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mon bonheur est dans la ville
27 mai 2018

UN ETE AVEC BAUDELAIRE, de Antoine Compagnon

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(portrait de charles baudelaire par gustave courbet - 1848)

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portrait de baudelaire par félix vallotton

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 ce qui est créé par l'esprit est plus vivant que la matière

Charles Baudelaire, l’un de mes chouchous littéraires (avec Oscar Wilde, Virginia Woolf, entre autres ,mais aussi pas mal d’autres.

Sa personnalité difficile, ambiguë m’a souvent fascinée lorsque j’étais plus jeune, j’ai toujours trouvé extraordinaire des gens qui désiraient être libres de toute attache, quitte à en souffrir. Il n’est jamais facile d’être différent, surtout au 19ème siècle aussi rigide que les corsets des femmes.
Plus j’en ai appris sur Charles Baudelaire, plus son ambiguité m’a frappée = voilà un homme qui était en avance sur son époque par son écriture, mais qui était adversaire de tout progrès ; pourtant il sera l’un des premiers à apprécier la photographie, qu’il va privilégier face à la peinture, pour ensuite la discréditer – je pense que Baudelaire était l’homme des engouements, dont il se lassait rapidement, un éternel insatisfait, donc éternel incompris.

En peinture, il sera un admirateur inconditionnel du peintre Eugène Delacroix, appréciera Edouard Manet tout en le critiquant vivement – et surtout lorsque Manet se plaindra de son manque d’être apprécié, reconnu, Baudelaire lui enverra une missive pas piquée des hannetons.
Son recueil « Le peintre de la vie moderne » est un vrai délice à savourer lentement, comme le livre d’Antoine Compagnon d’ailleurs. On ne se jette pas dans certains livres comme dans un roman ou un polar, il est des gens qu’il faut savourer page après page, lentement, pour y revenir aussi.

Ce que j’aime chez Baudelaire, c’est son envie avérée de désacraliser l’art, porté aux nues par les « classiques », un art figé, engoncé dans des chemises amidonnées. Pour lui, l’art est à tout le monde et a sa place dans le monde moderne – quand on vous le disait qu’il était paradoxal…
Critique littéraire, critique artistique, Charles Baudelaire avait la dent dure (ce qu'il écrivit sur les Bruxellois en témoigne).

Jamais il n’aimera l’automne, la saison de la mélancolie, du spleen qu’il décrira tellement bien – lui, il aimait l’été, synonyme d’enfance donc de paradis perdu.

Ses démêlés avec la loi furent nombreux, il aimait la provocation et ne s’en privait pas, mais il faut avoir le dos large lorsqu’on provoque par des écrits ou des paroles, les autres vous le pardonnent rarement – il fut considéré comme un écrivain sulfureux, scandaleux ; tout cela le blessa profondément.

Tout comme il sera blessé, au point d’écrire haineusement à leur propos, par les Bruxellois qui ne comprirent rien à ses conférences lorsqu’il s’installa pour quelque temps à Bruxelles, afin de fuir les créanciers français – de plus, malgré l’aide de Camille Lemonnier, il ne trouvera pas d’éditeur à Bruxelles.

Mon avis  = si j'avais pu donner 10 étoiles sur le site de lectures « goodreads » je l'aurais fait, mais je n'ai aucune objectivité = j'adore Baudelaire et j'apprécie  Antoine Compagnon (malgré ses propos peu sympathiques à l'égard des femmes en littérature) dont j'ai écouté pas mal d'émissions radiophoniques.
C’ est un petit livre de 30 et quelques chapitres, qui aurait pu être vite lu, mais je l'ai savouré - son auteur  a d'ailleurs fait paraître deux intéressants numéros spéciaux de magazines, consacrés à cet auteur, une personnalité difficile, un poète "maudit", un magnifique poète, un caractère qui devint acariâtre sur la fin (les Bruxellois en savent quelque chose) –

A lire sans hésiter – et en complément au livre d’Antoine Compagnon, il y a la formidable biographie de Marie-Christine Natta, que j’espère découvrir  - en attendant je vous recommande le billet sur le site Plumed’Histoire.

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Antoine Compagnon est un critique littéraire et écrivain français (mais né à Bruxelles =^-^=)
Il est considéré comme un spécialiste de Marcel Proust – en dehors de sa carrière d’écrivain et critique littéraires, il est aussi enseignant et est désormais professeur au Collège de France.
Après un essai d’études d’ingénieur, il « bifurque » vers la littérature, s’y étant converti grâce à Roland Barthes.

Il n’a pas toujours mis tous les suffrages de son côté par ses prises de position sur les femmes dans la littérature – et je dois dire que ses propos étaient réellement offensants (la féminisation de la littérature la déclasse !!!!!!) – il semblerait qu’il soit revenu sur ces propos, mais je n’ai pas trouvé  l’article dans lequel il tentait de rectifier lesdits propos.

une caricature de baudelaire attribuée à nadar

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Commentaires
M
Je ne savais aps qu'il était belge. J'ai un été avec montaigne mais pas celui-là. C'est dommage, j'idolatre Baudelaire. PS : je suis fan de compagnon mais je suis déçue de voir qu'il "était" misogyne", je n'en avais jamais entendu parler ou lu...
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A
Il y a quelques années, j'étais allée à une lecture de ses textes sur les femmes par Jean-François Balmer. Une horreur !! il n'y allait pas de main morte. J'ai l'intention de lire le texte d'Antoine Compagnon.
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