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mon bonheur est dans la ville
14 mars 2020

HENRIETTA WHO ?, de Catherine Aird

1490184

2ème enquête de l’inspecteur C.D. Sloan & son adjoint Crosby 

Larking, petit village anglais, devient soudain le témoin d’une activité inhabituelle. Le facteur,  faisant sa tournée à bicyclette aux aurores,  découvre un corps de femme sur la route. Il est évident qu’elle a été victime d’un accident de la route avec délit de fuite. Il s’agit de mrs. Grace Jenkins, une veuve élevant seule sa fille et l’une des locataires de l’un des cottages en fin de village.
Henrietta, sa fille, est rappelée de l’université où elle poursuit des études. Il faut qu’elle identifie le corps comme étant celui de sa mère, une action des plus pénibles.
Qui va s’avérer plus pénible encore lorsque le légiste fera savoir à l’inspecteur Sloan que mrs. Jenkins n’a jamais eu d’enfant, et n’a probablement non plus jamais été mariée. Henrietta tombe de haut et, malgré la tendresse dont l’entoure son ami d’enfance, et l’aide que lui apportent le recteur et son épouse, elle ne comprend pas du tout ce qui se passe ; pourquoi soudain cette femme qui l’a élevée avec tendresse – tout le village confirme – pourquoi est-elle une « étrangère » ?

De plus, il est évident que quelqu’un s’est introduit dans le cottage, avec une clé car aucune preuve d’effraction, mais le bureau de Grace a été forcé et Henrietta constate la disparition de papiers.
Probablement la raison du vol, les papiers devaient confirmer sans doute l’identité d’Henrietta qui sera bientôt majeure et aura alors toutes les explications. 

Pour Sloan et son adjoint Crosby, cela va être très fastidieux à découvrir car chaque fois qu’un nom surgit et qu’ils pensent être sur une piste, il s’agit d’un cul de sac.
A Somerset House, à Londres, là où sont enregistrés tous les mariages et naissances, rien non plus.
Eventuellement, un bureau d’avocats et notaires pourraient aider, mais là aussi la piste échoue.
Quant aux médailles qui auraient été décernées au major Jenkins, le père supposé, elles sont toujours là, mais le recteur s’y connaissant en médailles et autres objets militaires leur trouve un défaut.
Pas de trace non plus du véhicule, et le département du trafic routier ne trouve rien dans les rapports récents.

Le superintendant Leeeyes exige des résultats plus rapides, Sloan acquiesce, il a l’habitude, rien de tel qu’un « oui » pour calmer les ardeurs de son patron qui ne quitte jamais son bureau de toute façon, sauf pour jouer au golf.
Finalement, même la malheureuse Henrietta est pratiquement suspecte aux yeux du superintendant, puisque tout ce qu’elle sait s’avère faux.

L’inspecteur Sloan, comme précédemment, va tendre un piège à la personne coupable car dans tout le fatras des témoignages et discussions, quelqu’ un a prononcé quelque chose qui lui a mis la puce à l’oreille.

Mon avis = très positif, j’ai encore plus apprécié ce 2ème polar que l’histoire de la bonne sœur assassinée.

Comme précédemment, pas trop de pages, ce qui est agréable car cela peut se lire rapidement ; de plus je n’avais pas deviné le coupable, ce qui est un bon point – j’avais un suspect, mais je m’étais complètement plantée (mes pouvoirs de déduction ne sont plus ce qu’ils étaient =^-^=).

Il paraît, selon Hercule Poirot ou Sherlock Holmes, que les coïncidences n’existent pas ; néanmoins cela fait deux jours consécutifs où je me lance dans des histoires de filiation, d’adoption, de secrets de famille, après avoir vu jeudi la pièce de théâtre/document de Myriam Leroy ADN au TTO (billet bientôt).
Nous avons tous envie de savoir qui nous sommes, qui sont nos parents, c’est pourquoi j’ai eu de l’empathie pour cette « Henrietta » qui, soudain, apprend que sa mère n’est pas sa mère, que son patronyme n’est pas le sien, que Jenkins n’était pas son père.
Qu’elle soit perturbée au point de rejeter le jeune gars qui l’aime, cela se comprend aisément, on le serait à moins.
Tout ceci est amené avec beaucoup de subtilité par la romancière.

Par contre, ce qui est nettement moins subtil, ce sont les relations entre l’inspecteur Sloan et son fastidieux adjoint ; le jeune Crosby aimerait monter en grade, mais comme c’est parti, ce n’est pas pour demain.
Les sarcasmes de son chef n’ont aucune prise sur lui, au contraire il répond toujours avec beaucoup de précisions (souvent inutiles) et de manière tatillonne.
L’inspecteur Sloan décompte les jours où son adjoint habituel pourra le rejoindre, mais cela ne semble pas immédiat.

Celui qui ne capte pas non plus l’ironie de l’inspecteur, c’est le superintendant Leeeys, le type qui ne supporte pas de travailler les week-ends (ça le prive de sa partie de golf), il est toujours agacé lorsqu’il discute avec Sloan qui s’en fiche comme d’une guigne.
Les états d’âme de son supérieur lui glissent totalement dessus et il dit généralement « oui » à tout, histoire d’avoir la paix, surtout quand l’irascible personnage exige des résultats immédiats – comme dit Sloan = il faudrait avoir le bon coupable avant que le crime soit commis.

Voilà une série dont j’ai réellement envie de découvrir tous les livres, d’abord parce que ce sont de courts romans (moins de 150 pages) et parce qu’il règne dans l’écriture une ambiance caustique qui me plaît énormément.
Les histoires me font systématiquement penser à ceux de Patricia Wentworth, ils ont un petit côté à la fois désuet sans grande effusion de sang, de membres coupés, à part pour l’assassiné et l’assassin, je les trouve « reposants ».

Ce sont de vrais petits polars classiques, dans des villages anglais, avec le vicaire et son épouse qui vous offrent le thé, avec un bureau de postes qui est le centre des commérages – c’est là qu’il faut aller pour obtenir les renseignements que l’on souhaite ; avec un agent de police locale qui n’approuve vraiment pas le crime, d’autant plus que celui lui donne beaucoup plus de travail qu’à l’ordinaire ; avec évidemment un pub – que serait un village anglais sans son pub, je vous le demande ; avec son lot de vieilles commères où tout le monde sait tout sur tout.

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Commentaires
M
Entièrement d'accord avec Teki, il faut que cette série soit traduite !!!!
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T
Il va falloir que cette série soit traduite !! Elle a vraiment l'air pas mal du tout.
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