A LATE PHOENIX, de Catherine Aird

4^ème enquête de l’inspecteur C. D. Sloan et son adjoint Crosby 

En 1941 les Allemands soumirent l’Angleterre à une avalanche de bombes. Le canton de Berebury ne fut pas épargné, tout un quartier a été décimé. Vingt-cinq années plus tard, une entreprise de construction ayant reçu l’aval du comté va enfin pouvoir construire les immeubles modernes qu’elle souhaite.

De son côté, le jeune docteur Latimer, fraîchement émoulu, a repris le cabinet médical du docteur Tarde, très apprécié de ses patients. Avec le cabinet vient aussi une secrétaire, d’une formidable efficacité, qui connaît tout sur tout et tout le monde.
Latimer se demande parfois si elle retourne dormir chez elle, vu qu’elle est là quand il arrive tôt le matin et est toujours là lorsqu’il part le soir. C’est ça le dévouement ! 

Avant que les entrepreneurs n’entrent en scène, la société d’archéologie locale a absolument tenu à faire quelques recherches sur le site bombardé et en partie déblayé, sans succès hélas. Pourtant les archéologues sont convaincus que c’était un site saxon, il y a de longues années.

En tout cas, le squelette que les ouvriers découvrent après le week-end est tour sauf saxon, et certainement pas aussi vieux.
D’après le légiste il s’agit du squelette de jeune femme, morte il y a environ 25 ans, et enceinte. De plus, le légiste a la preuve que ce n’était pas un accident dû aux bombes, mais bien un meurtre – une balle est logée dans la colonne vertébrale. Balle d'une arme très utilisée pendant la guerre.

Entre en scène l’inspecteur Sloane, pas ravi du tout de ce cas, et de plus le superintendant Leeyes l’oblige a emmené Crosby comme adjoint, alors que son sergent habituel est enfin de retour.
Seulement, pour Leeyes, le sergent est plus utile à surveiller la bande de hippies qui a quasiment élu domicile  dans le pub d’en face de son bureau.
« Vous vous rendez compte = des jeunes chevelus au point qu’on ne discerne pas qui est une fille et qui est un garçon ; et certaines filles ont des jupes pas plus longues qu’une grande ceinture ! mais où va-t-on Sloan, je vous le demande. »
En ce qui me concerne répond l’inspecteur, je vais enquêter sur l’affaire du squelette !
Décidément les joyeuses sixties – peace and love - ne sont pas faites pour le superintendant.

Commence alors une procédure policière lente et fastidieuse, il faut retrouver ceux qui habitaient dans le quartier dévasté par les bombes, dont les terrains ont été rachetés. Personne, absolument personne, ne se souvient d’une jeune femme enceinte qui serait morte en 1941.
Même l’efficiente secrétaire du docteur Latimer ne s’en souvient pas. Du moins c’est ce qu’elle dit.

C’est Mrs. Sloan qui mettra la puce à l’oreille de son époux, ce qui lui permettra enfin de conclure cette affaire vraiment peu plaisante.
Ce qui agace Sloan est que son épouse est pleine d’indulgence quasi maternelle pour le jeune Crosby, elle lui propose même un petit déjeuner en compagnie de son époux.
Si seulement elle savait que le « jeune Crosby » risque fort de la rendre veuve prématurément, vu sa manière de conduire qui donne des cheveux blancs à l’inspecteur.

Lorsqu’un autre meurtre se produit, bien actuel celui-là mais relié à l’affaire, l’inspecteur pense tenir le bon bout. Enfin !
D’autant plus qu’il a appris quelque chose de surprenant dans le cas du docteur Tarde, le prédécesseur de Latimer.

Mon avis = moins emballée par cette enquête-ci - pourtant étalée sur seulement 2 jours - que par la précédente qui était un petit bijou d’humour caustique. Ici, Sloan reste assez sérieux, en fait cette enquête l’embête profondément. Il laisserait bien tomber l’affaire du squelette, mais le devoir avant tout !
Même s’il y a vingt-cinq ans que la jeune femme enceinte a été assassinée, il faut essayer que justice soit faite. 

Les joutes entre Sloan et son supérieur sont moins évidentes ici ; Leeyes est particulièrement obnubilé par les hippies, donc il laisse plus ou moins la bride sur le cou à son inspecteur.
Qui regrette ne pas avoir un assistant plus mûr, plus intelligent, avec qui il pourrait partager des idées qui mèneraient à la solution. Crosby est très jeune, d’ailleurs il n’hésite pas à le faire comprendre à son chef, par des questions ou des remarques vraiment inutiles. Les sarcasmes de Sloan comme toujours n’ont aucun effet sur Crosby ; ce sont les rares moments d’humour du roman.

Néanmoins, il y a un attrait historique qui n’est pas à dédaigner, concernant les bombardements allemands de la 2^ème guerre mondiale, ainsi que les groupes de volontaires, vigiles pendant le couvre-feu.
Par contre, concernant la présence des éventuels Saxons dans la région, ils ont été là, mais c’était il y a fort longtemps.

L’histoire est réellement une procédure policière telle qu’il doit y en avoir beaucoup dans les commissariats – long et fastidieux pour l’inspecteur mais aussi pour la lectrice que je suis, qui s’est un peu ennuyée.
Sauf au moment où l’inspecteur interroge un habitant de la rue face au chantier, un vétéran des deux guerres, qui a bien l’intention de raconter sa vie à Sloan, qui tente à chaque fois de le ramener vers l’affaire qui l’occupe.

Ceci dit, dans une série de polars, il y a toujours une histoire un peu moins attrayante que les autres, et puis je n’en suis qu’à la 4^ème enquête. L’inspecteur n’a certainement pas dit son dernier mot. 

Comments

[CecileSBlog]

J'ai retrouvé sans allez voir sur le tag ;) Saison sèche de Peter Robinson.

[CecileSBlog]

Cela me rappelle un roman de Peter Robinson mais je n'arrive plus à me rappeler du titre. Je deviens sénile ...

[Hedwige]

Est-ce que pour éviter les frustrations, dévorations de chapeaux et autres manifestations de dépits, tu pourrais annoncer si le livre est traduit ou non, parce que cette auteure-ci me tente beaucoup et paf j'apprends qu'aucun de ses livres n'est traduit😭

[aifelle1]

Pas traduit visiblement ?

[Teki]

" Décidément les joyeuses sixties – peace and love - " toute ta jeunesse Niki ;)