HAIL CAESAR, d'Ethan & Joel Coen
Scénario des frères Coen
Titre français = Ave César
Même si ce film est considéré comme l’un des plus « faibles » des frères Coen, il est un amusant clin d’œil aux films hollywoodiens des années 1950 qu’ils parodient allègrement.
Si l’on a un tantinet quelques notions de la petite histoire du cinéma des années 1950, on s’amuse bien.
Le scénario est basé sur un personnage avéré = le « fixer » Eddie Mannix – un « fixer » est un personnage important au sein des studios, il est censé faire en sorte que tout roule (ma poule) au sein des tournages. Ici il a du pain sur la planche = sa vedette féminine de films « ballets nautiques » (à la manière d’Esther Williams) est enceinte et non mariée, va falloir lui trouver un mari vite fait bien fait. De plus, contrairement à son image lisse et radieuse, la donzelle est d’une vulgarité à toute épreuve.
Puis c’est le jeune cowboy chantant à qui le directeur des studios à New York veut donner un rôle dans un film sérieux – le pauvre gars est incapable d’émettre une phrase sensée dès que cela dépasse son Q.I., au désespoir du metteur en scène ; il va pourtant s’avérer plus intelligent qu’il n’y paraît.
Dans un autre studio, un groupe de marins en goguette, à la manière de Gene Kelly, danse sur les tables. La vedette principale réservera une surprise de choc aux spectateurs.
Et finalement, la vedette principale d’une superproduction biblique, Baird Whitlock, se fait enlever par une cellule de scénaristes communistes. On y rencontre même Herbert Marcuse venu les soutenir.
On est en pleine guerre froide et en plein maccarthysme, où l’on pourchassait les sympathisants « bolcheviques » (dixit le FBI).
A la manière d’un film choral, on passe d’une saynète à l’autre, avec le « fixer » mais aussi les jumelles journalistes à cancan, Thora et Thessaly Thacker, des parodies des célèbres commères hollywoodiennes Hedda Hopper et Louella Parsons dont les commentaires faisaient ou défaisaient les réputations, payées par le magnat de la presse, Hearst.
Je me suis beaucoup amusée à retrouver tous les détails de ce que je connais de l’histoire du cinéma et je trouve que tous les acteurs sont à la hauteur de leur rôle = George Clooney, en vedette qui se fait enlever ; Scarlet Johansson qui mâche du chewing gum avec la même vulgarité que ses propos ; Channing Tatum, plus connu pour ses rôles musclés, se retrouve ici chantant et dansant comme Kelly et Astaire ; et Ralph Fiennes a bien du mérite à essayer de faire prononcer une phrase pourtant simple par sa nouvelle vedette, précédemment cow boy chantant, Alden Ehrenreich.
Mention spéciale (pour moi) à Tilda Swinton, excellente comme toujours, joue les jumelles et c’est Josh Brolin qui est le célèbre « fixer » Eddie Mannix (ayant réellement existé), qui n’arrête pas d’aller se confesser et à qui on a offert un autre job, mais n’arrive pas à se décider. Le véritable Eddie Mannix était aussi un fervent catholique et avait quelques accointances avec la mafia.
Restent encore à citer = la chef monteuse interprétée par une Frances McDormand, absolument méconnaissable. Christopher Lambert en metteur en scène, probablement le père du bébé de Johansson (mais chut, il est marié). Plus tous les acteurs interprétant les scénaristes-kidnappers.