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mon bonheur est dans la ville
14 mars 2017

LE SECRET D'AIGLANTINE, de Nicole Provence

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Messimy, au 19ème siècle - Lorsqu’il revient de sa forge en cette froide journée de novembre,  Firmin Metailler, maréchal ferrant, découvre son épouse Amélie morte, prostrée sur son métier.
On pense d’abord à une crise cardiaque, la pauvre femme – si belle dans sa jeunesse – étant devenue obèse, ne sortant pratiquement plus de chez elle, passant ses journées à son métier de tisserande de velours.  Hélas, la tisserande a bel et bien été étranglée.
Personne n’a vu un étranger dans les parages ce jour-là, alors qui aurait voulu tuer une veloutière, une femme qui ne quittait plus jamais son village ?
Lorsqu’elle revient de Craponne, Aiglantine, la fille du couple fait appel à la maréchaussée – c’est le maréchal-des-logis en chef, Emilien Gontard qui est chargé de l’enquête ; son œil exercé découvre de maigres indices sur les lieux = un bouton très particulier auquel reste accroché un bout de jacquard, une épingle de cravate, dont la tête a un dessin particulier. 

Les méchantes langues du village, qui jalousaient et détestaient Amélie dans sa jeunesse, n’hésitent pas à jaser sur le fait que la jeune femme était partie à Lyon et revenue seulement un an après. 
Elle avait alors épousé Firmin Métailler et le couple semblait heureux, puis vint la naissance de leur petite fille. Peu à peu elle s'était laissée aller et était devenue cette masse de graisse, ne s'intéressant plus à rien.
Lorsque  Aiglantine, aussi belle que sa mère l’était dans sa jeunesse, décide elle aussi de tenter sa chance à Lyon, pour apprendre le tissage du jacquard, tellement prisé mais fort difficile à tisser, elle est confiée à son demi-frère. A qui elle confie la raison de ce départ.
Elle aussi reviendra au village, au bout de 3 années, avec un petit pécule lui permettant l’achat d’une maison dans le village, une fois encore les langues iront bon train.

Ensuite c’est le bon Firmin qui meurt, ayant perdu son Amélie, il a perdu le goût de vivre.
Afin de libérer la maison, vendue, Aiglantine  vide le coffre appartenant à sa mère, elle y  découvre des objets personnels et une lettre qui ne fut jamais remise à son destinataire.
Emilien Gontard, lui-même marié à une veloutière, malgré le peu d’indices, veut faire toute la lumière sur cette affaire.
Un autre accident, dans la famille de ceux chez qui Aiglantine travailla avant de revenir au village, va le convaincre qu’il est temps de découvrir le coupable de ces crimes, d’autres vies semblant en danger.

Des jeunes femmes sachant ce qu’elles veulent, ce qu’elles refusent, comme les moules dans lesquels la société veut les enfermer – dans ce cas-ci, en plus d’être tisserande (canuse), être une femme obéissante s’occupant des enfants et de la maison, mais certainement pas voulant vivre libres (et heureuses en plus !). A ces femmes – qui ressemblent plus à des héroïnes de notre époque qu’à celles du 19ème siècle, bien qu’heureusement il y eu des pionnières – s’ajoutent des drames familiaux, des secrets de famille bien gardés et un meurtre abject par-dessus.
Tous les ingrédients nécessaires à un excellent polar historique sont réunis sous la plume habile de Nicole Provence – cette romancière, dont j’ai lu la plupart des romans,  a le don de vous dépayser par quelques phrases simples au point que l’on a parfois l’impression de se promener dans la campagne en compagnie des protagonistes, de sentir le vent de novembre ou le froid d’un rude hiver.
J’ai pratiquement lu tous les polars écrits par l’auteure, tous m’ont toujours beaucoup plu.

Celui-ci toutefois a quelque chose de plus puisqu’il parle d’une page d’histoire de la région lyonnaise et Nicole Provence se documente toujours avant d’écrire ses romans, ici c’est  sur la vie des tisserands et canuts, leurs difficultés pour subsister dans une époque où petit à petit la technologie s’opposait au travail manuel.

Je ne peux que vous encouragez à découvrir ce polar historique, joliment écrit et suffisamment passionnant pour vous donner l’envie de le terminer, une fois entamé.

 d'autres avis sur le roman = babelio, critiqueslibres, lamaisondemilly,  leslivresd'aline

Metier

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Commentaires
M
Un très beau billet Niki. J'aime bien où tu dis "on a parfois l’impression de se promener dans la campagne en compagnie des protagonistes, de sentir le vent de novembre ou le froid d’un rude hiver." C'est très juste! :)
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T
Pas encore lu… mais il est sur ma PAL ;)
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S
absolument :D<br /> <br /> contente de te retrouver
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:
Ah mais non alors, ma pile de à lire est haute et je vais devoir en ajouter ;)
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