CHARLY 9, de Jean Teulé
L’histoire fortement teintée d’impertinence d’un roi de France, de la branche des Valois, fils de Catherine de Medicis qui régna à travers lui. Charles IX devint roi à l’âge de 10 ans, à la mort de François II.
Catherine de Medicis assuma la régence et ne fut pas totalement contente de la laisser lorsque son fils fut en âge de régner par lui-même. Ne dit-on pas, d’ailleurs, qu’aucun fils de Catherine de Medicis ne régna vraiment par lui-même puisque son ambition à elle faisait qu’elle était toujours présente dans l’ombre.
Lorsque Charles IX devint roi, sa mère ordonna un grand « tour de France », afin de montrer au peuple son nouveau jeune roi – on ne peut pas dire que cela rendit la royauté beaucoup plus populaire car ce déplacement de la cour s’accompagnait d’énormément de fastes, de véhicules contenant nourritures et boissons alors que le peuple subissait maladies et famine.
Il frappa même de la fausse monnaie pour remplir les caisses du royaume. Il mourut sans postérité masculine puisque l’enfant qu’il eut d’Elisabeth d’Autriche était une petite fille. Il eut un fils de sa maîtresse Marie Touchet.
Charles IX reste tristement célèbre, entre autres, pour avoir ordonné le massacre de la st-barthélémy, fortement influencé par tous les catholiques de son entourage, à commencer et surtout par sa mère.
Il est mort à 23 ans, des suites d’une tuberculose qui faisait que tout son corps exsudait du sang.
Le livre de Jean Teulé commence par cela, par les tergiversations du jeune roi qui à l’époque a 21 ans et qui ne voit pas pourquoi il faut assassiner des gens parce qu’ils ne pensent pas comme les catholiques.
A partir de ce massacre, Charly 9 perd la tête, devient un véritable tyran sanguinaire, se met à chasser dans les couloirs du Louvre, tue les gens pour un oui pour un nom. Bref il débloque à fond, lorgné par son frère Anjou, à qui la Pologne a offert une couronne de roi, mais Anjou veut la couronne de France et n’hésite pas à le faire savoir. Soutenu bien sûr par sa mégère de mère, dont il est le fils préféré.
Je ne sais pas trop ce qui est vrai et faux dans ce roman caricatural de Jean Teulé, je connais l’histoire des Valois dans les grandes lignes pour avoir lu quelques livres à ce sujet, ici comme je le dis c’est caricatural à l’extrême et ne permet pas de distinguer le vrai du faux.
Personne n’est épargné par la dérision – Catherine de Medicis qui n’était pas très belle, y est décrite comme une magicienne, une harpie qui ne s’adoucissait que lorsqu’elle parlait à son fils Anjou. Celui-ci, futur Henri III, y est décrit comme un homosexuel avec tout ce que cela a de ridicule = toilettes, coiffure – de plus Jean Teulé lui fait pratiquer de la magie aussi à l’aide d’une figurine en cire dans laquelle il plante des aiguilles pour faire souffrir et tuer le roi.
Quant à Marguerite de Valois, elle apparaît brièvement, morbide, couverte de voiles noirs des pieds à la tête, avec un bocal dans lequel marine la tête d’un de ses amants.
La famille Valois n’est pas la seule à être ridiculisée, les poètes de la Pléiade ne sont pas épargnés eux non plus – Ronsard en prend plein les gencives, à tel point que l’on se demande comment cet poète ait pu écrire de si jolies choses.
Tout le roman baigne dans un langage cru, volontairement vulgaire, drôle d'abord mais dont on finit par se lasser – c’est long et répétitif ce qui est le comble pour un livre aussi court.
Si les grandes lignes de la vie de Charles IX sont exactes, elles sont noyées dans des éléments caricaturaux.
J’ai encore un livre de Jean Teulé dans ma pal, je l’en sortirai certainement, même si à présent je sais à quoi m’attendre au niveau de l’écriture.
d'autres avis sur le livre = critiqueslibres, labibliothèquedudolmen (version livre), labibliothèquedudolmen (pour la version roman graphique), babelio,