodienne d’un village anglais : des cottages, des cavaliers, un butler, un vieux vicaire, un médecin de campagne, des vieilles dames en chapeau et gants, etc etc. Plus british tu meurs !

Par ailleurs le scénario escamote quelques moments importants, voire des moments-clé du livre et cela gâche un peu l’effet du film où il semble manquer un élément, notamment celui de la jeune photographe.

angela2Ce film n’est pas un mauvais film, après tout il y a un crime, un inspecteur qui fume la pipe (cliché-cliché), une vieille dame astucieuse, une superbe propriété. Il y manque des éléments tout simplement. Mais il se laisse quand même regarder parce qu’il y a quelques bons mots : par exemple lorsque Liz Taylor regarde ses rides et leur dit « rides, partez, allez chez Doris Day », pendant que Rock Hudson est à côté d’elle et la regarde interloqué ! Lui et Doris Day étaient de très grands amis et ont tourné plusieurs films ensemble.

Petit clin d’œil pour cinéphiles.

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Le réalisateur de « The Mirror crack’d » était pourtant un spécialiste du film d’action, puisqu’il réalisa plusieurs « James Bond », hélas j’imagine qu’en vieillissant les réalisateurs perdent aussi de leur dynamisme, ou peut-être même de leur enthousiasme.

C’est dommage d’un homme à qui l’on doit « Goldfinger », « Diamants are forever » ou même l’excellent « Funeral in Berlin », avec Michael Caine.
 

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